Vendredi 27. Mieux dormi que la nuit précédente dans l’avion. Petit déjeuner buffet rapidement (et copieusement) avalé afin d’être prêt à l’heure dite. Début des visites à pied, en premier lieu au Wat Preath Keo (Palais Royal) tout proche de l’hôtel. Une première longue visite des jardins et de certains bâtiments situés dans l’enceinte du palais. Pas de photos autorisées à l’intérieur des bâtiments, port du masque obligatoire dès l’entrée dans l’enceinte du palais. La chaleur est étouffante. Malgré une apparence de pagode ancienne qui n’est pas sans évoquer le Wat Phra Kaeo de Bangkok, le palais actuel date du début du XXe siècle. L’ensemble d’inspiration traditionnelle khmère a beaucoup d’allure avec ses toits aux tuiles vernissées, ses frontispices sculptés, ses balcons et colonnes, ses cours fleuries et ses longues galeries. Du jaune et du blanc, resplendissant sous le soleil. On est prié de se déchausser lors de la visite de la salle du trône et de la Pagode d’Argent où est visible un relativement petit Bouddha parait-il sculpté dans une émeraude de belle taille (mais qui serait en fait une copie réalisée en cristal vert). Une statue de Bouddha grandeur nature pèse 90 kilos d’or et est incrusté de 2086 diamants… Le sol de cette pagode est recouvert de plaques d’argent, d’où son nom. Ce n’est pas la plus ancienne pagode de la ville mais certainement la plus luxueuse. A l’extérieur une longue fresque détaille des scènes du Râmâyana, malheureusement assez abimée. Sur le sol de la pagode, pas moins de 5329 carreaux d’argent, pesant 1,125 kg chacun, d’où le nom. Je n’ai pas compté, je crois sur parole les explications de madame Ros. Avant de sortir de l’enceinte, une belle maquette des temples d’Angkor. Eau embouteillée « spéciale Palais Royal » offerte à la sortie ! Elle est la bienvenue. Une deuxième bouteille pour la route aussi.

Continuation avec Toyota et son conducteur pour la visite d’un ancien lycée français construit en 1962 rebaptisé Musée Tuol Sleng (S21) ou Musée du Génocide. Plus de 20.000 personnes (dont 2.000 enfants) y passèrent subissant les pires tortures avant d’être achevées dans le camp d’extermination de Choeung Ek. Les Khmers rouges en firent même un centre de purge pour leurs propres cadres. Une visite dure relatant les pages les plus sombres de l’histoire du pays, mais quasi obligatoire, un devoir de mémoire. Personnellement, cela sera juste les salles du rez-de-chaussée, pas le courage de pénétrer dans celles des deux étages…

Toujours une circulation dense dans l’enchevêtrement des avenues et rues fréquentées quelle que soit l’heure, dit-on. Prochain arrêt, le marché de Phsar Toul Tom, communément appelé Marché Russe depuis la période vietnamienne durant laquelle la présence russe était forte dans le pays. Plutôt un grand souk local que je ne ferai que traverser regardant au passage les stands pour gens du cru (vêtements, fruits et légumes, restauration sur place) et pour les touristes (souvenirs). La Toyota mènera ensuite (très vite, le conducteur est pressé de terminer sa prestation !) vers le très intéressant et riche Musée National bâti au début du XXe siècle en pierres rouges par les Français dans le respect de l’architecture khmère traditionnelle. A l’intérieur, une admirable collection de bronzes, sculptures, bas-reliefs, retraçant l’histoire des royaumes des Khmers. Usage d’un (vrai) appareil photo interdit à l’intérieur, mais tolérance avec un téléphone.

