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Paroles du curé
Homélie du deuxième dimanche de l'Avent
Homélie du deuxième dimanche de l'Avent
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| LAVIGNE 775 mots

Homélie du deuxième dimanche de l'Avent

DEUXIÈME DIMANCHE DE L’AVENT     A

 

 

          Vous est-il arrivé d’assister à l’abattage d’un grand marronnier ou de quelque platane sous la chaîne coupante d’une tronçonneuse bruyante ?

 

          Cela fait toujours mal quelque part d’abattre un arbre, comme de brutaliser un animal, comme de blesser un enfant... tout cela relève du respect de la vie.

 

          L’ARBRE : est un élément de la nature très souvent utilisé dans le langage des religions pour dire quelque chose sur la puissance de la vie, sur l’énergie qui soulève le monde, sur Dieu et son œuvre.

 

          La bible utilise souvent l’image, le symbole de l’arbre.

Souvenez-vous, dès les premiers chapitres de la Genèse, le poème de la création : dans le jardin d’Eden, le paradis terrestre, Dieu fit pousser l’arbre de la connaissance du bien et du mal.

 

          Et aujourd’hui, nous venons d’entendre proclamer un des textes les plus célèbres du prophète Isaïe, celui où il nous parle de l’arbre de Jessé.
C’est l’arbre de la vie par excellence : c’est l’arbre généalogique de Jésus : partant de Jessé, père du roi David et se terminant par le plus beau des rameaux qui jaillit de la branche Joseph et Marie : ce rameau c’est Jésus.

 

A partir de là, on entrevoit déjà les branches d’un autre arbre, celui de la croix : arbre qui redonne vie.

Justement, on reconnaît l’arbre à ses fruits, à la vie qu’il porte.

 

          Et nous voilà dans l’évangile avec Jean appelé baptiste, parce qu’il baptise : il parle lui aussi d’arbre à ceux qui viennent vers lui : “Tout arbre qui ne porte pas de bons fruits va être coupé et jeté au feu. Déjà la cognée (ou la hache) se trouve à la racine”.

 

          Par contre l’arbre que nous présentait Isaïe porte lui, de bons fruits : que sont-ils ? l’esprit de sagesse et de discernement, de conseil et de force, l’amour des plus pauvres, la justice et la fidélité.

C’est Jésus, le beau rameau qui portera ces bons fruits.

 

          Nous rêvons souvent d’une nature pacifiée où les violences seraient bannies, où le loup habiterait avec l’Agneau, où le léopard se coucherait près du chevreau, où le veau et le lionceau seraient nourris ensemble, où l’enfant jouerait avec la vipère. Où, en résumé, ceux qui ont du mal à vivre ensemble, à cohabiter, arriveraient à faire œuvre commune.

 

          Ce rêve rejoint celui d’un autre prophète plus proche de nous qu’Isaïe, le Pasteur Martin Luther King qui a payé de sa vie le rapprochement entre blancs et noirs aux Etat-Unis ; ce rapprochement était impensable comme il est impensable de faire vivre ensemble un loup et un agneau. Et bien malgré tout, Il disait : “J’ai rêvé qu’un jour, sur les collines rousses de Géorgie, les fils des anciens esclaves et les fils de leurs maîtres prendraient place à la même table de la fraternité... libres, enfin libres.” Le loup habitera avec l’agneau.

 

Et nous rêvons aujourd’hui à d’autres rapprochements encore si difficiles au Proche Orient, au Moyen Orient, en Afrique… rapprochement difficile aussi, plus près de nous, dans nos familles et nos communautés, mais encore dans notre diocèse en grande quête de communion.

 

          Avec Jésus, rameau sorti de la souche de Jessé, rejeton jailli de ses racines, les rêves et les promesses sont devenues réalités. Il est venu planter sur notre terre les graines et les jeunes pousses de l’arbre de la fraternité et du rassemblement des peuples.

         

          Noël qui approche c’est cette espérance renouvelée, cette croyance que le monde n’est pas achevé et que le mal devra céder sa place.

 

          Se préparer à Noël, c’est changer notre vie en nous retournant vers le Christ qui vient.

C’est laisser entrer en nous son Esprit de sagesse et d’amour.

 

          “Convertissez-vous, car le Royaume des Cieux est tout proche” : vous la connaissez cette voix, venant du désert, abrupte et sans détour, celle de Jean le Baptiste.

Il a l’allure et la robustesse des grands arbres.

Pourtant il ploie comme un roseau devant le rameau-Jésus :

“Celui qui vient derrière moi, dit-il, est plus fort que moi, et je ne suis pas digne de lui retirer ses sandales”.

 

Son message veut faire tomber les masques ; il nous invite, comme il invitait les pharisiens et les sadducéens, à faire concorder nos paroles et nos actes : nos belles intentions et notre vie concrète, nos célébrations du dimanche et notre fraternité au quotidien : l’arbre et le fruit.

 

Marcher vers Noël, c’est rechercher cette cohérence.

                                                                     AMEN.

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