TROISIEME DIMANCHE DE PAQUES C
Nous sommes toujours dans le temps de PAQUES et les textes d’évangile de ces dimanches nous relatent comment Jésus ressuscité, retrouve les siens, et se manifeste à eux.
Le jour de Pâques, par contre, l’évangéliste Jean nous montrait le tombeau découvert vide par des femmes puis par Pierre et Jean : ce dernier vit et il crut.
Dimanche dernier, l’évangéliste Jean, nous parlait de l’apparition de Jésus ressuscité à ses apôtres avec la figure de St Thomas qui lui aussi vit et crut après avoir douté.
Aujourd’hui, toujours Saint Jean, nous amène au bord du lac. Là encore, Jésus ressuscité se manifeste aux siens.
Mais cette manifestation n’est pas si manifeste que cela ; car les disciples ne le reconnaissent pas ; ils ne savaient pas que c’était lui. Autant dire que son aspect humain, ses traits habituels, n’étaient plus les mêmes.
Pourtant il se manifeste… voyons ensemble comment.
Jésus ne fait pas de grands discours, il n’impose pas sa présence à la manière d’une vedette.
Simplement, il pose aux disciples une question qui leur permet de relire leur vie de travail… « Les enfants, auriez-vous quelque chose à manger ? » Leur réponse est négative et pour cause : ils viennent de passer la nuit sur le lac sans rien prendre… c’est l’échec ; du travail pour rien.
Alors Jésus les invite à jeter de nouveau le filet et il leur promet que ça marchera.
Effectivement, le filet se remplit de poissons il est tellement lourd qu’il faut une seconde barque pour le tirer.
C’est alors que le disciple que Jésus aimait, c'est-à-dire Jean dit à Pierre : « C’est le Seigneur ! »
Voilà comment Jésus s’est manifesté et comment on l’a reconnu.
Et nous qui sommes chrétiens, donc disciples du Christ pour aujourd’hui, est-ce que nous croyons aussi que Jésus se manifeste à nous ?
Il le fait comme dans cet évangile… il ne s’impose pas ; il prend le temps ; plus, il prend notre temps dans son cœur pour remplir nos cœurs de sa présence, de sa vie.
Nous connaissons tous des moments de nuit, de découragement : tant au niveau familial, que professionnel, le monde nous paraît bien compliqué et nous nous sentons bien petits pour l’améliorer, l’Eglise que nous formons ensemble nous déçoit souvent, … oui, nous passons la nuit sans rien prendre, nous aussi.
Or c’est là, quand c’est difficile que le Christ nous rejoint et nous dit : « continue, repars, jette les filets, jette-toi à l’eau, ose encore ». Pour cela il faut être ouvert à sa présence au cœur de nos vies… mais trop souvent nous sommes comme les disciples de l’évangile qui ne savaient pas que c’était lui qui s’intéressait à leur vie, à leur échec.
Au plus noir de nos vies, Jésus fait lever le jour !
Et nous pouvons dire nous aussi : « C’est le Seigneur ! »
Pour discerner cette présence du Christ vivant dans nos vies, il est bon de la relire avec d’autres : une équipe de chrétiens, un prêtre qui nous accompagne. Il est bon aussi de prier notre vie en cherchant comment le Christ nous y rejoint.
Et l’évangile continue.
Les disciples ont tiré le poisson sur le rivage… et là ils voient qu’un feu de braise a été préparé avec du poisson et du pain. Et Jésus les invite à rajouter leur poisson et à déjeuner. Jésus prend le pain et le leur donne, ainsi que les poissons.
Ici est souligné l’importance du repas pris ensemble ; où à la fois tout semble préparé et à la fois il nous est demandé d’apporter notre vie ; et Jésus prend tout cela et nous le donne.
Ce repas, c’est l’eucharistie… pas la messe vite faite par devoir et habitude mais la messe où on accueille tout ce que le Christ nous a préparé dans son amour tel le feu de braise ; et où nous lui apportons nos échecs et nos réussites, notre vie de la semaine, tel le poisson plein les filets.
Alors, oui, heureux les invités au repas du Seigneur.
Heureux ceux qui croient, à la suite des disciples au bord du lac, que rencontrer le Seigneur donne à la vie une espérance nouvelle et toujours ouverte.
AMEN