TROISIÈME DIMANCHE DE PÂQUES A
Cet épisode de l’évangile de Luc appelé “Les disciples d’Emmaüs” est l’un des plus beaux et du plus centraux de toute la Bible.
On ne peut le commenter entièrement en une homélie. Il faut même tout une vie de méditation pour y déceler tout le message.
Aujourd’hui, avec vous, je retiens trois points : trois transformations essentielles vécues par nos deux disciples :
- Tout d’abord, au début du récit, ils sont deux, seuls, fuyant Jérusalem, tristes d’avoir vu Jésus mourir sur la croix, déçus comme si leur vie n’avait plus de sens ; ils parlent de cet évènement ruminant leur détresse.
En parallèle, à la fin du récit, ils sont revenus à Jérusalem le soir même : ils ne sont plus les deux seuls mais en compagnie des 11 apôtres et de leurs amis ; ils racontent avec joie ce qu’ils ont vécu sur la route puis dans l’auberge avec ce mystérieux compagnon de route qu’ils découvrent être le Seigneur Jésus ressuscité.
- De même, à chacun de nous, il est arrivé de vivre des évènements douloureux, tellement lourds à vivre qu’ils tombaient au fond de nous-mêmes et s’y enfouissaient : on n’avait pas envie d’en parler... ces actes ou ces évènements, deviennent une souffrance qui taraude notre existence. Mais le jour où enfin nous pouvons en parler, nous sommes libérés car nous sommes parvenus à jeter ce mal hors de nous... c’est exactement ce que vécurent les deux disciples... Quelle délicatesse de la part de Jésus. Il les invite à parler, il les aide à “vider leur sac”, il les écoute longuement ; il les prépare ainsi à mieux entendre son message d’espérance.
Il y a ainsi, sur nos routes, des personnes qui nous donnent espérance pour continuer et relever la tête.
Nous sommes aussi parfois ces frères et sœurs appréciés par ceux qui souffrent et qui trouvent en nous écoute silencieuse, conseils discrets.
Alors on retrouve goût à la vie ; le goût des autres ; le goût de soi-même.
Chers amis, vous êtes responsables avec moi de l’espérance sans faille que le Christ propose à notre monde.
- Deuxièmement, les yeux des deux disciples d’Emmaüs sont transformés :
Au début il est dit : “Leur yeux étaient aveuglés et ils ne reconnaissaient pas Jésus”... en parallèle, à la fin du récit, nous lisions : “Alors leurs yeux s’ouvrirent, et ils le reconnurent mais il disparut à leurs regards”.
Ce qui permit cette révélation, c’est le signe de la fraction du pain : à la vue de ce geste, celui de l’Eucharistie, leurs yeux s’ouvrent, c’est clair pour eux. Pourtant il disparaît à leurs yeux... mais ils le savent : désormais à chaque fraction du pain, à chaque eucharistie, à chaque messe, à chaque premier jour de la semaine ou dimanche, ils verront le Christ avec les yeux de la foi.
- Nous aussi nous avons parfois du mal à voir : nous vivons comme des aveugles. Comment reconnaître Jésus présent dans le monde d’aujourd’hui ? Tout paraît tellement obscur, la vie est tellement brouillée et tant de repères embrouillés ! Mes amis l’eucharistie est le meilleur remède pour nos yeux embrumés : en communiant au Corps du Christ Pain rompu pour nous, sa vie nous habite et nous pouvons alors voir avec ses yeux ; croire et vivre selon son Esprit. Communier avec foi c’est recharger tous nos dynamisme en nous remplissant de l’Amour que le Christ ressuscité nous donne : alors on voit les choses d’une autre manière ; on fait la part des choses entre l’essentiel et l’accessoire ; on est déjà dans la lumière de son Royaume.
Oui l’Eucharistie du dimanche est un don inestimable ! Il faut le dire autour de vous ! Il faut venir ici avec vos amis qui cherchent une lumière nouvelle !
Chers amis, vous êtes responsables avec moi de l’Eucharistie à offrir à tous de la part de Dieu.
- Troisièmement, il est aussi question du cœur des deux disciples : au début ce sont des cœurs lents à croire ; en parallèle, à la fin, leurs cœurs étaient tout brûlants.
Ce qui produit cette transformation, ce réveil, c’est la Parole de Dieu : Jésus sur la route leur avait fait comprendre les Écritures. Bien mieux qu’une catéchèse ou qu’une homélie, Jésus leur révèle (comme le révélateur dans le bain du photographe qui transforme l’image latente d’une photo en image visible) le Christ ressuscité leur révèle qu’il est le messie annoncé depuis toujours, que sa mort et sa résurrection sauvent le monde et que désormais la vie l’emportera toujours sur la mort.
Cette révélation leur fit chaud au cœur : chaleur de l’amour ;
chaleur de la foi qui se propage dans toute l’être.
Mes chers amis, avec les disciples d’Emmaüs aimons Dieu dans sa Parole, la Bible, lue chez soi et priée ; bien écoutée ici et commentée avec mes pauvres mots humains ; mais Parole vivante de notre Dieu vivant.
Paroles où puiser des raisons de vivre !
Chers amis, vous êtes responsables avec moi de la diffusion de la Parole de Dieu offerte à tous.
En conclusion et résumé, le Christ ressuscité rejoint chaque être humain sur sa route de vie et lui ouvre un avenir nouveau.
Sur cette route, avec Lui, Vivant, nous revivons de son Eucharistie et de Sa Parole.
L’Espérance n’est pas morte, elle éclaire l’horizon.
AMEN.