PREMIER DIMANCHE DE CAREME C
Il y a des jeux électroniques sur Playstation, Nintendo ou autre qui consistent à tuer des ennemis pour accéder à la victoire en passant par diverses épreuves.
Et le personnage combattant, qui est en fait le joueur, est équipé de plusieurs armes qu’il peut choisir ; mais quand il se fait toucher par l’adversaire ses forces diminuent et il perd alors des vies, des munitions, des pouvoirs.
Ces jeux virtuels et violents font la joie de nos adolescents.
Jésus aussi a dû combattre l’ennemi : son nom LE DIABLE.
La force de cet ennemi : LA TENTATION.
Les armes de Jésus : LA PAROLE DE DIEU SON PERE.
Le décor : LE DESERT.
Le temps du combat : 40 JOURS.
Le vainqueur : JESUS.
Le perdant : LE DIABLE.
Il y aurait beaucoup trop à dire sur cet évangile pour le temps d’une homélie.
Je choisis donc aujourd’hui de retenir comment Jésus a pu vaincre le démon.
Ce dernier, futé, fait miroiter devant Jésus trois tentations très humaines : ne vivre que de nourritures terrestres « ordonne à cette pierre de devenir du pain » ; exercer le pouvoir sur le monde entier « tu auras le monde entier si tu te prosternes devant moi » ; faire des prodiges pour impressionner le monde « jette-toi du haut du Temple et tu ne te blesseras pas ».
Voilà le combat vigoureux : le diable-tentateur veut faire flancher Jésus ; il veut en devenir le maître et le détourner de sa mission de Sauveur humble et plein d’amour.
Face au diable, la défense de Jésus est toujours la même : Il est écrit ; il est écrit ; il est dit. Il évite les coups en opposant aux attaques du démon la Parole de Dieu.
Cette Parole de Dieu est décrite par St Paul dans la deuxième lecture comme une cuirasse inviolable : La Parole est tout près de toi, elle est dans ta bouche et dans ton cœur.
C’est là le bouclier contre lequel le diable ne peut rien.
Le Psaume de ce jour en parlait ainsi : Je dis au Seigneur : Mon refuge, mon rempart dont je suis sûr. Le Seigneur dit : Le malheur ne pourra (te)le toucher. Je le défends ; je suis avec lui dans son épreuve.
Ainsi face au coup porté par le diable au sujet du pain qui rassasie, Jésus apporte l’argument suivant pris dans la Bible : « L’homme ne vit pas seulement de pain ».
Face à la banderille d’être fort en se liant au diable, Jésus esquive en rappelant : « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte ».
Face à la flèche acérée des actes d’orgueil qui en mettent plein la vue, Jésus brandit le bouclier : « tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu ».
C’est la Parole de Dieu qui a rendu Jésus vainqueur, la Parole de son Père qu’il n’a jamais oubliée, dont il est revêtu, avec laquelle il a combattu, grâce à laquelle il a vaincu… pas des armes violentes ; seulement la force de l’Esprit de Dieu qui déjoue les plans du tentateur et qui confirme le plan de Jésus : rester fidèle à la mission pour laquelle il est venu sur la terre.
Car juste après ces 40 jours de combats pour la victoire, Jésus commence sa vie publique de messager du Père. Il a 30 ans, on ne le connaissait pas encore… il est maintenant prêt à assurer son rôle de Messie en Galilée.
Et nous, quel est notre combat ?
Il y a en chacun de nous, dans nos groupes, dans notre communauté des tentations : je ne vais les détailler ici… mais chacun, en ce début de Carême, est invité à lutter contre les forces du mal en lui et autour de lui.
Lutter, c’est d’abord regarder le mal en face ; ne pas tout banaliser : il y a des comportements absolument inadmissibles pour des chrétiens… il faut les débusquer, et les combattre avec la douce force de notre foi.
Si Dieu est en nous par son Esprit Saint et par sa Parole, comme Jésus, nous pourrons alors nous remettre sur le chemin de la lumière qui, pour l’instant reste ténue, mais qui sera radieuse le jour de Pâques.
Alors nous serons assez dépouillés pour nous livrer davantage à la volonté de Dieu ; nous serons assez désencombrés de nous-mêmes pour vivre effectivement notre mission au cœur du monde en aimant, en nous engageant pour les autres et avec les autres.
Aujourd’hui, Seigneur Jésus, en te voyant dans le désert fort contre l’ennemi, je dis à mon tour :
- Je ne vivrai pas uniquement de pain mais je mangerai ta Parole ; pour qu’elle germe en moi.
- Je ne me prosternerai pas devant les faux dieux de la facilité ; tu es le seul Dieu que j’adore, que j’aime.
- Je ne mettrai pas à l’épreuve Dieu mon Père en lui demandant de faire de moi un surhomme ; je veux être simplement un serviteur.
Que ces 40 jours vécus avec Jésus au désert, face à nous-mêmes et à nos responsabilités, nous donne le beau visage lumineux de ceux qui ont choisi le soleil de Dieu et refusé les ténèbres du diable.
Au cœur d’un monde souvent enténébré par tant de grisailles, on attend que les chrétiens aient une tête de sauvés et qu’ils rayonnent l’espérance.
Bon Carême ! Bonne traversée du désert !
Bon combat ! Avec Dieu comme bouclier invincible !
AMEN.