PREMIER DIMANCHE DE L’AVENT C
Nous entrons aujourd’hui dans une nouvelle année liturgique avec le temps de l’AVENT.
Quatre semaines pour nous préparer à la venue du Seigneur de façon plus intense qu’à l’habitude.
Oui, le Seigneur vient !
Il vient de trois manières :
= Il vient à Noël comme un enfant, par son fils Jésus ; c’était il y a plus de 2000 ans. Et nous ne pouvons pas l’oublier ; nous nous préparons chaque année à fêter cette venue ; et le jour venu, nous nous rassemblerons, nous chanterons Gloria, nos yeux s’illumineront comme ceux d’un enfant.
= Il vient aussi dans l’ordinaire de nos vies quand nous le reconnaissons à travers les événements. Ainsi il vient à travers tel ami qui nous fait signe pour passer un bon moment avec lui, avec elle. Il vient à travers le visage de cet étranger qui ne me fait plus peur et qui, devenu mon voisin, deviendra un frère. Ainsi j’espère que les deux familles de réfugiés qui arriveront à Hendaye dans quelques semaines seront pour nous visage du Seigneur qui vient à nous. Il vient chaque fois que la fraternité et l’attention aux autres se renouvelle.
= Il viendra enfin à la fin des temps. On n’en parle pas souvent. Même à l’église, je parle peu de l’après mort, de la vie dans l’au-delà. Oui, le Seigneur viendra nous prendre avec lui pour faire de nous un nouveau peuple. Nous saurons alors aimer de façon jamais atteinte car le Seigneur lui-même aura mis tout son amour dans notre manière d’aimer. L’éternité sera amour avec le Seigneur et entre nous. Alors le Seigneur viendra inaugurer un monde nouveau, son Royaume.
Mais il n’est pas aussi facile de reconnaître le Seigneur qui vient. Le Seigneur qui est avec nous.
Effectivement, l’évangile nous décrivait ce qui rend opaque voire quasi invisible la venue du Christ :
Il décrivait ainsi des manifestations inquiétantes autant dans le ciel que sur la terre, que sur les êtres humains. Avec des qualificatifs comme : affolés, désemparés, ébranlés ; fracas et peur.
Autant de réalités qui font écho à ce que nous avons vécu il y a deux semaines et qui nous marque encore et pour longtemps.
Mais cela ne vient pas de Dieu mais bien des hommes les plus violents, victimes eux-mêmes, se prenant pour Dieu au lieu de suivre les chemins de Dieu.
Et notre évangile continue… que dis-je ? : il stoppe tout cela en affirmant paisiblement, solennellement : « Alors on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée avec puissance et grande gloire. »
Cela veut dire que nous devons savoir reconnaître sa gloire, c’est-à-dire son amour plus puissant que tout !
Et cette puissance de gloire, d’amour, se reconnaît quand elle prend corps en nous, en nos décisions et nos manières de gérer nos vies et la vie du monde, en notre manière de vivre, de croire et de célébrer Dieu… et cela, du coup, quelle que soit la religion.
Dans le cas contraire, nous défigurons sa gloire et nous devenons glorieux de nous-mêmes en écrasant les autres.
C’est justement de cela que le Seigneur veut nous sauver, veut nous libérer : il ne nous dit pas : attention j’arrive, attention je suis là, écrasez-vous, je passe.
Non. Il nous dit : « Redressez-vous et relevez la tête. »
Le Seigneur veut être glorifié et aimé par des croyants debout, qui ne courbent pas l’échine… et qui font tout pour que leurs contemporains découvrent cet amour de Dieu. Dieu aime notre dignité d’hommes et de femmes debout. Il fait tout pour nous redresser si nous sommes courbés par les difficultés de la vie.
Et même ceux qui meurent sont relevés par lui, car il est le premier qui est sorti debout de son tombeau et qui nous remet debout pour la vie belle et sans fin dans les cieux.
Finalement, être chrétien, c’est redonner une vraie place à Dieu dans ma vie. Lui est là, bien présent à moi ; mais est-ce que je le laisse entrer chez moi, en moi ?
Pour cela, conclut l’évangile, il faut rester éveillés et prier en tout temps. Savoir lui dire : « Viens Seigneur Jésus ! » puis l’accueillir et l’écouter.
Voilà une première et belle étape sur notre route vers Noël.
Une étape qui nous donne l’attitude vraie pour accueillir l’enfant-Dieu qui donne la paix parce qu’il donne la force d’aimer.
Amen.