Et une assemblée aux multiples visages !
Enfin, le jour tant attendu pour recevoir, pour la première fois, Jésus, réellement présent, est arrivé pour nos enfants du catéchisme !
En regardant leurs visages, tandis qu'ils tendent leurs petites mains pour accueillir le Seigneur, on peut lire leur bonheur, source d'Espérance pour un monde meilleur.
Les visages des deux enfants devenus « enfant de Dieu » en début de célébration, sont étonnants de douceur et paix !
Un petit visage a eu un petit moment de peine car sa grand-mère, très faible, a dû rentrer chez elle. Mais la belle communion des enfants pendant les chants lui a redonné le sourire pour la photo de groupe !
Quant aux visages des familles, ils rayonnaient !...
L'abbé Jean-Marc Lavigne a eu bien du mérite de pouvoir montrer visage de recueillement, aux moments nécessaires de la célébration, dans une aussi joyeuse assemblée !... mais aussi, visage de bonheur, avec et pour, nos chers enfants !
Quelques témoignages :
D'abord, du célébrant, l'abbé Jean-Marc Lavigne qui, en acceptant la charge de pasteur, permet à l'Esprit Saint de faire du pain et du vin, le Corps et le Sang du Christ :
« Vous venez de passer le 33e anniversaire de votre ordination ; la célébration de la première communion des enfants est donc bien réglée pour vous ; qu'est-ce qui lui donne, année après année, une saveur nouvelle ? »
« Chaque année, la première communion eucharistique des enfants de la paroisse, que ce soit ici ou dans d’autres paroisses, a été une nouveauté. Et il y a une semaine encore.
Autant j’aime que la célébration soit bien « réglée » comme vous le dites, bien préparée, autant je suis chaque année disponible pour la vivre au cœur d’une église où les personnes sont différentes : les enfants d’abord, mais aussi les parents, les invités… Donc la première saveur c’est celle d’une assemblée qui m’est confiée. L’autre saveur, c’est de témoigner que le Christ reçu à l’Eucharistie est bon pour nos vies, pour le bonheur des communiants. La saveur c’est aussi l’évangile qui m’est donnée à commenter pour qu’elle ait de la saveur dans le cœur des gens et qu’ils veuillent continuer à s’en nourrir »
« Par rapport aux autres célébrations joyeuses de la vie personnelle des fidèles, baptêmes, professions de foi, confirmations, mariages, quelles particularités, de la 1e communion des enfants, demandent une attention, un regard, différents ? »
« Pour le prêtre que je suis, je souhaite qu’un maximum de personnes présentes (beaucoup sont peu pratiquants et même incroyants) découvrent que croire au Christ est joie et chance, non pas contrainte et tristesse.
Pour les premiers communiants, je fais tout, avec les catéchistes, pour que les enfants réalisent que ce pain est bien plus que du pain : le Corps du Christ et que ce grand pas qu’ils font en communiant leur donne la vie de Jésus et donc la vie avec Jésus. »
« Cette "promotion 2017" vous a-t-elle offerte des surprises et des joies, autant pendant la retraite de trois jours que pendant l'Eucharistie elle-même ? »
« J’ai vu des enfants bien vivants, préférant les temps de récréation aux temps de réflexion, puis se laissant « émerveiller » par cette future rencontre avec Jésus.
Le jour-même, ils étaient très présents, attentifs, conscients de leur démarche. Une catéchiste m’a dit qu’ils étaient émus de recevoir le Corps du Christ. Pourtant ils auraient pu se laisser distraire car certains adultes semblaient oublier qu’ils étaient dans une église.
Une anecdote, si vous me permettez : pour ne pas que les enfants soient surpris et grimacent le jour de leur communion, on « goûte » l’hostie le dernier jour de la retraite ; l’un des enfants me dit : « J’adore ce goût » alors que d’autres étaient moins enthousiastes.
Nous devons tout faire pour leur donner le goût de Dieu. »
« Quels points communs, quelles différences voyez-vous entre les enfants de vos premières années de prêtrise et ceux d'aujourd'hui ? »
« Je n’aime pas comparer… je préfère vivre le présent car c’est dans cet aujourd’hui que le Seigneur m’appelle à être prêtre. Peu importe le passé, si je puis dire.
Les enfants d’aujourd’hui ont du mérite de choisir ou de suivre l’éducation chrétienne en paroisse car ils sont une minorité à faire ainsi ; leurs meilleurs copains ne sont pas chrétiens… ensuite, ils sont plus critiques, plus curieux de la démarche de foi, jusqu’à se poser ou nous poser des questions de fond, voire de douter… alors qu’il y a 30 ans, ils suivaient un mouvement paroissial assez général.
