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L'Eglise
Méditation du Chanoine Denis METZINGER – curé à Paris, sur une lecture du 17 mars - « Le Seigneur est notre secours ! »
Méditation du Chanoine Denis METZINGER – curé à Paris, sur une lecture du 17 mars - « Le Seigneur est notre secours ! »

| ND de la Bidassoa 494 mots

Méditation du Chanoine Denis METZINGER – curé à Paris, sur une lecture du 17 mars - « Le Seigneur est notre secours ! »

 

 

 

 

Lecture du livre du prophète Daniel

En ces jours-là,
Azarias, debout, priait ainsi ;
au milieu du feu, ouvrant la bouche, il dit :
À cause de ton nom, ne nous livre pas pour toujours
et ne romps pas ton alliance.
Ne nous retire pas ta miséricorde,
à cause d’Abraham, ton ami,
d’Isaac, ton serviteur,
et d’Israël que tu as consacré.
Tu as dit que tu rendrais leur descendance
aussi nombreuse que les astres du ciel,
que le sable au rivage des mers.

Or nous voici, ô Maître,
le moins nombreux de tous les peuples,
humiliés aujourd’hui sur toute la terre,
à cause de nos péchés.
Il n’est plus, en ce temps, ni prince ni chef ni prophète,
plus d’holocauste ni de sacrifice,
plus d’oblation ni d’offrande d’encens,
plus de lieu où t’offrir nos prémices
pour obtenir ta miséricorde.
Mais, avec nos cœurs brisés,
nos esprits humiliés, reçois-nous,
comme un holocauste de béliers, de taureaux,
d’agneaux gras par milliers.
Que notre sacrifice, en ce jour,
trouve grâce devant toi,
car il n’est pas de honte
pour qui espère en toi.

Et maintenant, de tout cœur, nous te suivons,
nous te craignons et nous cherchons ta face.
Ne nous laisse pas dans la honte,
agis envers nous selon ton indulgence
et l’abondance de ta miséricorde.
Délivre-nous en renouvelant tes merveilles,
glorifie ton nom, Seigneur.

« Le Seigneur est notre secours ! »

En célébrant la messe ce matin dans mon église vide, priant pour le personnel soignant, les familles désemparées, les défunts et mes paroissiens âgés cachés chez eux. Je dois avouer que la prière d’Azarias qui nous était proposé en première lecture (livre de Daniel 3,25.34-43) m’a fait penser à cette période bien particulière où par charité envers nos frères, nous ne pouvons plus nous regrouper dans nos églises « en ce temps, il n’est plus de lieu où t’offrir nos prémices pour obtenir ta miséricorde. ».

Je sais combien cette situation est lourde à porter pour tant et tant de chrétiens. Depuis quelques jours, j’en ai entendu des remarques, oubliant parfois la charité mais manifestant le grand désarroi des uns et des autres. Il est beau et heureux de voir l’attachement de nos contemporains (croyants ou non) au bâtiment église, signe d’une Présence au milieu de son peuple. Quand les portes de l’église sont fermées. Quand les cloches n’appellent plus au rassemblement. Ce n’est pas une nostalgie, c’est un pincement au cœur ressenti comme une absence, un abandon !

Que nous reste-t-il alors pour nous tourner vers Dieu ? Précisément chacun d’entre nous, en une véritable attitude « cœurs brisés, esprits humiliés » :  voilà ce que nous avons à offrir en ces jours. De là où vous vous trouvez lecteurs, peut-être voyez-vous le clocher de l’église proche : osez lever les yeux pour mieux apercevoir cette Présence discrète au-dessus de nous qui ne nous abandonne pas dans notre détresse. Unissez-vous au son des cloches qui égrènent les heures et demandez-leur de faire monter vers le Ciel votre prière, unie à celle du roi Azarias : « Agis envers nous selon ton indulgence et l’abondance de ta miséricorde. Délivre-nous en renouvelant tes merveilles, glorifie ton nom, Seigneur ! »

Chanoine Denis METZINGER – curé à Paris.

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