Eucharistie - Procession mariale - Cloches sonnées pour les chrétiens d'Orient - Verre de l'amitié avec les amis estivants : une journée remplie de ferveur, d'accueil et d'ouverture !
ASSOMPTION DE LA VIERGE MARIE
Homélie
Quelle Joie de fêter la Vierge Marie en ce jour solennel !
Cette fête est comme un « jour de Pâques » au cœur de l’été car Marie, l’humble servante du Seigneur, triomphe de la mort par l’action de son Fils Jésus ; elle ressuscite comme lui ; elle monte au ciel corps et âme par lui.
Les orthodoxes parlent alors de la dormition de Marie, comme si, dès qu’elle se fut endormie dans la mort, son Fils la réveilla dans le ciel.
Cela, les chrétiens l’ont cru depuis fort longtemps dans leur sens inné des choses de Dieu ; jusqu’à ce jour où l’Assomption est devenue un dogme de l’Eglise en 1950.
Cette fête en l’honneur de la Vierge Marie est sans doute la mieux célébrée de toutes les fêtes mariales : elle se situe pendant les vacances ; elle rassemble des foules de pèlerins dans les sanctuaires.
Mais bien avant nous, des gens simples comme des rois ont voulu confier à Marie le destin de la France, invoquant sa protection dans les heures difficiles des guerres, des épidémies, mais aussi des doutes les plus divers.
Justement aujourd’hui encore, il y a des raisons multiples de confier à Marie, couronnée au ciel, notre vie, notre quotidien et celui des humains du monde entier et pas seulement de l’hexagone.
Et en cela la première lecture de ce jour de fête nous présentait un combat : le combat, qui a toujours existé et qui fait notre actualité, entre la lumière et les ténèbres ; semblable à ce face à face terrifiant entre la femme ayant le soleil pour manteau et le Dragon près à dévorer l’enfant dès sa naissance.
La Vierge Marie, toute imprégnée de la vie du Christ, nous attire vers sa lumière et en même temps, ô paradoxe, nous sommes attirés par nos actes contre la vie !
Ce combat est actuel ; et je dirais : il est temps de choisir son camp :
= soit se revêtir du manteau de la lumière pour que nos actes soient lumineux et apportent de la lumière
= soit se métamorphoser en dragon près à dévorer.
Oh très vite, on sait nommer aujourd’hui ce dragon : les intégrismes islamistes, les systèmes économiques qui font du profit la loi et les prophètes, le plus fort qui écrase le plus faible… mais n’oublions qu’en chacun de nous d’abord peut se réveiller la bête qui dévore l’enfant.
La Vierge Marie ayant le soleil pour manteau nous attire à elle et en même temps elle nous renvoie de sa personne à son Fils. Plus lumineux que le soleil, le Christ est la lumière éclatante d’amour jamais égalée.
C’est lui qui déchire nos ténèbres et nos appétits de destruction et d’orgueil. Alors il nous révèle notre beauté : la beauté de ce que nous sommes, de ce que nous sommes capables de faire, de ce que nous serons dans le ciel avec lui comme la Vierge Marie.
Alors faisons œuvre de lumière : cela commence par la qualité de notre regard. Est-il limpide et lumineux pour les autres ?
Est-il, en même temps, vif et libre pour dénoncer ce qui avilit l’homme, la femme, l’enfant d’aujourd’hui ?
Après le regard, cela continue par nos engagements, notre combat pour la paix et la réconciliation, l’accueil et la dignité de tous.
Et là nous croisons le chemin de la Vierge Marie dans l’évangile de ce jour de fête : la jeune Marie, avait-elle 16 ans ?, enceinte de Jésus se décentre d’elle-même et se rend avec empressement (précise l’évangéliste) pour assister sa cousine Elisabeth, enceinte elle aussi, mais plus âgée.
Oui, nous croisons Marie la servante, la servante d’Elisabeth, l’humble servante du Seigneur.
Et nous, avec Marie pour modèle et protection, soyons à notre tour servants et servantes des autres et donc du Seigneur. Un tel service est le chemin de l’Eglise ; il est aussi le chemin du ciel
Nos familles et tous nos lieux de vies, la société et l’Eglise ont besoin de notre empressement inspiré par le Seigneur. Car il est de plus en plus urgent d’être des chrétiens fervents et engagés, priants et agissants.
Le manteau ensoleillé de la Vierge et la lumière sans déclin du Christ ressuscité enveloppent notre monde d’amour et de promesse d’éternité.
Nous devons le révéler autour de nous. Nous sommes l’Eglise du Christ pour en être les témoins humble mais bien lumineux. Amen.
Avant d'écouter les cloches tinter, nous avons pensé aux chrétiens d'Orient
Le 15 août, en la fête de l’Assomption, les cloches de très nombreuses églises sonnent à midi, afin d’émettre un message d’amitié et de solidarité envers les chrétiens d’Orient.
Dans plusieurs pays, en particulier en Irak et en Syrie, ils affrontent la mort, la souffrance, l’humiliation, le déracinement, l’exil.
Ailleurs, comme en Égypte, ils vivent sous la menace d’un attentat ou d’une flambée de violences.
Partout, au Proche-Orient, ils sentent combien leur situation est devenue précaire.
Allons-nous vers la disparition des chrétiens du Proche-Orient ?
Or, c’est sur cette terre même que l’Ancien et le Nouveau Testament ont été écrits, que le Christ a vécu, que se sont organisées les premières Églises.
Dans cette partie du monde, les chrétiens ne sont cependant pas seuls à souffrir. D’autres minorités sont menacées de destruction, comme les yézidis. Au sein de l’islam, l’affrontement entre sunnites et chiites est épouvantablement sanglant.
Prions pour la liberté religieuse.
En ce sens, les cloches qui sonnent aujourd’hui sont un signe de soutien aux chrétiens d’Orient, mais aussi un appel à travailler ici pour le dialogue des convictions.
Ecoutons ces cloches de l’amitié et prions en silence !
