« Vanité ! »
Le Petit Prince, dans l’œuvre de Saint-Exupéry, visite des planètes habitées par des personnages caricaturaux des travers humains.
En particulier, il arrive sur une planète habitée par un vaniteux, prêt à se vanter et à se faire admirer et qui pense qu’il est le seul homme qui soit vraiment « bien » et « admirable ».
Le sourire qui accompagne la lecture de ce chapitre du livre dissimule la signification profonde de cette description faite pour nous faire réfléchir sur le sens de notre vie.
La vanité aveugle notre regard sur le monde, nous ne le voyons plus, car il est pour nous un miroir de ce que nous sommes.
Tout ce qui est conforme à ce que nous pensons « va dans le bon sens », ce qui en est différent ne peut être que mauvais !
La vanité peut prendre de multiples aspects : financiers, intellectuels, artistiques, etc… Ce qui autorise l’auteur du livre de Qohèleth ( 1, 2 ) à dire que « tout est vanité ».
L’évangile ( Luc 12, 13-21) va plus loin qu’une simple réflexion puisque la conclusion de Jésus est une invitation à devenir riche en vue de Dieu afin que nous n’oubliions pas que nous recevons ces dons ( quels qu’ils soient ) du Père, et que nous avons à les faire fructifier.
A la vanité sera opposée l’humilité, c’est-à-dire se reconnaître tels que nous sommes et non pas tels que nous pensons être, sans forfanterie, mais aussi sans dépréciation.
L’humilité de savoir que les autres hommes et femmes n’ont pas été créés pour moi mais que nous avons été créés ensemble pour former le peuple de Dieu où chacun exprimera le meilleur que Dieu a mis en lui.
Ces lectures nous invitent à faire un examen de conscience, pour discerner quels sont les chemins sur lesquels m’appelle le Seigneur et redire notre confiance dans la grâce de l’Esprit que le Père et le Fils nous donnent.
St. Paul le rappelle aux Colossiens ( 3, 9-11 ) : le Créateur refait toujours à neuf à son image « l’homme nouveau » issu du Baptême.
P. Rémi Galvan