Je ne juge pas en disant cela. J’espère qu’ils resteront curieux de Dieu et de l’Église et puis un jour membres bien vivants du Christ et de sa Communauté. »
« Il y a beaucoup moins d'enfants qui suivent le catéchisme alors que beaucoup de familles sont chrétiennes, demandent le sacrement du mariage, celui du baptême des enfants et beaucoup demandent des obsèques chrétiennes, quel est votre sentiment à cet égard ? »
« Voilà qui décrit une époque très intéressante : celle de l’annonce du Christ à nouveaux frais, avec un dynamisme nouveau… encore une fois, je ne compare pas avec autrefois.
Je souhaite que l’Eglise accompagne les personnes qui découvrent une petite étincelle pour ne pas risquer qu’elle s’éteigne. Alors il faut beaucoup accueillir et écouter les gens et leur vie, leur foi et leur doute.
Et puis il n’est jamais trop tard pour découvrir et suivre les pas du Christ ; actuellement six adultes se préparent au baptême, et trois collégiens. C’est passionnant ! »
« Beaucoup d'enfants arrêtent le catéchisme une fois avoir communié pour la 1e fois, d'autant plus, qu'ici, certains sont Espagnols et que c'est ainsi en Espagne ; avez-vous un message pour toutes ces familles ? »
« Aux familles, donc aux parents, je suggérerais qu’ils s’assoient un instant pour penser à leurs enfants : leurs chers petits sont-ils uniquement des consommateurs de jeux et de loisirs ? sont-ils uniquement des enfants-roi ? sont-ils uniquement des futurs possesseurs de richesses et de biens ? Je ne le crois pas… avec tout cela ils ont aussi un cœur et une âme, une soif intérieure qui est un trésor… alors pourquoi ne pas prendre bien le temps avec l’enfant qui vient de communier pour en parler ensemble, simplement, avec des mots familiers ! »
« Espérance" est le grand mot chrétien ; Que pouvez-vous dire aux nouveaux communiants et à tous ceux qui se privent eux-mêmes de ce sacrement ? »
« Aux nouveaux communiants, je veux dire qu’avec Jésus dans le cœur, on ne désespère pas ! Même quand il y a des moments difficiles, il faut se tourner vers le Christ et la Vierge Marie qui deviennent alors force, paix et joie.
Ceux qui se privent de ce sacrement, ont sans doute leur raison, j’aimerais qu’on en cause ensemble… car je me sens prêtre aussi pour ceux qui sont loin. »
« Quels souhaits, pardon !, quelles prières voulez-vous que vos paroissiens fassent pour la paroisse et pour vous ? »
« Je suis très heureux que l’on prie les uns pour les autres, dans la paroisse car nous sommes dans le même bateau, l’Église, dont le capitaine est le Christ ; l’Esprit Saint souffle dans nos voiles ; et les deux mats que sont l’Eucharistie et la Parole de Dieu nourrissent l’équipage que nous sommes.
De cet état de fait peut jaillir une prière fraternelle et missionnaire : Fraternelle parce que nous avons le souci les uns des autres, nous sommes une communauté-famille. Missionnaire parce que l’Église n’est pas faite pour tourner en rond autour de ses problèmes internes ; au contraire elle va au cœur du monde pour témoigner et vivre du Christ. Alors, oui, la prière est très importante pour que chacun de nous, avec sa vocation spécifique, honore ces deux dimensions de sa vie. »
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Une catéchiste
« Maïté, cette année de catéchèse, pour la première communion, arrive à sa fin et le jour tant attendu des enfants en est le sommet autant pour eux que pour les catéchistes ; quel est ton sentiment, tant sur l'année écoulée que sur la célébration du 4 juin ? »
« Sur l’année écoulée : beaucoup de beaux moments mais on peut toujours faire mieux ; je pense que certains enfants ne trouvent pas facilement leur place, d’autres, très demandeurs, occupent toute la place…
Ils ont suivi avec beaucoup d’attention quand nous avions des vidéos. Parfois j’ai dû élever la voix ; ce sont des enfants plein de vie ; ils ont envie de savoir mais de s’amuser aussi !
Ils ont été capables d'un grand respect aux moments de prière... une fois que le silence était établi ! »
J’ai été surprise par l’attitude de certains enfants qui ne semblaient pas assez préparés à ce grand moment qu'est leur 1e communion, mais qui, le 4 juin, m’ont profondément émue par leur recueillement.
