A la fois testament artistique et mausolée
du peintre franco-japonais Léonard Foujita
(1886 - 1968)
Un très beau reportage (de Pierre Hornberger) aussi intéressant que dépaysant diffusé sur KTOTV le 1e janvier, Marie, Mère de Dieu et journée mondiale de la Paix.
Prochaines diffusions à la télé : http://www.ktotv.com/guide#/
Lundi 08 janvier 2018
Sur KTO à 14:30
Dimanche 07 janvier 2018
Sur KTO à 16:05
« FOUJITA, UN HÉRITAGE POUR LA PAIX :
Combien de vies Marie a-t-elle inspirées et pacifiées ? Au moins une ! Celle de ce grand peintre d'origine japonaise : Tsugouharu Foujita.
Dans ce documentaire, vous découvrirez l’historie de cet artiste, attaché aux armées en guerre du Japon impérialiste, qui vit une illumination mystique en visitant la basilique Saint-Rémi à Reims.
Après sa conversion, son baptême et son mariage, il décide avec René Lalou de construire une chapelle à Reims : Notre-Dame-de-la-paix, en référence à l'encyclique Pacem in Terris du pape Jean XXIII, alors que le monde entier craignait une destruction finale par la bombe.
Voici que la chapelle se couvre de fresques ; celui qui se nomme désormais Léonard Foujita représente différents passages de l'Histoire sainte, surtout des scènes de la vie du Christ. »
*-*-*-*-*-*-*
« Testament artistique de l’artiste franco-japonais Léonard Tsuguharu Foujita (1886-1968), la chapelle Notre-Dame-de-la-Paix a été conçue et entièrement décorée par lui entre 1965 et 1966.
Le peintre fantasque de l’école de Paris, qui s’est converti au christianisme à Reims en 1959, y déploie son univers très personnel, mêlant sa culture japonaise aux références de la Renaissance italienne.
Bénie en 1966, la chapelle est étroitement liée au musée des Beaux-Arts qui conserve une importante collection de l’artiste.
Léonard Foujita et sa dernière épouse Kimiyo y sont inhumés. »
http://musees-reims.fr/fr/musees/la-chapelle-foujita/
*-*-*-*-*-*-*
« Foujita s'est intéressé très tôt à l'art religieux. Il a étudié l'art occidental et ses racines gréco-romaines, le monde antique du Proche-Orient (comme l'art égyptien qui est fortement ancré dans le religieux). Il connaît parfaitement l'iconographie religieuse grâce à la découverte de ses représentations lors de ses périples en Europe, en Amérique latine et dans la fréquentation de tous les musées internationaux. …/...
En 1918, il réalise plusieurs sujets religieux comme la Vierge à l'enfant, des femmes en prière ou le Christ en croix. Il a peint de grandes figures stylisées à la manière des primitifs (peinture italienne et française du xive siècle) et des imagiers du Moyen Âge abordant des thèmes de la légende chrétienne.
Une importante exposition à Paris en 1904 avait mis à l'honneur les primitifs. Elle avait été marquée par l'entrée de Pieta d'Avignon, œuvre d'Enguerrand Quarton, peinte autour de 1445, découverte par Prosper Mérimée dans une église paroissiale de Villeneuve-les-Avignon en 1834.
Elle avait profondément impressionné Foujita qui avait pu admirer les tableaux peints sur bois, les contours incisés, la netteté des aplats qui valorisaient le plissé des draperies. Il y retrouvait certaines réminiscences de l'art japonais : précision et netteté du trait, fonds dorés, mise en œuvre de la couleur par grands aplats.
Mais la personnalité de Foujita imprègne ses œuvres : sa ligne est plus nerveuse et il a une attention particulière au rendu de l'arrière-plan. Auparavant, il réalisait un travail s'apparentant plus à une patine. Désormais, il applique des feuilles disjointes qui laissent apparaître à certains endroits des fonds blancs. Un effet géométrique anime l'arrière-plan des toiles religieuses.
Le choix de la représentation de la religion chrétienne chez le peintre japonais Foujita s'explique par la fréquentation régulière des musées où ses thématiques dans l'art pictural sont nombreuses et sa volonté d'afficher son intégration à la France, pays à dominante catholique où les signes religieux sont présents dans la vie quotidienne.
Foujita s'est converti au catholicisme et a été accompagné dans sa démarche par des personnalités religieuses éminentes, comme le cardinal Daniélou.
À partir de 1927, il interrompt sa production de tableaux en lien avec la religion pour la reprendre à partir de 1951.
En 1963, il peint une œuvre singulière : Adoration. Foujita et sa femme Kimiyo y sont représentés en donateurs.
Le peintre a été influencé par la tradition des tableaux de dévotion avec commanditaires, si nombreux dans l'Europe du nord et chez les primitifs italiens.
En arrière-plan, à droite, est représentée sa maison de Villiers-le-Bâcle avec le paysage de la vallée de Chevreuse où Foujita vivait. À gauche, toujours en arrière-plan, est dessinée la campagne italienne. Le couple porte des habits qui n'appartiennent à aucun ordre religieux. Foujita y arbore la médaille offerte par le pape Jean XXIII lors d'une audience privée en 1960.
Au premier plan, les oiseaux évoquent Saint François d'Assise parlant aux oiseaux de Giotto, et le lapin fait écho au lièvre gravé par Dürer ou à La Vierge au lapin, du Titien. Le peintre a donc pris une certaine liberté avec les codes de la symbolique chrétienne.
Son baptême à la cathédrale de Reims a été suivi par 17 télévisions venues du monde entier. Il choisit pour prénom de baptême Léonard en hommage à Léonard de Vinci, entre autres. »
https://fr.wikipedia.org/wiki/Tsugouharu_Foujita