TRANSFIGURATION DU SEIGNEUR A
Kermesse paroissiale 2017
La transfiguration : quel drôle de mot qui va là ?
Par l’étymologie, il est pourtant aisé d’en trouver son sens littéral : transfiguration = changement de figure.
En effet, sur la montagne appelée le Thabor, Jésus se présente rayonnant de gloire ; « son visage devient brillant comme le soleil et ses vêtements blancs comme la lumière. »
Un mot ressemble un peu à transfiguration, c’est le mot transfert… et là nous voilà transportés non pas sur la montagne du Thabor mais sur le sommet de la gloire sportive.
L’attaquant vedette de 25 ans, le brésilien Neymar, rejoint le PSG. Dans ce transfert pas de lumière ni de soleil mais de l’or en barre ; 222 millions d’euros. Et l’émirat du Qatar, actuellement en crise diplomatique, s’offrira ainsi une formidable publicité. Et c’est le déploiement scandaleux de la puissance de l’économie de marché dans le sport-business.
Face à ce joueur le plus cher de l’histoire, nous osons placer Jésus qui nous est si cher à nous les chrétiens.
= Car le Christ sur la montagne montre sa gloire, certes ! Mais il la reçoit gratuitement, par amour, de son Père qui dit de lui : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui je trouve ma joie : écoutez-le ! »
= Le Christ sur la montagne montre sa gloire à ses trois apôtres apeurés afin de les prévenir que son être sera défiguré (arrestation, condamnation, flagellation, crucifixion et mort) mais qu’il traversera cette mort pour s’en relever, ressuscité, transfiguré pour toujours, rayonnant de la vie nouvelle et éternelle.
= Le Christ sur la montagne nous rappelle à tous que la mort n’a pas le dernier mot ; et que nous sommes tous fils et filles de Dieu promis à la vie nouvelle de ressuscités après notre mort ; nous aurons un corps glorieux, transfiguré de la beauté même du Seigneur.
Voilà quel sera notre « transfert » : de la terre au ciel… avec Jésus, comme Jésus, par Jésus. Sans argent à la clé. Le coffre-fort ne suit pas le corbillard.
Il me vient à l’esprit une phrase de Jésus dans un autre passage évangile : « Là où est ton trésor, là sera ton cœur ».
Préférons un cœur à cœur avec Jésus, qu’un corps à corps avec les puissances de l’argent et du matérialisme.
Le cœur à cœur nous grandit ; le corps à corps nous avilit.
Si toutefois, nous avons à gérer de l’argent, des biens matériels, au niveau familial, dans le milieu des affaires, au niveau de la commune, au niveau associatif et aussi au niveau paroissial, ne cherchons pas notre gloire ; ce n’est que futilité et orgueil mal placé.
Soyons au service d’un projet ; soyons serviteurs des humains qui valent plus que tout l’or du monde.
Et pour nous chrétiens, tout homme, toute femme, tout enfant est bien-aimé de Dieu, parce qu’il est fils de Dieu et frère du Christ.
Et nous devrions nous dire, avant toute décision : « Cette femme, cet homme, cet enfant est fille-bien aimée de Dieu ; fils bien-aimé de Dieu, en qui Dieu trouve sa joie. Saurai-je l’écouter ? »
Un jour de kermesse est au service d’un tel comportement : nous aimons nous rencontrer, passer un bon moment ensemble, quitter notre confort douillet pour adopter les bancs durs et serrés de la Villa Marie, et aussi être généreux pour aider la paroisse.
C’est un peu un moment de transfiguration ; comme Pierre voulait le faire, nous, nous avons planté nos tentes : stands et chapiteaux.
Et sous les ombrages de la Villa Marie, nous saurons rencontrer un reflet du beau visage du Christ dans la gratuité d’un sourire, d’une confidence, d’un moment de partage, de retrouvailles…
Neymar n’a pas répondu à mon invitation ; trop pauvre le curé.
Mais le Christ est présent par son amour ; il est notre richesse !
A lui seul la gloire ! Amen