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Paroles du curé
Homélie du 28ème Dimanche du temps ordinaire
Homélie du 28ème Dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 816 mots

Homélie du 28ème Dimanche du temps ordinaire

28ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE  B

 

          Il est attachant cet homme qui vient à la rencontre de Jésus ; nul doute que sa foi est grande ; et il ne veut pas en rester à ce qu’il a toujours fait dans sa pratique religieuse ; se plaçant humblement à genoux devant Jésus il aspire à autre chose de plus vrai.

 

          D'autant que la question qu'il pose révèle un cœur ouvert : « Bon Maître, que dois-je faire pour avoir la vie éternelle en héritage ? » Saint Marc note que Jésus 

« posa son regard sur lui, et il l’aima », avant de lui dire : « Va, vends ce que tu as et donne-le aux pauvres ; alors  tu auras un trésor au ciel. Puis viens, suis-moi. » Mais lui, à ces mots, devint sombre et s’en alla tout triste car il avait de grands biens.

 

Que retenir de ce texte ? D’abord, bien sûr l’appel du Christ. Il résonne de manière particulière en ce dimanche.

 

Nous pouvons associer la figure de cet homme – il s’agit d’un adulte ou d’un homme âgé, puisqu’il évoque sa jeunesse sans doute déjà lointaine et qu’il est riche – à celle de l’homme moderne occidental, qui a bénéficié de progrès scientifiques et autres, qui vit dans l’abondance de biens de toutes sortes et qui a hérité d’un grand patrimoine religieux.

 

Que représente pour l’homme moderne d’aujourd’hui l’invitation à suivre le Christ ? Comment peut-il accepter de vendre ses biens et de les partager avec les peuples pauvres ? Sur le plan religieux, s’il est croyant, n’est-il pas resté rivé à des commandements religieux ou des traditions minimalistes, et est-il prêt à changer de logique et à refonder sa foi et sa vie sur le Christ en tout ?

Pour une large part, l’Évangile a été annoncé au monde par les pays occidentaux. Comment les chrétiens de ces pays devenus riches, peuvent-ils être missionnaires d’Évangile aujourd’hui sur le plan mondial, quand ils vivent dans un monde qui aspire toujours à s’enrichir, quitte à laisser s’appauvrir d’autres peuples, et cela parfois une main sur le cœur et l’autre sur la Bible ?

 

Peuvent-ils entendre l’appel du Christ à prendre la route du don de leurs biens ?

 

Cet homme riche ressemble à beaucoup de personnes qui sont aujourd’hui dans nos pays en

recherche de sens, habitées par une foi humaine profonde et en marche sur des chemins de générosité et de droiture.

 

          Jésus leur propose de le suivre sur le chemin des béatitudes qui a été le sien. Non pas de se replier sur un désir de s’auto-réaliser, de se perfectionner, mais de servir les autres, de donner de leur personne. De s’alléger d’eux-mêmes et de s’amincir pour pouvoir se faufiler par « le trou de l’aiguille » ! De renoncer au modèle du grand chameau que peut-être ils rêvent d’être, du sage et du savant qu’ils croient être. De se faire humbles, et comme Jésus, de bénir leur Père, Seigneur du ciel et de la terre, d’avoir caché cela aux sages et aux intelligents, et de l’avoir révélé aux tout-petits. (Mt 1)


          Ce que dit Jésus aux disciples peut sembler en contradiction avec l’un des commandements de Dieu qu’il a cités, celui de l’honneur à rendre à ses parents.

 

          En effet Jésus leur affirme ensuite que pour le suivre, il faut quitter une maison, une famille ou une terre. Les quitter est-ce les abandonner, ne plus les aimer et les honorer ? Non, cela serait contraire à l’enseignement et à l’attitude de Jésus.

Ce qu’il demande c’est de ne pas s’enfermer dans un rapport à eux par des liens de dépendance ou d’emprise, afin d’accéder à une plus forte et plus large liberté de servir, comme l’ont fait et le font encore tant d’hommes et de femmes.

 

Saint Augustin disait : « Aime ton père, mais aime davantage ton Seigneur ; aime celui qui t’a donné le jour, mais aime davantage celui qui t’a donné l’être. Aime ta mère, mais prends garde de la préférer à l’Église qui t’a engendré pour la vie éternelle ».


          Cet appel du Christ au détachement est en accord avec ce qui est écrit dans le Livre de la Sagesse, et attribué au grand roi Salomon :

 

J’ai prié, et le discernement m’a été donné.
J’ai supplié, et l’esprit de la Sagesse est venu en moi.
Je l’ai préférée aux trônes et aux sceptres ;
à côté d’elle, j’ai tenu pour rien la richesse ;
je ne l’ai pas comparée à la pierre la plus précieuse ;
tout l’or du monde auprès d’elle n’est qu’un peu de sable,
et, en face d’elle, l’argent sera regardé comme de la boue.
Plus que la santé et la beauté, je l’ai aimée ;
je l’ai choisie de préférence à la lumière,
parce que sa clarté ne s’éteint pas.
Tous les biens me sont venus avec elle
et, par ses mains, une richesse incalculable.

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. © ND de la Bidassoa
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