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L'Eglise
Méditation d'un prêtre de la spiritualité du bienheureux Charles de Foucauld
Méditation d'un prêtre de la spiritualité du bienheureux Charles de Foucauld

| Jean-Marc Lavigne 567 mots

Méditation d'un prêtre de la spiritualité du bienheureux Charles de Foucauld

Un ami prêtre de Carcassonne, avec qui je partage la spiritualité du Bienheureux père Charles de Foucauld, m’envoie cette méditation ; je m’empresse de vous la communiquer. Votre curé Jean-Marc qui vous bénit +

Référence de la photo de couverture : Ensemble scolaire Charles de Foucauld

Lien : www.cdf45.fr

« En ces heures difficiles, je célèbre l’eucharistie, seul dans mon oratoire, ce matin, chaque matin. Messe sur le monde, messe pour l’humanité.
Bien sûr, je suis forcé d’accepter ce virus qui rôde autour de nous. Pourtant, quelle opportunité tu me donnes, Seigneur !
J'ai commencé la lecture de la Bible. Mardi, la Genèse, et tous ces noms, qui m'associent à tous ceux que je connais ou non. Mercredi, l'Exode, les plaies d'Egypte, le salut qui vient de Dieu seul…
Toi aussi, retire-toi dans ta chambre. C'était l'invitation du début de ce carême, de cette quarantaine de solitude.
J’accueille ce silence qui se crée et me permet de me mettre à l’écoute, à ton écoute. Je téléphone, et j'arrête les paroles inutiles...
J’accueille la fermeture des magasins pour me libérer du consumérisme effréné et des biens matériels.
J’accueille la fermeture des restaurants pour apprendre à rechercher la nourriture de l’âme.
J’accueille l’isolement où je me trouve pour entrer dans un dialogue amoureux avec Dieu et sa Création, le soleil, le vent, quelques oiseaux.
J’accueille les restrictions de mouvement pour me focaliser sur l’essentiel.
J’accepte ma vulnérabilité et la maladie qui se répand pour me rappeler du don de la santé que j’ai si souvent pris pour acquis, et me rappeler que la douleur fait partie de la vie. 

Je n'oublie pas de prier, au contraire au plus profond de mon cœur et de mon âme. Je prie en silence. 
Je prie pour les malades, tel ami prêtre, pour les familles des malades et pour les personnes fragiles. Je prends de leurs nouvelles par téléphone. D'autres me téléphonent. Chaîne d'amitié et de prière.
Je prie pour les personnes décédées, et leur famille, qui ne peuvent se rassembler autour de leur défunt : Anne-Marie, Jean, Roger C., paroissien à qui j'ai porté la communion en fin de semaine dernière, et tant d'autres. Six prêtres à Bergame, en Italie...
Je prie pour les personnes très angoissées, en particulier en Maison de retraite, en prison, pour qui l'avenir semble si incertain. Je n'oublie pas les plus démunis, nos frères et sœurs de la rue qui se retrouvent bien isolés.

Je prie aussi pour les commerçants, les artisans, ceux qui ont dû fermer boutique et ceux qui devront faire des choix difficiles.
Je n'oublie pas les membres du corps hospitalier, je les remercie pour leur professionnalisme, leur dévouement et profonde humanité. Que c'est beau de voir ceux qui savent les remercier à leurs fenêtres !
Je pense à tous les parents qui vont devoir concilier vie professionnelle et vie familiale le plus souvent dans de tout petits espaces, en HLM... Je leur souhaite de retrouver une vie familiale attentionnée.
Je pense aux catéchistes qui imaginent des moyens missionnaires d’annoncer la foi aux enfants par internet.

Ce temps de confinement me permet de me rapprocher de Toi, Seigneur. J’ouvre la Bible et lis ta Parole. Je goûte ta Présence. Faisons silence, alors que le mal rode : fake-news... 
Dans mon oratoire, je suis en communion avec tous ceux qui découvrent le jeûne eucharistique. Je repense à l'expérience décapante de Charles de Foucauld, mais aussi de tous ces Chrétiens privés de l'eucharistie, à cause de la guerre ou des persécutions, à cause du manque de prêtres.
Au milieu de la tourmente, je me souviens de l'essentiel ! « Ne nous laissons pas voler l’espérance », comme dirait le pape François.  
Amen »

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