"... je souhaite que les photophores que vous êtes rayonnent autant que possible ! Notre monde en a tant besoin ! Oui mettez de la lumière dans les ténèbres ..."
DEUXIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A
Logiquement, je devrais commenter l’évangile de ce jour et vous parler du péché du monde que le Christ vient enlever… eh bien, non, je tire un joker.
Vous me permettrez d’en rester à la première lecture que, par goût, je préfère vous commenter… par goût mais aussi pour amener, dans une période particulièrement lourde de notre paroisse, un peu de douceur : je veux parler de la vague, voire du tsunami de décès et donc d’obsèques, qui a déferlé depuis un mois, ayant marqués vos personnes et vos familles en deuil, marquant aussi vos prêtres et celui qui vous parle.
Alors oui, j’aime beaucoup le dialogue du prophète Isaïe avec Dieu dans la 1ere lecture, c’est tout simplement magnifique, et voici pourquoi ce texte me touche autant.
Isaïe commence par reconnaître la présence de Dieu à ses côtés depuis « le sein de sa mère » précise-t-il comme si la présence divine advenait immédiatement avec la vie.
Et vous qu’en dites-vous ? Pensez-vous que Dieu soit à vos côtés dès le début de votre vie ? En tout cas moi je le crois, car si Dieu est la Vie alors il apparaît à chaque fois qu’apparaît la Vie !
Et Isaïe ne s’arrête pas là : il sait qu’il est important pour Dieu : « Oui j’ai de la valeur aux yeux du Seigneur, c’est mon Dieu qui est ma force »
Cette attitude d’Isaïe pourrait être l’occasion de nous questionner nous aussi aujourd’hui sur la relation que nous entretenons avec Dieu : quelle image avons-nous de lui ? Pensons-nous que nous avons du prix à ses yeux ? et pourrions-nous dire comme le psalmiste : « Je te rends grâce Seigneur pour la merveille que je suis ». Il n’y a rien de prétentieux dans cette parole, c’est une attitude profondément biblique que de reconnaître ce que, grâce à Dieu, nous sommes devenus.
Et Dieu va aller encore plus loin et proposer à Isaïe de quitter la posture de serviteur pour devenir « la lumière des nations », rien moins que cela ! « C’est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob, ramener les rescapés d’Israël : je fais de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu’aux extrémités de la terre ».
Si cela vous paraît énorme, n’oubliez pas que Jésus a fait de même en disant à ses disciples et donc à nous : « Vous êtes la lumière du monde » !
Là encore il n’y a rien de prétentieux dans cette affirmation, car c’est l’affirmation que Dieu, qui est Lumière, est présent dans le cœur de chaque être vivant ! Je peux donc être lumière du monde parce que je suis porteur de cette lumière qu’est Dieu.
Nous sommes donc des photophores ! Voilà ce qu’Isaïe nous révèle comme bonne nouvelle aujourd’hui : nous sommes des photophores, c’est-à-dire des porteurs de lumière !
C’est assez incroyable que Celui qui est en train de poursuivre la création de l’univers à des échelles inimaginables s’offre ainsi, à chacun de nous, petits humains, pour que nous soyons des reflets de sa propre lumière. C’est incroyable, mais c’est la réalité.
Si dans le premier testament, Dieu demande à Isaïe d’être la lumière des nations et que dans les Évangiles Jésus lui-même nous invite à être lumière du monde, j’en conclus alors qu’« être lumière » est la vocation de tout être humain et que c’est le vœu de Dieu.
Alors ce seront mes vœux pour vous en ce début d’année : je souhaite que les photophores que vous êtes rayonnent autant que possible ! Notre monde en a tant besoin !
Oui mettez de la lumière dans les ténèbres :
= la lumière de la vérité dans les paroles mensongères,
= la lumière de la vie dans les lieux de mort,
= la lumière de l’amour là où il y a la haine,
= la lumière du pardon là où la rancune domine,
= la lumière de la fraternité là où les personnes se déchirent,
= la lumière de la liberté là où l’on emprisonne…
A vous de continuer la liste.
Je vous souhaite de porter sur vous-même et sur les autres le même regard que Dieu portait sur Isaïe et le même regard Jésus portait sur les humains : reconnaître chacun et chacune comme des porteurs de lumière.
Oui regardez-vous ainsi les uns les autres : femmes, regardez vos maris ainsi ; maris, regardez vos femmes comme porteuses de la lumière divine ; parents regardez vos enfants ainsi, et vous les enfants sachez reconnaître la lumière qui est en vos parents et qu’ils vous ont transmise… et faites de même avec vos voisins ; vos collègues de travail ; vos adjoints, conseillers, collaborateurs et salariés ; vos copain et copines, les plus jeunes ; la caissière du magasin, les SDF sur le trottoir, … vous verrez ça change tout de se regarder ainsi.
Et alors que nous fêtons aujourd’hui notre saint patron, Saint Vincent, Bixintxo, demandons-lui qu’il fasse de nous des saints pour aujourd’hui : car la sainteté c’est la capacité à laisser rayonner notre lumière intérieure et à la voir chez les autres.
Amen
" Ceci est mon corps livré pour vous " - puis l’Élévation du Corps et du Sang du Christ ressuscité.
Salut au Seigneur présent dans l'Eucharistie "Ezpata dantza" par Mutxiko Elkartea