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Paroles du curé
Homélie du premier dimanche de carême
Homélie du premier dimanche de carême
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 964 mots

Homélie du premier dimanche de carême

PREMIER DIMANCHE DE CAREME   C

 

          Peu de temps avant cet épisode dans le désert, Jésus a été baptisé dans les eaux du Jourdain. Jésus est alors rempli de l’Esprit Saint, l’Esprit de Dieu. Désormais, il ne sera plus le fils du charpentier de Nazareth. Il comprend que, par lui, Dieu entre en humanité et que ses paroles seront la Parole de Dieu.


        Sortant des eaux du Jourdain, Jésus ne rencontre pas immédiatement les foules. Il n’appelle pas immédiatement ses premiers disciples. Avant tout cela, nous dit l’Evangile, Jésus fut conduit au désert pour une vie et une méditation solitaire de 40 jours. Une durée qui nous rappelle le nomadisme du peuple hébreu pendant 40 ans, entre sa sortie d’Egypte et son entrée en Terre promise. Une durée qui nous plonge dans les 40 jours du Carême pour nous conduire vers Pâques, fête de la résurrection.


        40 ans de désert pour le peuple hébreu, 40 jours de désert pour Jésus, 40 jours de Carême pour nous. Ainsi, nous sommes plongés dans la même Histoire sainte qui continue encore aujourd’hui. Nous n’en sommes pas que des témoins. Nous continuons cette Histoire sainte en l’écrivant avec nos vies, avec nos joies et nos souffrances, avec nos avancées … et nos tentations.


        Car le temps du désert n’est pas un temps facile. Le désert marque par son silence, sa nudité, ses exigences qui renvoient chacun à lui-même dans un cœur à cœur avec Dieu, avec de mystérieuses forces contraires qui nous tentent pour changer de route en l’absence de repère.
          Au désert, Jésus éprouve la faim et la tentation, que nous connaissons dans notre existence. Plus tard, au Golgotha, il connaîtra l’épreuve de la souffrance et de la mort, que tout homme finit par rencontrer également. Sans échappatoire, Jésus éprouve ainsi la condition humaine, jusqu’à être tenté.

Quelle que soit la forme de la tentation, que ce soit une rencontre avec le mal personnifié, Satan, ou que ce soit une pulsion intérieure qui a envie de prendre le dessus, ce qui demeure fondamental, c’est que Jésus a la liberté de choisir et de répondre aux tentations du diviseur, qui est le terme le plus juste pour désigner le diable.

Un ancien exorciste du diocèse de Lyon déclare : « Si quelqu’un vient me consulter, je ne cherche pas à savoir s’il a derrière la tête un démon poilu avec des cornes. Je me demande quelle est cette dynamique qui est entrée dans la vie de cette personne et qui est en train de lui pourrir l’existence ». 


        Deux questions alors : Que sont ces tentations que connaît Jésus ? Comment résiste-t-il à ces tentations ? Répondre à ces interrogations peut certainement nous aider à mieux entrer dans le temps de Carême, à mieux nous tenir sous l’abri du Très Haut, comme dit le Psaume.


          Que sont ces tentations ?

La première concerne la faim, relation de l’homme avec lui-même : « Ordonne à cette pierre de devenir du pain ».

La seconde concerne le pouvoir, relation de l’homme avec les autres : « Je te donnerai tout ce pouvoir et la gloire de ces royaumes ».

La troisième concerne la mise à l’épreuve de Dieu, dans sa relation avec l’homme : « Jette toi en bas, Dieu donnera pour toi à ses anges l’ordre de te garder ».

Jésus n’aurait pas été pleinement homme a bien été tenté.

 

Chacune, chacun d’entre nous connaît des tentations envers soi-même, envers les autres, envers Dieu. Les tentations sont omniprésentes, elles sont « légions et multitudes », d’autres noms, tenez, pour désigner le diable. Ces tentations sont toutes des forces obscures, des pulsions négatives, des replis d’égoïsme, qui nous éloignent de nous-mêmes, des autres et de Dieu.  

Dans ces cas-là, l’unité de notre personne est ruinée.


        Comment résister à la tentation ? Regardons Jésus. Il vient d’être baptisé. Il est rempli de l’Esprit Saint. Pour nus, également, c’est l’Esprit Saint, don de Dieu, reçu à la confirmation, qui est nécessaire pour garder le cap d’une vie orienté vers Dieu.

Oui, l’Esprit Saint permet de résister au mal, mais il ne l’empêche pas de se manifester. L’Esprit Saint n’est pas un bouclier étanche au mal, qui nous couperait du réel de notre monde. Il est la force qui consolide notre volonté libre de rester sur le chemin.
        Jésus puise également sa résistance au diviseur en invoquant la Parole de Dieu : vous l’avez remarqué, il n’entre pas en discussion avec le tentateur, mais il cite la Parole qui est au-dessus de toute parole, en reprenant par trois fois la loi fondamentale écrite dans le Deutéronome, cette règle de vie qui met à l’abri du Très Haut le peuple de Dieu. Oui, Jésus éprouve cette affirmation que Saint Paul reprend dans sa lettre aux Romains : « Tout près de toi est la Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur ».
        Ainsi, avec l’Esprit Saint et la Parole divine, Jésus rejette par trois fois les tentations. Cet ancien exorciste, que j’ai déjà cité, écrit aussi : « Si vous n’ouvrez pas la porte, le démon ne peut rien vous faire. Il se nourrit de votre peur mais il ne peut pas faire quoi que ce soit à part de vous tenter. Et encore là, il n’a pas le dernier mot. C’est vous qui l’avez ». J’ajouterais : en vous appuyant sur la Parole de Dieu et avec la force de l’Esprit Saint que Dieu nous transmet.

        Même au milieu des tentations, soyons certains que Dieu demeure très proche. Le Psaume de ce jour nous le redit : « Je dis au Seigneur : Mon refuge, mon rempart, mon Dieu dont je suis sûr ! ». 

 

                                                                     Amen
 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Jésus répondit au diable : "Il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte".
Jésus répondit au diable : "Il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte". © ND de la Bidassoa
Jésus répondit au diable : "Il est écrit : C'est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, à lui seul tu rendras un culte".

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