29ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C
LA PRIERE : voilà l’axe central des lectures de ce dimanche, du moins de la première lecture, du psaume et de l’évangile.
Autour de cet axe des rayons comme autant de jets de lumière que je vous invite à laisser se poser sur vos vies, sur votre manière de croire et surtout de prier.
Avec la première lecture, ce jet de lumière passe par un bâton que brandissent des mains levées… c’est l’attitude priante de Moïse qui supplie Dieu de donner la force à Josué afin que celui-ci triomphe de ses ennemis, les Amalécites.
Or pendant ce long combat dans la plaine, Moïse se fatigue en haut de la montagne : quand ses bras se baissent, Josué perd la bataille ; alors deux de ses amis Aaron et Hour aident Moïse à garder ses mains toujours levées : « ils soutenaient ses mains, l’un d’un côté, l’autre de l’autre. » nous dit le texte.
Résultat, la prière est exaucée, Josué gagne le combat.
Ne retenons pas le contexte guerrier de ce passage de l’Ancien Testament… retenons l’attitude du priant :
Moïse ne baisse pas les bras, et cela est devenu une expression quotidienne : on ne doit jamais se décourager, ni dans la vie, ni dans la prière. Pour ne pas baisser les bras, nous sommes entourés de frères et sœurs qui comptent sur nous et nous soutiennent : une communauté, une famille, des amis, des confidents, une mission portée ensemble.
Deuxième rayon lumineux, le début du psaume :
« Je lève les yeux vers les montagnes… le secours me viendra du Seigneur qui a fait le ciel et la terre. »
C’est un rayon va et vient : les yeux se lèvent et le secours vient. La prière c’est bien cela, une communication, un lien, une relation basée sur la confiance et l’amour entre nous et Dieu, entre Dieu et nous.
Troisième rayon lumineux sur l’axe de la prière :
la rapidité d’une réponde de Dieu.
« Dieu ne fera-t-il pas justice à ses élus qui crient vers lui jour et nuit ? Est-ce qu’il les fait attendre ? Je vous le déclare : sans tarder, il leur fera justice. »
Là nous restons un peu perplexes si ce n’est beaucoup.
Car nous avons presque toujours l’impression du contraire : nous prions, nous implorons, mais Dieu reste sourd. A quoi cela sert-il de prier ? Rien n’y change.
Et cela conduit à ne plus prier, ni personnellement, ni à la messe.
Et c’est la mort du croyant.
L’évangile vient de nous dire que Dieu répond sans tarder en faisant justice… Or qu’est-ce qu’on appelle la justice de Dieu ? Non pas celle qui nous exauce pour avoir la paix, comme dans la parabole de ce jour où un juge s’occupe d’une veuve insistante pour s’en débarrasser : « qu’elle ne viennent plus me casser la tête » … Non pas du tout !
On peut dire que Dieu est juste quand son action est « ajustée » à son être. Il est donc juste quand il aime.
Le plus haut degré de sa justice c’est de pardonner et de faire miséricorde, parce que là se manifeste en pleine lumière la vraie nature de Dieu, son amour totalement gratuit.
Par conséquent notre prière devrait nous « ajuster » à l’amour de Dieu.
Prier c’est donc nous laisser remplir de son Esprit pour qu’il ajuste notre cœur et toute notre vie à son amour.
sans se décourager.
Nous sommes loin de la prière distributeur automatique : je prie Dieu et donc il exauce mes vœux.
Cet espèce de marchandage n’a rien à voir avec la prière dont nous parle Jésus dans l’évangile.
« Il faut toujours prier sans se décourager » précise Jésus parce que c’est chaque jour que nous avons besoin d’être ajustés à l’amour de Dieu. Oui, chaque jour, les chrétiens doivent prendre le temps de la prière personnelle. Tous les jours.
Conclusion et résumé ; trois points :
= Prier sans baisser les bras, sans se décourager.
= Prier dans une vraie relation de va et vient avec Dieu.
= Prier pour que l’Esprit de Dieu nous ajuste à lui.
Amen