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La Paroisse
Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 993 mots

Homélie du 18ème dimanche du temps ordinaire

18ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

 

          Le désert, est le lieu des mirages :

 

Mirages du passé tout d’abord : " Ah, c’était le bon temps, en Egypte ! Lorsque réunis autour des marmites, nous mangions de la viande, des oignons, du pain à satiété… pourquoi nous avoir tiré d’un esclavage, pour nous faire tomber dans un autre : celui de la faim dans ce désert ? "

Vous avez reconnu là notre première lecture, dans le livre de l’Exode.

 

Mirages de l’avenir ensuite : " de l’autre côté du désert, il y a, il y aura pour nous, une terre promise où coulera le lait et le miel, où nous n’aurons qu’à tendre les bras pour cueillir et recueillir ! " s’imagine ce même Peuple de Dieu.

 

Entre ces deux mirages, de l’Egypte passée et de la future terre promise, il y la réalité : un désert sec, aride, sans eau, sans pain, sans viande. Alors, se réveillent les appétits primaires : ceux des entrailles et de la peur de mourir de faim. Face à ce manque, à cette faim qui tenaille, le Seigneur va faire de cette épreuve, non pas un test physique, mais une preuve de foi :

« Demain matin, vous saurez que moi, le Seigneur, je suis votre Dieu ».

 

Ce n’est pas ce que donne le Seigneur qui est important, c’est de reconnaître que c’est le Seigneur qui l’a donné ; tout comme, lorsqu’on reçoit un cadeau, ce n’est pas tant le cadeau qui est important, mais c’est l’amour de celui qui le donne. Le cadeau lui-même n’est que le symbole, le support matériel. Il veut dire : « Je t’aime, je m’offre à toi ».

Ce n’est pas la manne qui est importante, c’est de constater, par cette manne, que Dieu n’abandonne pas son peuple, qu’il est là, à veiller sur lui, à le nourrir, fut-ce d’une façon différente. Moïse aide son peuple à passer du cadeau au donateur du cadeau.

 

          C’est le même itinéraire que Jésus voudrait faire adopter à la foule qui se trouve devant lui. Lui aussi, il vient - nous l’avons vu dimanche dernier - de nourrir une foule entière avec du pain, comme s’il avait fait pleuvoir le pain : il en restait même douze corbeilles pleines.

 

          Mais cette foule, maintenant rassasiée, satisfaite, va-t-elle, elle aussi, passer de la faim à la foi ? Va-t-elle dire comme Moïse : « C’est le pain que le Seigneur nous a donné » ? Eh bien non !

Voilà pourquoi Jésus est obligé, le lendemain, de mettre les points sur les i : « Amen, vraiment je vous le dis, vous me cherchez, non pas parce que vous avez vu des signes, mais parce que vous avez mangé de ces pains et que vous avez été rassasiés », « Travaillez non pas pour la nourriture qui se perd, mais pour la nourriture qui demeure jusque dans la vie éternelle, celle que vous donnera le Fils de l’homme ».

 

Ils dirent alors : « Que faut-il faire ? », et Jésus de répondre : « Que vous croyiez en celui que Dieu (qu’il) a envoyé ».

          Alors, ils se mettent à lui demander encore des signes.

          Or la multiplication des pains, pour plus de 5 000 hommes et femmes dans le désert n’était-elle pas le grand signe, le signe suffisant ?

          Quoique certainement bien déçu, Jésus ose tout de même annoncer à cette foule incrédule : « Moi je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura plus jamais faim ».

 

Nous pouvons, nous aussi assister à des prodiges, si nous n’avons pas la foi, cela ne nous sert à rien !

          Ce n’est pas le miracle qui suscite la foi, c’est la foi qui devine et découvre le miracle. Aussi le Seigneur, veut-il, nous faire passer nous aussi de la faim à la foi. On pourrait aussi dire qu’il veut aiguiser en nous la faim de croire.

 

          Effectivement, la plus importante des œuvres de Dieu, c’est la foi dans le cœur de ceux qui écoutent celui qu’il a envoyé. C’est cela que Dieu veut accomplir, mais encore faut-il avoir le cœur ouvert à son action… et donc se mettre en peine pour le Pain de la vie éternelle.

 

          L’effort, la peine, qui nous est demandé, c’est de croire en lui Jésus, l’Envoyé du Père, qui vient du ciel, comme jadis la manne.

Cette nourriture essentielle dont l’homme a faim, c’est lui-même, que le Père a envoyé et qu’on « mange » déjà par la foi en croyant en lui.  

 

          « Seigneur Jésus, avant de nous parler de l’Eucharistie, comme étant ta chair et ton sang, (cela tu le diras dimanche prochain) tu nous invites à la foi : Le « pain de vie », c’est ta personne et ta Parole, que nous assimilons par la foi. C’est toi « le vrai pain venu du ciel. » Tu nous prépares ainsi à croire en Toi, et en second temps à croire que tu es réellement présent dans l’Eucharistie.

 

« Croire en toi, Jésus », c’est façonner ma vie à partir de toi, convaincu que ta vie était vraie : une vie qui mène à la vie éternelle. Ta façon de ‘vivre Dieu’ comme Père, ta façon de toujours réagir avec miséricorde, ton engagement à éveiller l’espoir, est la meilleure chose qu’un être humain puisse faire.  

 

« Croire en toi, Jésus », c’est vivre et travailler pour quelque chose de définitif et de décisif qui a déjà le goût de la vie éternelle : lutter pour un monde plus humain et plus juste ; rendre la paternité de Dieu plus réelle et plus crédible ; ne pas oublier ceux qui risquent d’être oubliés par tous, même par les religions. Et faire tout cela en sachant que notre petit engagement, toujours pauvre et limité, est le travail le plus humain que nous puissions réaliser.

 

« Croire en toi, Jésus » c’est venir à toi pour n’avoir plus jamais faim ; car tu es le pain de la vie, le vrai pain venu du ciel pour moi, pour tous et pour toujours.

 

                                                           Amen

 

 

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