" le rituel des processions de la Semaine Sainte en Pays Basque péninsulaire est toujours très suivi et rassembleur. "
Moins médiatisé qu’en Andalousie, Madrid ou Saragosse pour ne citer que certaines des plus connues et courues en Espagne, le rituel des processions de la Semaine Sainte en Pays Basque péninsulaire est toujours très suivi et rassembleur. Les plus célèbres sont sans nul doute celles de Segura et Azkoitia en Guipuzcoa et Bilbao en Biscaye. Sans se déplacer aussi loin, Hondarribia en son église paroissiale Santa Maria de la Asunción y del Manzano rassemble paroissiens et visiteurs durant les actes de la Semaine Sainte, avec les temps les plus forts le Vendredi Saint et le Dimanche de Pâques.
Vendredi Saint, cérémonie et lecture de la Passion du Christ au cours de laquelle est procédée la descente de la Croix, suivie d’une procession dans les rues de la Vielle-Ville.
Le rituel est immuable, depuis le début du XVIIe siècle au moins. Sortant du bâtiment abritant l’actuelle mairie, dans la Kale Nagusia (Calle Mayor, Grand Rue) quatre musiciens – deux trombones, un tuba et une caisse claire – précèdent un centurion et dix-huit soldats Romains, remontant la rue en direction de l’église d’un pas lent et mesuré.
Impressionnant silence tout au long de la cérémonie de la Passion, seuls sons en dehors des lectures de textes et des chants, ceux des coups de marteau pour décrucifier le Christ articulé (une œuvre donnée à la ville en 1777 par le frère Jerónimo de Estella) sous la haute garde des soldats romains. Dans un silence impressionnant, la couronne d'épines, l'inscription sur la croix et les clous sont enlevés, et le corps est placé dans un cercueil de verre recouvert d'un voile.
Un profond silence dans les rues de la vieille-ville accompagne le passage des « pasos » durant la procession à l’exception de l’exécution de la marche funèbre de Chopin en fin de cortège.
Dimanche de Pâques. Comme lors du Vendredi Saint, sortant de la mairie et remontant la Kale Nagusia, les Romains prennent place dans le chœur de l’église alors que la grand’messe solennelle a déjà commencé. Dès les premières notes du « Gloria in exelsis Deo » jouées par l’orgue et interprétées par la chorale, les Romains sont foudroyés et tombent à terre… Apeurés, ils sortent de l’église et défilent dans les rues tandis que la célébration continue.
Christ est ressuscité ! Après le deuil la fête populaire peut commencer : Soka Muttura (encierro) dans les rues préalablement sécurisées, et Poteo en famille ou entre amis. Presque comme un dimanche ordinaire.
Manex BARACE
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