"Les serviteurs allèrent sur les chemins, rassemblèrent tous ceux qu'ils trouvèrent, les mauvais comme les bons, et la salle de noce fut remplie de convives". (de l'Evangile selon saint Matthieu chapitre 22, versets 1-14)
28ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A
Le royaume des cieux est comparable à des noces pour lesquelles des invitations ont été lancées… « Voilà : j’ai préparé mon banquet, mes bœufs et mes bêtes grasses sont égorgés ; tout est prêt ; venez à la noce ». Or certains n’ont pas répondu à l’invitation… pourtant, tous sont invités à ces noces !
Ce n’est pas tout à fait ce que nous vivons ces temps-ci : je devais célébrer quatre mariages ces dernières semaines, les époux avaient prévu d’inviter pas mal de monde ; or les limites sanitaires fixées sont tellement basses que ces mariages sont reportés à l’année prochaine.
Pour Jésus, aucune personne ne doit être oubliée, chacun a une place, personne n’est de trop, plus on est nombreux mieux c’est.
En disant cela, je ne peux m’empêcher de penser à des jeunes et des familles de migrants qui risquent d’être expulsés, faute de papiers. Seront-ils invités ou pas au banquet de la fraternité sur notre sol ?
Pour Dieu, le Créateur, tout homme est son fils, créé à son image et à sa ressemblance : même l’ouvrier de la dernière heure, la femme pécheresse, le bon larron à l’heure de mourir, l’apôtre qui a renié… il n’y a pas d’étranger pour Dieu.
Que nous est-il demandé par cette parabole ? Eh bien qu’il nous suffit de répondre « oui » à l’invitation !
Dans cette parabole, Jésus s’adresse à ses contradicteurs, grands prêtres, pharisiens : « Dieu vous a invités à ses noces, et vous n’avez pas répondu ! »
Quelles sont ces noces ? Celles de Dieu avec l’humanité. Car en Jésus-Christ, Dieu vient épouser l’humanité, il se donne à nous, comme un époux se donne à son épouse. Il vient protéger l’humanité et lui dire son amour sans limites, comme un époux peut le signifier à son épouse.
Dans la parabole de Matthieu, lorsque ceux qui ont des terres et des affaires, en tout cas des excuses, refusent l’invitation, le roi dit à ses serviteurs : « Allez donc aux croisées des chemins ; tous ceux que vous rencontrerez, invitez-les à la noce ». L’ordre est inouï… mais il reflète ce que Jésus ressent. Malgré tant de rejet et de mépris, la fête aura bien lieu. Dieu n’a pas changé.
Maintenant c’est à nous de continuer à inviter.
Le mieux c’est d’aller aux « carrefours » traversés par tant de gens errants, sans « terre » ni « commerce », que personne n’a jamais invités à une fête. Ils pourront comprendre l’invitation mieux que quiconque. Ils pourront même nous rappeler notre besoin ultime de Dieu et nous apprendre l’espérance.
= Aujourd’hui, nous commençons la Semaine Missionnaire Mondiale, dont le thème est cette année : « Me voici. Envoie-moi ». (Isaïe 6, 8)
Cela semble la suite logique de l’Évangile que nous venons d’entendre. Nous sommes invités pour demeurer auprès du Seigneur, pour être avec lui. Mais il s’agit ensuite d’aller en avant de lui, pour annoncer sa Bonne Nouvelle, pour inviter le plus de monde possible au banquet de son amour.
= Et puis, nous venons de recevoir l’encyclique du pape François « FRATELLI TUTTI » « TOUS FRERES ». Elle est comme le plan de route qu’il veut nous donner. Elle nous rappelle avec force et exigence que
l’Évangile nous fait frères et sœurs parce que Dieu est un Père pour chacune et chacun de nous. Nous sommes invités à vivre en amitié les uns avec les autres, car le Christ le premier nous appelle amis : « je vous appelle mes amis, car tout ce que j’ai entendu de mon Père, je vous l’ai fait connaître ».
Cette amitié est bien le propre de nos repas… elle est, à plus forte raison, l’empreinte du repas du Seigneur.
Il veut que nous soyons tous assis à côté de lui, autour de la même table, et que nous jouissions pour toujours d’une vie pleinement heureuse. Mais Jésus ne se contentait pas de parler ainsi de Dieu.
Lui-même invitait tout le monde à sa table et mangeait même avec les pécheurs et les indésirables. Il voulait être pour tout le monde la grande invitation de Dieu à la fête finale. Il voulait les voir recevoir joyeusement son appel et créer entre tous une atmosphère plus amicale et fraternelle qui les préparerait alors à la fête finale, au banquet céleste, qu’on appelle aussi les noces de l’Agneau de Dieu.
L’invitation à la communion « Heureux les invités au repas du Seigneur. » deviendra dans un peu plus d’un an par la nouvelle traduction du Missel Romain « Heureux les invités au repas des noces de l’Agneau »
Nous sommes les convives heureux et reconnaissants de ces noces, de l’union du monde avec Dieu signifiée de façon réelle dans le sacrement de l’Eucharistie, quand nous mangeons le Corps du Christ, l’Agneau immolé sur la Croix, l’Agneau vainqueur par sa résurrection.
Conclusion et résumé. Tenons les deux bouts de la chaine, mes amis :
= une fraternité quotidienne à faire advenir, à améliorer, comme un bon repas qui réunit dans la joie…
= et une espérance en la réussite de l’Histoire autour de la table céleste de Dieu où chacun a déjà sa place pour la vie éternelle.
Amen