Temps superbe, convives et visiteurs très nombreux, bénévoles plein d'entrain !
Vacanciers, Hendayais et voisinage réunis en la grande famille de la kermesse.
En ce 2 août plein soleil et, dès la sortie de la messe, les nombreux amateurs de tripes basquaises, confit de canard, pipérade et autres bons petits plats, ont envahi la grande cour de la Villa Marie.
On s'y retrouve en famille et, ou, entre amis et de joyeuses tablées se forment !... mais d'abord il faut passer aux caisses pour choisir son menu et tandis qu'un volontaire s'en charge, le ou les autres, ont pu virer vers le bar et les tapas, ou prendre un café et s'approvisionner en crêpes.
Toute la journée et jusque tard le soir, il était possible de se régaler. En soirée, la "Zarpaï Banda" a apporté son indispensable et typique note musicale.
Le "Bric à brac" attire toujours les chineurs et les différents jeux de hazard contribuent à la bonne ambiance.
Quant aux enfants, entre gringnotage et divers jeux, ils étaient bien à la fête !
Pour qu'une fête soit vraiment belle, il faut que les coeurs soient libérés et Monsieur le Curé, dans son homélie de ce jour, nous a invité à bien laisser le Christ opérer cela en nous.
Homélie du 18e dimanche du temps ordinaire
"Au temps de Moïse, le peuple de Dieu qui fuyait l’esclavage se retrouva au désert. Et là, pas de nourriture. Et le doute s’installe. Est-ce bien Dieu qui marche avec nous ? Ou bien est-ce la mort en chemin ?
Et Dieu fait pleuvoir de façon miraculeuse du pain et des cailles ; et tout le monde reprend confiance, mange et continue sur la route de la liberté.
Ce pain s’appelait la manne ; d’où l’expression populaire de la manne comme un gain inespéré qui enrichit de façon régulière, une aubaine.
Depuis bientôt trois ans que je suis avec vous, voici donc la troisième kermesse ; et l’an dernier comme il y a deux ans, j’ai aimé vous parler de notre manière de vivre le rapport à l’argent, aux biens immobiliers que nous gérons ; bref, devant la reconnaissance anticipée du succès matériel, financier de notre kermesse, et pour laquelle je vous remercie de tout cœur, je dois continuer à vous parler de l’importance de vos dons ; qui sont effectivement comme au désert une manne irremplaçable, le miracle annuel du succès de notre kermesse qui rapporte de 18 à 21 000 euros selon les années.
Encore une fois cela nous est d’un secours irremplaçable pour toutes les charges inhérentes au fonctionnement de la paroisse, aux charges diverses, afin de continuer à demeurer à votre service et au service de nombreuses personnes qui sont dans le besoin.
Alors, dans cette même ligne et au risque de vous surprendre, je dois vous parler des quêtes du dimanche. Je veux le faire comme un père qui parle à ses enfants, pas comme un chef ou policier, oui, comme un père.
Dans ma famille d’origine ouvrière d’Hasparren et de petits locataires, nous avons commencé par mettre dans une boite en fer chaque mois un peu d’argent car deux salaires entraient, celui de mon père et de celui de ma tante célibataire vivant chez nous comme une seconde maman.
Cette boite, destinée aux achats communs de la vie de famille, était sacrée pour nous les petits ; elle était accessible mais jamais nous n’avons eu la moindre idée de l’ouvrir et de nous servir. Cela faisait partie de l’esprit familial ; d’un respect mutuel… il fallait l’alimenter et la gérer de près pour pouvoir nous nourrir. Puis la carte bleue a remplacé la boite métallique.
Et moi, avec mes tout proches, ici, j’ai remplacé les paniers de quête par des boites de fer, des coffrets de quête… dans le même esprit, car nous sommes tous une famille. Cette décision fut prise après une journée à Lourdes début mai, où la quête était faite dans des troncs en bois avec une petite fente.
Bien sûr, ce qui nous a décidés à le faire n’est pas une nostalgie familiale de votre curé quand il avait 11 ans, mais le constat puis la preuve que de l’argent disparaissait.
Je vous ai dit que je ne suis pas un policier… mais un père à votre service : un père responsable, pas un père copain, un père qui éduque les siens ; avec délicatesse et respect
Donc pour éteindre tout incendie dans notre imaginaire, pour mettre fin à toutes accusations, et retrouver la confiance entre nous et surtout « s’assurer de votre manne dominicale », ces nouveaux coffrets ont été fabriqués, peints avec une teinte et un symbole propre à chaque église de la paroisse
Il faut dire aussi que la quête fait partie d’un acte liturgique, elle est intimement liée à l’offertoire, ce court moment où le prêtre à l’autel reçoit le pain et le vin et les présente à Dieu… à ce moment c’est justement votre don à la quête, la musique de l’orgue accompagnant notre démarche, vous dans la nef, et moi à l’autel. Ainsi c’est toute notre vie qui est présentée au Seigneur.
Quelque part, cela veut dire que votre don est sacrément respectable et doit être respecté ; rien ne doit s’évaporer à cause de la chaleur, ou s’envoler à cause du vent ou d’autre chose de moins naturel… on s’est compris.
Alors pour protéger autant les quêteurs, que je remercie pour leur service pas très agréable toujours, et pour protéger aussi ce que vous donnez, et dans les temps qui courent ce n’est pas rien… ces nouveaux coffrets sont mis en circulation.
Alors, bien sûr, vous êtes comme le peuple de Dieu au désert ; vous dites, ou vous avez dit : « Mann hou ? » ce qui se traduit : « Qu’est-ce que c’est ? »
Voilà, je vous l’ai dit, et on tourne la page.
Confiance, faites confiance… ce n’est pas un abus de pouvoir ou de paranoïa, n’allez pas embêter l’évêque avec ça… soyez, soyons heureux et rassurés que nos quêtes soient sécurisées ainsi que nos quêteurs.
Par contre, si quelqu’un a un problème financier et qu’il pense trouver dans la quête solution à ses soucis, qu’il s’en détourne ; qu’il vienne au presbytère pour une aide. Cela se fait régulièrement dans la discrétion et le respect.
Mais prendre à la source les dons des fidèles, dès l’église, franchement comment puis-je fermer les yeux ? En père de famille que j’essaie d’être dans ce domaine, je me dois de vous en faire part, et de demander à chacun et chacune de raison garder.
Pardonnez-moi de ne pas vous l’avoir expliqué plus tôt… dans ma naïveté, j’ai pensé que cela serait évident et bien accueilli tout de suite. J’aurais dû faire autrement. Je regrette d’avoir pu blesser certains d’entre vous.
Un petit conseil : pliez vos billets, ça rentre très bien et c’est discret ; préparez vos pièces, on ne rend plus la monnaie. Vous vous y ferez. Je vous connais… on est futé à Hendaye.
Je conclus en essayant de replonger un peu dans l’évangile : oui, la manne dans le désert était signe avant-coureur d’un autre pain, le pain qu’est le Christ ; il nous dit « Moi, je suis le pain de la vie. Celui qui vient à moi n’aura jamais faim »
Oh oui, mes amis, qui partagez la foi en Christ avec moi, que notre quête soit surtout intérieure : Jésus est offrande, don de toute sa vie pour notre richesse véritable.
Son coffret c’est son cœur. Il est ouvert pour nous donner l’amour à profusion ; et nous incite à devenir nous-mêmes riches d’amour et de solidarité, de paix et de pardon entre nous et avec tous !
Amen."