DEUXIEME DIMANCHE DE CAREME C
A chaque période de vacances, un joli groupe d’adolescents passe une journée, partagée entre retrouvailles, discussion autour d’un thème concernant leur vie et leur foi, messe en plein air… tout cela dans la montagne.
De là-haut la vie est toute autre, on voit la plaine et la mer de façon vaste et belle ; il y a chaque fois, un goût de transfiguration dans l’air.
Le Seigneur est au milieu de nous ; certes invisible mais perceptible par moment.
Il est toujours important de partir, à l’écart, pour regarder la vie autrement, pour y déceler toute sa valeur, pour y rencontrer le Seigneur de Lumière.
= Et nous sommes en plein cœur de l’évangile d’aujourd’hui : Jésus gravit une montagne avec ses disciples les plus proches, Pierre, Jean et Jacques.
Ces trois apôtres voient alors, abasourdis, bien plus que l’apparence habituelle de Jésus ; sur cette montagne, il rayonne de lumière ; de lui émane la lumière de son cœur de Fils de Dieu.
« Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le » révèle en effet une voix dans la nuée, celle de Dieu son Père.
On avait autrefois écouté Moïse et toute la loi ; on avait aussi écouté Elie et tous les prophète… mais cela était resté opaque…
Dans ce « écoutez-le » de Dieu le Père, Jésus est désigné comme la Parole nouvelle qu’il faut écouter. La Parole du Fils, la Parole de Dieu lui-même.
Une Parole qui jaillira d’un cœur aimant, de Jésus l’Amour parmi nous.
Ce cœur sera pourtant transpercé sur la croix. Cet Amour sera violemment écartelé sur une autre montagne, le Golgotha…
Mais la Parole de Dieu ne peut pas être étouffée.
Après l’atrocité de la mort, jaillira pour toujours la beauté de la vie, de la résurrection, de la Parole Vivante.
« Celui-ci est mon Fils, celui que j’ai choisi, écoutez-le » : Parole d’éternité.
Les 12 Apôtres et tant de chrétiens après eux se mettront au service de cette Parole Vivante du Christ.
Et ils diront à leur tour aux quatre coins du monde : « Ecoutez-le. »
Oui, mes amis, nous sommes de cette lignée de croyants qui prenons au sérieux la Parole du Seigneur ; nous la lisons avec soin à l’église, nous l’écoutons, nous la prions, nous la méditons, seuls ou en équipes – comme les groupes de quartier qui font une lecture méditée de l’Evangile chaque mois – comme les équipes de Mouvements d’Eglise qui relisent leur vie à la lumière de la Parole de Dieu.
Et cette confrontation avec la Parole de Dieu, son éclairage surtout, est au service d’un monde à transfigurer.
Ce qui émane du Christ (par sa Parole que nous méditons) peut faire jaillir de nos vies la lumière, l’espérance, les initiatives dont notre monde, souvent désorienté, a besoin.
Ce qui émane du Christ (par sa Parole) nous donne aussi un regard bienveillant et d’action de grâce sur ce que d’autres, différents de nous, apportent au monde… cela aussi est lumière pour faire reculer ce qui défigure les hommes d’aujourd’hui.
En regardant Jésus transfiguré, nous contemplons la victoire de la vie sur toutes les formes de mort, nous contemplons déjà le tombeau vide, Pâques.
En même temps nous découvrons le grand projet de Dieu pour toute l’humanité et toute la création : la terre nouvelle transfigurée par la victoire de l’amour.
Nous en sommes loin, oui et non… commençons par regarder différemment les autres : nous y découvrirons leur beauté intérieure. Elle nous est offerte pour que cette lumière nous transfigure déjà un peu plus chaque jour…
Jusqu’au jour, où tout sera lumineux dans le Royaume Dieu dans notre face à face avec le Christ ressuscité. Amen.