19ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A
Fête Basque 2017
Il y a 30 ans sortait le film, la comédie : « La vie est un long fleuve tranquille ».
Dans l’évangile, ce n’est pas un fleuve tranquille, c’est la tempête sur le lac de Tibériade, et la barque des apôtres est agitée de façon dangereuse.
Pour notre monde, pour nous, la vie n’est pas souvent un fleuve tranquille ; elle est agitée. Et nous voguons sur des flots déchaînés, dans de frêles embarcations.
Et pourtant, il nous faut nous aussi passer sur l’autre rive, c’est-à-dire, ne pas faire du surplace mais courageusement affronter la tempête, courageusement assumer notre vie et ainsi, en vivant notre devoir d’état (en famille, au travail, dans la commune, dans la paroisse) arriver sain et sauf au but de notre vie… sans nous laisser submerger par les difficultés, les contrariétés…
= Cette barque dans la tempête me fait penser à tous les perdants des bouleversements affectant notre société.
Nous qui sommes en pleine fête, gardons-les au fond de nos cœurs et demain, de nos préoccupations et nos décisions d’action.
= Cette barque dans la tempête me fait penser, au bateau, le C-Star, affrété par des militants identitaires pour entraver le sauvetage des migrants.
Nous qui allons baigner dans les eaux douces de la Fête Basque, nous ne pouvons pas l’oublier.
= Cette barque dans la tempête me fait aussi penser à l’inquiétante dérive du peuple vénézuélien ; sa réelle chute vertigineuse, victime d’un régime autoritariste en route vers la dictature.
Nous qui vivons dans un pays de liberté, nous ne pouvons pas ignorer ceux qui n’ont pas le cœur à la fête.
= Cette barque dans la tempête me fait penser aussi à mon discours trop houleux de dimanche dernier au sujet de Neimar dont une interview nous a révélé sa bonté de cœur ; mais il sera pris entre deux eaux, et fortement entrainé voire instrumentalisé et pris au piège d’un système qui le dépasse.
Moi qui vais baigner dans la joie de la fête au cœur de la cavalcade, je ne dois pas ajouter de la tempête à la tempête.
Cette barque dans la tempête est bien plus délicate à maîtriser que la chasse aux Pokemons… mais je ne vous la ferai pas comme l’an dernier même si je pourrais vous parler du raid du légendaire Electhor et des Pikashu et des Raishu Shiny.
Pardon, je m’égare… je me ressaisis.
Le plus important, c’est de savoir que nous ne sommes pas seuls pour affronter le quotidien ; le Christ Jésus nous rejoint dans notre barque, dans notre vie, dans nos soucis. Il ne nous laisse pas à nos peurs et nos découragements, il nous prend la main comme il le fit pour Pierre.
Il nous ouvre aussi les yeux sur celles et ceux qui risquent de se noyer, de sombrer et il nous invite à nous faire proche d’eux, à embarquer avec eux pour qu’ils reprennent le gouvernail de leur vie en dérive.
C’est à nous de ne pas lâcher la main du Christ. C’est à nous de rester liés à lui car il veut faire alliance avec nous. Une alliance pour le temps de la terre ; une alliance qui sera éternelle, sur l’autre rive de la vie qu’est le ciel.
D’où le sens profond de la désignation de SAUVEUR pour comprendre qui est le Christ et ce qu’il nous apporte. Il nous sauve des eaux redoutables. Il marche même sur la mer, il n’est pas gêné par la force du vent, signifiant ainsi que rien ne peut l’arrêter pour nous aimer et nous arracher au mal. Le vent tombe quand il nous rejoint à hauteur d’homme. Oui, il est bien plus qu’un sauveteur, il est bien le SAUVEUR !
Pour cela il faut la foi. Il nous invite à croire à en lui. A avoir une confiance totale en son actions et en son amour pour nous et avec nous. « Confiance ! c’est moi ; n’ayez pas peur ! » et plus tard : « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? »
Notre chère fête basque est une mer d’huile en plein cœur de l’été, en plein cœur des tempêtes que nous pouvons ainsi oublier un moment…
Que cette fête soit bénie du Seigneur, car il s’invite à ce temps festif. Je l’imagine bien, présent dans la calèche de M. le Maire (bien mieux que le curé) ; je l’imagine tout autant sur les chars avec les enfants ; je le vois bien au bord de la route parmi les spectateurs ; je l’imagine aussi en queue de cavalcade avec tous les jeunes formant des vagues de joie au son de notre banda locale.
Il est présent là où l’être humain est abîmé ; il est tout autant présent là où l’être humain colore la vie !
Vraiment, pour nous il est le Fils de Dieu et le frère de tous, jamais absent de nos vies, si nous le voulons, si nous y croyons. C’est ma conviction !
Amen