14ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C
Hier s’est élancé, depuis le Mont Saint Michel, le 103ème tour de France avec ses vingt deux équipes et ses vingt et une étapes pour plus 3500 kms.
D’après l’évangile de ce dimanche, être disciples du Christ, c’est aussi prendre le départ d’une course.
Jésus en désigna 72 et les envoya deux par deux dans de nombreuses villes et localités.
Jésus aurait aimé avoir pour lui un gros peloton de disciples, tellement la mission est importante ; à tel point qu’il dit à ses envoyés : « Priez le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers pour sa moisson. »
Un peu comme si Dieu était un sélectionneur de missionnaires, prêtres et laïcs.
Ce n’est pas une moisson de coupes ou de médailles sportives qui préoccupe Jésus et ses disciples mais la Moisson de Dieu c'est-à-dire, un peu comme les paysages du Tour de France : toutes les cités et tous les cœurs qui sont ensemencés par la Parole de Dieu et son Amour… Alors oui, c’est la moisson parce que les disciples doivent montrer tout ce que Dieu fait pousser comme bon grain dans les cœurs et dans les comportements.
« Allez, voici que je vous envoie… » Ainsi Jésus les envoya sans argent, ni sac, ni recherche d’honneur. Ce n’est pas comme au Tour de France où les maillots des équipes transportent sur toute la France des marques prestigieuses qui fleurent davantage l’argent que la fleur des champs ; et ne parlons des sacs ou autres mallettes de produits énergétiques pas toujours réglementaires.
Pour les disciples, les étapes de la course ce sont les maisons qu’ils vont visiter… non pas en conquérants comme les sectes qui s’imposent, mais en messagers de paix… : Dans toute maison où vous entrerez, dites d’abord : « Paix à cette maison. »
Comme Jésus qui dira après sa résurrection : « La Paix soit avec vous. »
Nos maisons ont besoin de cette paix que donne Dieu et ses messagers ; la maison est le lieu de la famille ; la famille est ce que nous appelons « la première Eglise domestique.»
Soyons dans nos maisons et dans les maisons des autres, des facteurs de paix, de respect et d’amour.
Mais encore : les disciples doivent guérir les malades. Il y a la maladie du corps mais aussi la maladie du cœur. La première est traitée par le médecin… mais pour la seconde, la maladie du cœur, nous sommes tous envoyés vers ces souffrants. Je suis frappé par la grande solitude de certaines personnes ; il y a même des mamans seules avec enfant qui ne descendent jamais de leur appartement avec leurs petits.
Un collectif d’associations nous alerte aussi sur le grand isolement de beaucoup de personnes âgées.
Une visite à une personne malade, handicapée, éprouvée, seule ou dépressive, est un grand service que nous pouvons rendre à nos quartiers, à notre société.
Jésus nous dit alors : « Là, guérissez les malades. »
C’est une guérison intérieure.
Eh bien, c’est justement cela le règne de Dieu : « Dites aux habitants : ‘Le règne de Dieu est tout proche de vous’. » En fait ce Royaume c’est quelqu’un, c’est Jésus qui est là au cœur de nos vies, tout proche de nous, quand le bonheur l’emporte sur la tristesse, le courage sur l’amertume, la foi sur le doute, la paix sur la haine, la fraternité sur la jalousie.
En ce début de mois estival, sachons nous désencombrer de nous-mêmes et de nos carapaces pour offrir aux autres notre visage naturel, celui du disciple du Christ que nous sommes.
Humblement comme le dernier du peloton, adoptons le regard et le braquet du Christ qui n’est pas un sprinter et un compétiteur mais un compagnon de route qui a le temps de rencontrer les personnes.
C’est lui seul qui a le maillot jaune et nous le maillot blanc car nous avons revêtu le Christ à notre baptême et cela nous suffit : cela nous propulse sur la route des hommes comme d’humbles messagers de la Bonne Nouvelle du Royaume.
AMEN.