TROISIEME DIMANCHE DE L’AVENT B
Nous connaissons cette belle figure biblique qu’est Jean le Baptiste, Jean celui qui baptise.
Il est le dernier des prophètes : celui qui a rencontré Jésus avant sa vie publique ; celui qui est chargé maintenant de le présenter au monde… alors que Jésus a 30 ans.
Ainsi lisions-nous dans l’évangile : « Jean était venu comme témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous croient par lui. »
Pourtant certains, venus rencontrer Jean dans le désert, auraient bien vu en lui le Messie attendu, la Lumière dans un monde de ténèbres.
Or lui, Jean, reste à sa place de témoin : il est là pour qu’un autre soit mis en pleine lumière : Jésus la Lumière du monde.
« Qui es-tu ? » lui demande-t-on plusieurs fois… et Jean continue de témoigner non de lui mais de Jésus qui vient… davantage même, de Jésus qui est là au milieu des hommes : « Au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi. »
Quittons maintenant l’évangile mais, habité profondément par lui, regardons nos vies… donc retrouvons l’évangile qui prend corps ici et maintenant :
Comme Jean, venu rendre témoignage à Jésus Lumière, venu mettre en lumière un autre que lui, nous devons chacun, chacune et en communauté chrétienne être témoin de la Lumière.
Je crois que toute lueur qui déchire les nuits de ce monde, est trace de la lumière de Jésus vivant au milieu de nous.
Dieu sait que l’actualité en ajoute de jour en jour des couches et des couches de couleurs sombres sur des personnes, des familles, des villes, des pays, des systèmes en pleine crise.
Et dans ce contexte ce sont toujours les plus petits de nos sociétés qui s’enfoncent dans la grisaille.
Chrétiens avec d’autres, nous sommes les Jean Baptiste d’aujourd’hui dans les déserts du monde quand nous débusquons telle ou telle flamme même minuscule qui brille encore ; quand, forts de ce regard, nous donnons toute notre énergie pour que d’autres foyers de lumières déchirent la grisaille.
Et nous osons dire que dans cette vie défigurée le Christ continue d’être Lumière ; qu’il nous confie même sa Lumière de Vie et de Vivant, son Esprit, pour que nous soyons non pas abattus mais témoins.
Alors quand on nous demande : « Qui es-tu chrétien ? » notre réponse sera un récit humble mais vrai de ce que nous voyons advenir, de ce que nous voyons s’allumer dans les yeux des humains.
Après la mort de l’abbé Cardjin le fondateur de la JOC, Mouvement de jeunes cher à mon cœur, des jocistes avaient témoigné ainsi :
« Comme un orpailleur, l’abbé a su trouver dans la grisaille de nos vies des pépites d’or. »
De tels témoins de la lumière depuis Jean le Baptiste et aujourd’hui encore restent ancrés dans nos mémoires et coulent dans nos veines ; ils éclairent notre regard sur tout ; et nous font aimer la beauté de la Parole de Dieu, du cœur aimant du Christ et d’une Eglise pour le monde.
Ces témoignages ont goût d’éternité ; ils nous orientent vers la Lumière éternelle et universelle qui nous habite déjà… et sera éclatante de beauté et de douceur dans l’au-delà avec Dieu.
Nous ne saurons accueillir Jésus à Noël que si nous savons déjà regarder notre monde autrement, avec, dans les yeux, la lumière de l’espérance. Là est la source de la belle et réelle joie des chrétiens. Cette joie qui colore chaque année le 3ème dimanche de l’Avent :
Isaïe nous disait à l’instant : « Je tressaille de joie dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu. »
Cette joie est aussi celle de la Vierge Marie dont le regard sur sa vie devient prière et prière de joie ! « Mon âme exalte le Seigneur, mon esprit exulte en Dieu mon Sauveur ».
Cette joie est contenue aussi dans l’enseignement de St Paul aux chrétiens de Thessalonique : « Frères, soyez toujours dans la joie ! N’éteignez pas l’Esprit, discernez la valeur de toute chose ».
Cette joie est en toi, en moi, en nous ! Nul ne pourra nous la ravir. Elle vient de Dieu, elle vient avec Dieu.
AMEN