Déjà ou seulement 14 heures : un peu tôt pour terminer la découverte d’une ville, non ? A ma demande, madame Ros affrète et paie la course d’un tuk-tuk pour une balade dans les nouveaux quartiers de la ville en construction, très modernes et de style occidental. Je ne la reverrai que demain matin, à l’heure du départ vers la ville de Battambang, deuxième ville du pays. 16 heures, de retour à l’hôtel. Un peu de repos avant quelques brasses dans la piscine et prise de quelques notes sur le déroulement de cette (courte) journée. Dîner dans un restaurant populaire, genre fast food local, bien qu’ayant attendu un bon quart d’heure avant d’être servi. Trois boissons déposées d’autorité sur la table. Aucune consommée (ai-je une tête à boire du Cola à table ?) ni eau, ni bière. Pourtant facturées si j’en crois le nombre de lignes (mais je n’ai regardé ma note écrite en khmer qu’une fois rentré à l’hôtel). Bon, je n’en suis pas à 5 US$ près… Réveil programmé à 5h30 car départ matinal prévu à 7h30…

Samedi 28. Deuxième et dernier excellent petit-déjeuner buffet à l’hôtel avant que de prendre la route, destination Battambang. Pas plus qu’hier je n’ose m’offrir un Cognac ou une Chartreuse pourtant à disposition… 295 kilomètres, qui demanderont quelques 6 heures de route, en comptant les arrêts prévus sur le trajet, principalement sur la route #5. Cela sera à nouveau une presque autoroute (pas d’échangeurs mais des entrées et sorties directes sur la 2 fois 2 voies, y compris la possibilité de faire demi-tour lors des traversées de villages) lorsque seront terminés les travaux de réhabilitation car pour l’heure une moitié des voies est fermée à la circulation et le trafic s’effectue donc sur une file seulement en double sens sur l’autre portion.

Première sortie de la voie rapide (quand même) à Kampong Chhnang (« port de la poterie ») village connu pour ses poteries, afin de découvrir la fabrication artisanale de fours « portables », ressemblant à de gros pots de fleurs. Pratique pour cuisiner en voyage. J’en profiterai pour voir de plus près des véritables maisons khmères, édifiées sur pilotis pour prévenir des crues annuelles et empêcher l’accès aux animaux et autres indésirables. Les gens travaillent au rez-de-chaussée en pleine terre sous la maison et montent à l’étage pour la vie au quotidien.

Poursuivant la route vers le nord, arrêt suivant à Pursat (inintéressant) car seulement dans le magasin de vente d’un marbrier fabricant de statues et autres objets de culte en marbre où madame Ros avait passé une commande personnelle…

Enfin le district de Battambang. En fait de balade dans le village de Vat Kor avant d’aller à l’hôtel, ce sera la visite d’une maison traditionnelle commentée par le neveu de la propriétaire. Comme sa tante il a connu et échappé au génocide, visiblement choqué à jamais par les exactions vécues. Donations bienvenues pour cette visite, intéressante, sans plus. Battambang, deuxième ville du pays fondée au XIe siècle sur les bords de la rivière Sangker  reste renommée pour son passé colonial et quelques maisons de la grande époque encore debout et occupées bien qu’en mauvais état. La seule visitable ou tout au moins visitée est la maison dite du Gouverneur, de style Belle Epoque italien, du début du XXe siècle. Bel édifice. En son intérieur, seul le bureau d’apparat vaut le détour en raison de sa décoration et de son ameublement, très beaux meubles en bois massif. Une collection d’instruments de musique et quelques outils anciens pour justifier le droit d’entrée… 

16h30. Pratiquement aussi authentique pour son style local, la Maison Vat Kor est une belle maison d’hôtes située à l’écart du village, halte prévue pour la nuit. Aucune envie de partir à l’aventure pour y dénicher, quoi au juste ? Un hypothétique endroit sympa pour dîner car depuis mon arrivée au Cambodge, les repas se résument à un petit-déjeuner (compris) et à un dîner (endroit à chercher), déjeuners et dîners non inclus dans le circuit. Ce sera donc piscine et repos avant un « repas khmer dégustation » sur place (comme recommandé par un client français). Comme tous les soirs, couché tôt, le départ pour Siem Reap étant programmé à 7h30 pour permettre (je cite) une découverte partielle de la vie rurale durant le trajet.