« Aurais-tu, en mémoire, une ou autre réflexion des enfants de ton équipe, durant l'année ou pendant la retraite, sur leur désir de communier, leur questionnement sur la présence réelle du Christ dans l'hostie ? »
« Une enfant, le dimanche d’avant la communion m’a dit : « c’est la dernière fois que je croise mes bras sur mon cœur , dimanche prochain ce sera vrai !... »
Un autre avec un regard lumineux : « je suis impatient, car ça va m’arriver »
Je crois qu’ils ont tous compris que ce moment était très important.
« Que dirais-tu aux parents qui ne trouvent pas nécessaire de poursuivre la catéchèse de leur enfant au-delà de la première communion ? - et aux enfants ? »
« La catéchèse en rencontres hebdomadaires apporte, nous faisons de notre mieux pour, une base solide pour que les enfants construisent leur vie, avec les autres, en suivant Jésus, le Christ, qu'ils ne peuvent connaître en une ou deux années.
Au catéchisme, ils découvrent toutes les faces de la force de la foi pour grandir en Homme aimé de Dieu.
Les enfants ne chercheront pas seuls a approfondir leur foi ! Pour que la Parole reste vivante et active dans leur vie, il faut continuer à la lire et c'est beaucoup plus motivant et intéressant de le faire à plusieurs !
« Et les catéchistes, suivent-elles des formations ? »
« Oui, bien sûr, selon la disponibilité de chacun, le diocèse nous propose plusieurs formations dans l'année.
La lecture personnelle de la bible, avec certaines explications, est bénéfique pour nous construire ; la pratique religieuse (la messe et la communion) nous donne la force de continuer sur le chemin où Jésus est notre guide. »
« Ce temps, pris sur ta vie personnelle, donné aux enfants, il est aussi donné au Seigneur ; peux-tu exprimer ce que tu en vis ? »
« Quand, deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis au milieu d’eux. » nous dit Jésus.
Alors cette année, avec les 11 ou 12 parfois 13, je suis sûre que Jésus était avec nous ! Sa présence donne des ailes. Les enfants apportent dans ma vie une force pour continuer à croire ; plus je les rencontre, mieux je rencontre Dieu. »
« Il nous faut penser à la relève ! : que dirais-tu aux jeunes retraités ou aux parents pouvant se libérer, une ou deux heures par semaine, pour les encourager à devenir catéchistes ? »
« Pourquoi s'engager !... il suffit de regarder les enfants ; ils sont comme nous étions ; ils ont faim et soif de tout ce qui les entoure.
Dans ce monde aux sollicitations multiples et pas forcément bonnes, il est important de les aider à reconnaître la faim et la soif de Jésus, Chemin, Vérité, Vie. »
« Donc, à la rentrée 2017, tu répondras "présente" ? »
« Oui. Je reviens ; je crois en Jésus ressuscité et il m’attend. Pour l’instant, je suis prête à repartir avec des enfants et des jeunes.
La route est longue encore et sans Dieu je ne peux la suivre. En marchant avec les enfants je rencontre Jésus, cela j’en suis certaine. »
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Un ami, athée, invité à la fête de l'une de nos communiants :
« Qu'avez-vous pensé de cette célébration ? »
« J'ai beaucoup apprécié ce rassemblement de personnes très diverses autour d'un même thème qui, visiblement, donne de la joie !
Pour moi, c'est comme participer à des fêtes qui sont organisées dans diverses associations sportives ou culturelles ; de même autour de commémorations ; on y participe par amitié ou par soutien. »
« Comment avez-vous vécu ce temps, poliment ? patiemment ? »
« J'étais bien. Je n'ai pas fait le signe de Croix, je ne veux pas faire semblant !... Je ne prie pas, mais j'ai chanté ; cela m'était agréable. »
« Vous n'avez eu aucune éducation chrétienne ? »
« Je suis baptisé et c'est tout ; par contre, ma compagne est chrétienne. Nous nous sommes connus alors qu'elle était très investie en aumônerie.
J'ai constaté, grâce à elle, combien ces mouvements étaient fédérateurs et importants pour les jeunes qui, ainsi, n'étaient pas à « zoner » ou devant des écrans plus ou moins néfastes.
Nos enfants commenceront le catéchisme à la prochaine rentrée ; cela ne pose pas de problème car je reconnais les valeurs universelles du message chrétien ; de plus, c'est bien notre culture, mais je ne crois pas en Dieu.
« En l’occurrence, à ce repas, nous nous sentons bien tous ensemble, tous différents et par amitié pour la famille de notre petite communiante, non ? »
« Absolument !... »