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Paroles du curé
Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire
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| ND de la Bidassoa 946 mots

Homélie du 15ème dimanche du temps ordinaire

15ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE     C

 

          On déplore souvent dans le fonctionnement de nos sociétés modernes que la proximité ne soit plus vécue :

 

- Ainsi les grosses sociétés ont des dirigeants dans le monde entier et les employés ne les connaissent pas.

 

- L’administration semble nous considérer comme des numéros et des cas, mais peu souvent comme des personnes à part entière.

 

- Et nous-mêmes, nous sommes souvent des gens pressés, affairés ; nos liens avec nos voisins ne sont pas toujours des liens de qualité.

 

-Depuis bientôt trois mois, nous avons accueilli sur Hendaye deux familles de réfugiés syriens musulmans ; la paroisse travaille en partenariat avec la commune pour aider à leur intégration, même s’ils ne sont pas chrétiens.

Et on me rapportait la réflexion d’une paroissienne qui disait : « Voilà, vous avez mis le ver dans la pomme ».

 

          Quel dommage que la proximité, le fait de se faire proche soit en panne aujourd’hui… car, finalement, n’est-ce pas une valeur très humanisante ? On est reconnu, on est quelqu’un quand un autre se fait proche de nous.

 

          Nous sommes là en plein cœur des lectures bibliques de ce dimanche…

 

          La proximité.

          Pour Dieu elle se décline en deux directions :

Proximité avec Dieu et proximité avec les humains.

 

            La proximité avec Dieu :         

          Dans la première lecture, au livre du Deutéronome nous lisions : « Ecoute la voix du Seigneur ton Dieu… elle est tout près de toi, cette Parole, elle est dans ta bouche et dans ton cœur afin que tu la mettes en pratique. »

 

Il nous est révélé ici l’importance primordiale de la Parole de Dieu pour un croyant : une parole, toute proche, voilà la proximité, toute proche car cette Parole est dans notre bouche et dans notre cœur.

 

= Dans notre bouche comme un aliment qui nourrit ; dans notre bouche elle est douce quand Dieu nous dit son amour et nous encourage ; et d’autres fois elle est amère quand elle met le doigt sur nos souffrances ou qu’elle est exigeante.

Oui, il faut manger la parole de Dieu pour la laisser entrer en nous et nous laisser transformer par elle.

 

= Dans notre cœur. Le cœur est la demeure du discernement et des décisions : la Parole de Dieu nous pousse toujours à faire des choix. Il ne suffit pas d’être transformé intérieurement par elle.

Il faut aussi la laisser imprégner tout notre être, notre cœur mais aussi notre esprit et tous nos membres parce que nous devons la mettre à pratique.

 

 

          Pour Dieu la proximité se décline aussi dans une seconde direction : la proximité avec les humains.

 

Et là nous avons entendu l’une des plus belles pages de l’évangile rapportée par Luc : de la bouche de Jésus, la parabole du bon samaritain.

 

Un docteur de la loi avait demandé à Jésus : « Et qui est mon prochain ? »

Prochain, proche, proximité… on est bien dans le sujet.

A cette question Jésus répond par une autre question qui conclut la parabole qu’il vient de raconter :

« Lequel des trois, à ton avis, a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ? »

 

Ainsi, mine de rien, Jésus retourne la question qui n’est plus : qui est mon prochain mais : qui a été le prochain de l’homme blessé… ? Comment nous faisons-nous proches des autres ?

 

Ainsi, pour le Christ, on ne choisit pas qui sera le prochain mais on se fait le prochain de tous.

 

= Ainsi dans sa parabole, Jésus met en scène deux personnes, un prêtre et un lévite, qui se détournent du blessé parce que la loi leur dit de ne pas s’en approcher et donc de choisir qui peut être ou pas le prochain. Carton rouge pour le prêtre et le lévite ! – en clin d’œil en ce jour de finale de l’Euro…

 

= Jésus met aussi en scène un samaritain, un étranger, non considéré par les juifs, qui, lui, ne calcule pas, n’est pas empêtré dans des lois sur le pur et l’impur.

Mais au contraire laisse tout pour le blessé… remarquez les mots : il arrive près du blessé, il le voit, il est saisi de compassion, il s’approche, il nettoie ses plaies, il le charge sur son cheval, il le conduit dans une auberge et prend soin de lui.

Le lendemain encore, il le confie à l’aubergiste ; tout ce qui sera dépensé pour s’en occuper, il le remboursera après son voyage.

On est en pleine proximité… une proximité faite d’attention, de mouvement concret vers l’autre, de secours effectif.

 

C’est cela se faire le prochain de tout homme blessé aujourd’hui encore. Car il y en a des blessés sur le bord de la route victimes du nouveau brigandage qu’est le profit sans morale, l’injustice instituée, le chacun pour soi normalisé, l’exclusion et le terrorisme.

 

Je laisse la conclusion à notre pape François :

« Je vois avec clarté que la chose dont a le plus besoin l’Église aujourd’hui c’est la capacité de soigner les blessures et de réchauffer le cœur des fidèles, la proximité, la convivialité.

Je vois l’Église comme un hôpital de campagne après une bataille.

Il est inutile de demander à un blessé grave s’il a du cholestérol ou si son taux de sucre est trop haut ! Nous devons soigner les blessures. Ensuite nous pourrons aborder le reste.

Soigner les blessures, soigner les blessures… Il faut commencer par le bas. L’Église s’est parfois laissé enfermer dans des petites choses, de petits préceptes. Le plus important est la première annonce : “Jésus Christ t’a sauvé !” »…

 

Alors nous dit Jésus : « Va et toi aussi, fais de même ».

 

Amen.

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