TROISIEME DIMANCHE DE CAREME C
Moïse, première lecture, fait l’expérience de la rencontre de Dieu à travers le feu d’un buisson qui ne se consume pas. Dieu révèle alors son nom : « je suis » ; puis il révèle à Moïse sa mission : « Va, je t’envoie ; tu feras sortir d’Egypte mon peuple (réduit en esclavage chez Pharaon »). Par Moïse, Dieu se révèle ainsi comme le libérateur, celui qui délivre son peuple.
Notre buisson ardent c’est l’Amour de Dieu qui s’est posé sur nous depuis notre baptême, c’est la présence lumineuse du Christ qui nous accompagne toute notre vie. L’Amour de Dieu révélé en Jésus-Christ voit nos souffrances et nos misères ; il nous délivre et nous sauve de façon plus puissance et réelle qu’au temps de l’Exode.
Ce buisson ardent est toujours vivant, sans se consumer, dans les sacrements de vie éternelle que sont le baptême, la confirmation et l’Eucharistie-communion.
Ils gravent en nous le nom de Dieu et nous rendent témoins de son Amour.
Notre buisson ardent, c’est aussi notre communauté chrétienne qui, de dimanche en dimanche, vient brûler le bois de son indignité à la flamme purifiante du Christ ! Et alors chacun de nous devient plus beau et en rayonne dans son quotidien.
Bien sûr, ce buisson ardent est l’antithèse du feu de San Pantzar qui, il y a quelques jours, a affecté le cœur des chrétiens, le cœur du diocèse, la personne de notre évêque. Le feu de joie de la fête d’un jour peut devenir un feu de haine qui ne se consume pas. Attention, on ne joue pas avec le feu : on connait bien l’adage !
Quelles que soient les opinions des personnes, des prêtres, d’un évêque, de l’Eglise, même discutables, voire critiquables, dans tous les cas forçant le débat, il y a des contre-opinions qui n’arrangent rien et qui brulent toutes les étapes pouvant mener à un dialogue nouveau.
Pour un tel dialogue, serein, vrai, sur les sujets de société, nous devons apprendre à nous écouter mutuellement, face à face, plusieurs fois, en maitrisant avec discernement les moyens de communication moderne… et sans tomber dans la dérision ; un certain humour ne passe plus… En rechange, c’est d’homme à homme que nous devons chercher l’équilibre et la paix de notre société où doit primer la bienveillance pour les petits et les pauvres.
Alors Jésus nous dit à deux reprises dans l’évangile d’aujourd’hui : « convertissez-vous… » c’est-à-dire, changer, devenez autre, rebondissez au lieu de vous laisser écraser par l’épreuve.
Oui, finalement, nous devons d’abord nous tourner vers le Christ… puis marcher, d’un pas nouveau, guidés par sa lumière de ressuscité… cette lumière qui sera symbolisée dans quelques jour, lors de la nuit Pascale, par le feu nouveau puis la flamme du cierge pascal.
« Convertissez-vous » veut dire aussi : ne vous résignez pas devant ce qui vous arrive… relevez la tête et devenez davantage responsables de votre vie et de celle de ceux qui vous entourent.
Et pour cela Dieu se révèle plein de douceur pour nous. Il comprend notre cheminement humain et intérieur… Il ne veut rien brusquer… il ne désespère de personne ; il n’arrache pas le figuier stérile alors que logiquement il ne produira plus rien… non ! Tout peut recommencer ; toute personne peut découvrir une nouvelle croissance ; le Christ le sait, il est patient… il attend, il nous attend… sans s’imposer…
Mais c’est lui qui a l’initiative et qui, par tous les évènements de notre vie, heureux et malheureux, nous dit : Laisse-toi attirer par le feu de mon Amour.
Que notre vie soit une réponse libre et active à cet Amour qui nous devance. Amen.