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Paroles du curé
Homélie du Deuxième dimanche de l'Avent
Homélie du Deuxième dimanche de l'Avent
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| ND de la Bidasoa 965 mots

Homélie du Deuxième dimanche de l'Avent

DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT    B

 

          Tout le monde espère une vie plus belle, un monde enfin harmonieux, où l’on ne parlera plus de dettes, de menaces de récession, de difficultés économiques ni de terrorisme.

          Tout le monde voudrait vivre dans la sérénité, loin du stress, loin des fragilités personnelles, familiales, sociales et environnementales.

 

          Nous traversons un temps de crise ; et le Seigneur nous rejoint dans cette traversée difficile.

         

          = Le temps de l’Avent vécu par nous, les chrétiens, doit réveiller en nous l’espérance ; car il vient le Seigneur. Il est même venu il y a plus de 2000 ans : Jésus Dieu à hauteur d’homme. Il nous a baptisé dans l’Esprit Saint, il nous a plongé dans son Amour ! Il viendra aussi à la fin des temps et son règne n’aura pas de fin, ciel nouveau, terre nouvelle.

 

          Et entre temps, le Seigneur vient aussi dans notre quotidien si nous savons lui préparer la route… voilà le message des lectures bibliques de ce deuxième dimanche de l’Avent.

 

          Car fêter Noël, ce n’est pas une question de guirlandes, de dinde et de buche glacée… fêter Noël, c’est aller au Seigneur et le reconnaître présent dans nos vies, au plus près de nous.

 

          Et cela se prépare dans la foi (et pas seulement dans les magasins).

Le prophète Isaïe le dit ainsi : « Préparez le chemin du Seigneur. Rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé (…) ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu. »

          Autrement dit, le Seigneur ne se révèle pas sans nous ; c’est à nous de prendre une place active à la préparation de sa venue : c’est à nous de changer nos cœurs de pierre, en cœurs de chair ; à nous de changer le désert en chemin c’est-à-dire de réveiller les plus découragés pour les remettre en route ; à nous de rendre droits les sentiers et d’en faire des chemins de dialogue, de rencontre, de pardon, de joie et de foi renouvelés.

 

          Mais vous direz : « Quelle chantier ! Il faudrait changer le monde, tout revoir de fond en comble, et nous changer nous-mêmes les premiers ! »

         

          Pour vous répondre, je vous raconte une histoire ; une légende d’Indiens d’Amérique :

 

          La scène se passe en Amazonie. Un immense incendie ravage la forêt. Terrifiés, sidérés, les animaux observent le désastre. Seul un petit colibri se démène pour aller chercher de l’eau dans le fleuve avec son bec.

« Tu ne crois tout de même pas que tu vas éteindre l’incendie avec ces quelques gouttes ? » lui lance un tatou.

« Non » répond le colibri « Mais je fais ma part. »

 

          Cette légende amérindienne, a beaucoup à nous dire sur le temps de crise que nous vivons sous l’éclairage de la Parole de Dieu « Préparez le chemin du Seigneur. »

 

          Oui, malgré la complexité des temps actuels, et la réalité de mes fragilités, est-ce que je sais me démener, comme le colibri, tout faire – même si c’est peu et petit – pour porter ma petite goutte au bien et au vrai… pour donner ce petit coup de pioche afin de tracer un chemin dans le désert ?

          Et puis ce qui donne à nos vies du dynamisme, ce qui nous fait nous accrocher à la vie alors que tout est sombre pour nous, c’est ce que nous faisons pour les autres et avec les autres ; le pire c’est de rester, comme les animaux de la forêt, transis et sidérés devant l’incendie ; le pire c’est encore de critiquer le bien qui se fait, comme le tatou de la forêt qui n’y comprend rien à l’élan de vie et de générosité du colibri.

 

          = Ces gouttes d’eau tombant du bec du colibri nous renvoient à ces gouttes d’eau que Jean-Baptiste faisait couler sur les gens lorsqu’il les baptisait… geste simple, inutile apparemment, mais qui ouvre, qui prépare à l’accueil d’une effusion abondante que sera l’Amour de Dieu sur tous les hommes : la présence du Christ qui nous baptise dans l’Esprit Saint.

 

          Nos simples gestes, nos petites gouttes de générosité, nos quelques minutes d’attention à nos frères souffrants, sont indispensables à la beauté de la vie.

Par ces simples initiatives c’est déjà le Seigneur qui vient et qui sauve.

 

Alors préparons le chemin du Seigneur, avec grand cœur et grande foi… pour que, avec nous, tout être vivant voie le salut de Dieu.

 

= Ce salut de Dieu rendu visible était ainsi décrit par le prophète Baruc (première lecture) : « Dieu conduira Israël dans la joie, (…) avec sa miséricorde et sa justice ».

 

« …avec sa miséricorde » : Mardi prochain, le pape François, à l’image de Jean-Baptiste, va comme plonger toute l’Eglise dans les eaux lustrales de la Miséricorde de Dieu : il inaugurera l’Année Sainte, le Jubilé de la Miséricorde en ouvrant à St Pierre de Rome la Porte Sainte, la Porte de la Miséricorde : ainsi nous pourrons passer, de façon plus consciente et remplis de foi, par cette magnifique porte qu’est le cœur du Christ ; alors nous verrons le salut de Dieu, son salut qui console, pardonne et donne l’espérance… et la paix du cœur.

 

= Nous nous ferons pèlerins de la Miséricorde, en passant la Porte Sainte de notre Cathédrale à partir du 13 décembre. Nous aurons toute une année pour, un jour, y réfléchir, aller à Bayonne et vivre ce temps de grâce.

Le pape écrit à ce propos : « Que le pèlerinage stimule notre conversion : en passant par la Porte Sainte, nous nous laisserons embrasser par la miséricorde de Dieu, et nous nous engagerons à être miséricordieux avec les autres comme le Père l’est pour nous ».

 

Bonne préparation à Noël !

Bonne Année Sainte de la Miséricorde !

AMEN

 

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