SAINTE MARIE, MERE DE DIEU
1er janvier 2017
Ecoutez cette bénédiction biblique, de notre première lecture, qui nous fait entrer dans la nouvelle année :
« Que le Seigneur tourne vers toi son visage, qu’il t’apporte la paix. »
Oui, en ce premier jour de l’année 2017, le visage du Seigneur se tourne vers nous alors que nous venons d’écouter son Evangile.
Les bergers de Bethléem sont pour nous un bel exemple de la manière de commencer la nouvelle année : ils étaient à l’écart de la religion officielle ; c’est sur eux que « le Seigneur tourne son visage » : leur nuit s’est remplie de lumière, leur vie a trouvé un sens, et leurs pas une direction.
Ces humbles bergers sont devenus « les premiers chrétiens » : ils ont écouté les paroles de l’ange ; ils sont allés là où il leur était demandé d’aller ; et ils ont vu l’enfant emmailloté et couché dans une mangeoire. Puis, magnifique conclusion de cette démarche : « Après avoir vu, ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. » On pourrait dire que l’année d’un chrétien est contenue toute entière dans cette scène.
Premier mouvement de la scène : l’écoute des paroles de l’Ange, l’écoute de la Parole de Dieu.
Deuxième mouvement de la scène : ils sont partis voir Jésus et l’ont reconnu.
Troisième mouvement de la scène : ils ont raconté, ils ont rendu témoignage.
Cette scène avec ses trois mouvements nous est rapportée au commencement de cette année pour illuminer nos pas chaque jour.
Oui, sachons toute l’année écouter la Parole de Dieu ; alors le Seigneur nous déplacera pour le rencontrer de façon nouvelle ; et enfin nous saurons témoigner de notre foi à ceux qui ne le connaissent pas ou l’ont oublié.
Ce témoignage se fera par nos paroles mais d’abord et surtout par notre façon de vivre qui doit être le reflet, le fruit de notre foi et de notre prière quotidienne.
Nous serons alors accompagnés de la Vierge Marie, que nous fêtons aujourd’hui comme la Mère de Dieu. Dieu qui avait « tourné sur elle son visage » …
Déjà à Bethléem, Marie avait son fils dans les bras et l’avait montré aux bergers ; on peut penser que Marie leur parla de l’enfant car sans elle ils n’auraient probablement pas pu comprendre le mystère qu’ils avaient sous les yeux.
Aujourd’hui encore, Marie nous présente son Fils Jésus, et nous parle de lui.
Cette image de Marie, Mère de Jésus, c’est aussi l’image de l’Église, c’est l’image de tout chrétien, appelé à porter dans ses bras, avec amour, le Seigneur et à le montrer au monde.
Alors laissant derrière nous l’année passée, entrons dans l’année 2017 avec confiance en tenant Jésus dans les bras pour le montrer au monde.
Comme ce serait bien si on pouvait dire de nous, chrétiens, ce que l’évangéliste a dit à propos des bergers : « Et tout le monde s’étonnait de ce qu’ils racontaient. » Nous devons nous aider, en paroisse, à avoir la trempe de ces bergers pour savoir communiquer aux hommes et aux femmes de chez nous la joie de la rencontre de cet enfant-Dieu.
Il ne faut pas que nous ayons peur et que nous donnions raison au pessimisme ambiant.
Notre témoignage, comme celui des chrétiens du monde entier, est aujourd’hui affronté (entre autres) à la question de la guerre : le pape parle de « terrible guerre mondiale par morceaux » … et depuis tout juste 50 ans cette année les papes successifs, en commençant par Paul VI, ont souhaité faire de chaque 1er janvier la journée mondiale de la paix.
Comme pour dire que, tout de suite, dès le premier jour de l’an nouveau, il faut œuvrer pour la paix.
Et c’est pour demander cette paix que nous sommes réunis ce matin, et c’est très bien.
Dans son message pour cette Journée mondiale de la Paix, notre pape François, demande cette année de promouvoir la non-violence comme méthode politique ; cela peut alors devenir une voie réaliste pour le dépassement des conflits armés. Dans cette perspective, il est important que l’on reconnaisse toujours davantage la force du droit au lieu du droit à la force.
Et il conclut ainsi son message :
« En 2017, engageons-nous, par la prière et par l’action, à devenir des personnes qui ont banni de leur cœur, de leurs paroles et de leurs gestes, la violence, et à construire des communautés non-violentes, qui prennent soin de la maison commune… »
Nous savons cependant que la paix, même si elle requiert un engagement résolu de l’homme, est un fruit de l’Esprit d’amour qui opère dans le cœur des hommes.
Que vienne donc l’Esprit du Seigneur pour briser la dureté des cœurs, les nôtres et ceux des dirigeants du monde, pour transformer nos pays, nos villes et nos familles, détruire la haine, l’envie, la volonté de dominer et y faire grandir la solidarité et le sens du bien commun.
Alors bonne et sainte année à vous tous, et à nous prêtres, avec vous ! … qu’ensemble nous écoutions le Seigneur, nous le prenions dans nos bras, nous allions l’annoncer, nous soyons des artisans de paix. Amen.