Prier le «Notre Père » en commençant par la fin !
« Curieuse idée que de parcourir la prière du « Notre Père » en commençant par la fin. Pourtant, chez Alain Noël, ce n’est pas une fantaisie de marketing ni une recherche d’originalité, mais une intuition qui l’habite depuis une trentaine d’années : « Durant la prédication d’une retraite, j’ai eu l’image du Notre Père comme une échelle destinée à nous sauver », raconte-t-il à France Catholique. À l’image d’une échelle de sauveteur, lancée au promeneur qui est tombé dans une crevasse en montagne, ainsi le Notre Père est une échelle déroulée par le Christ pour sauver l’homme et le « hisser jusqu’au Père ». Telle est l’idée de départ étoffée au fil des ans par ce laïc père de famille.... »
… Le Notre Père n’est pas « à réciter à l’envers » mais à « parcourir en sens inverse », précise Alain Noël : « Quand on déroule une échelle vers quelqu’un, celui qui déroule est en haut et le destinataire est en bas. Il doit donc commencer par le bas », le but étant de dire le Notre Père « comme Jésus l’a dit ». Par ce parcours hors du commun, le chrétien découvre que « le Notre Père n’est pas simplement une prière à réciter ni une formule magique », mais « un chemin spirituel à parcourir, une attitude intérieure ». C’est une prière, insiste ce prédicateur de retraites et animateur de conférences, « qui nous invite à devenir et à être ce que nous sommes potentiellement par notre baptême : des fils de Dieu. C’est une prière de fils de Dieu ».
… L’ouvrage s’ouvre par un chapitre sur le mot de la fin « Amen », un terme qui est loin de signifier « Ouf, c’est fini », souligne Alain Noël avec humour : « Ce terme est capital. C’est le nom du Christ dans l’apocalypse. Dès le premier mot, le Notre Père est christologique, c’est une prière centrée sur le Christ, pour aller au Père, car ce n’est qu’avec le Christ que l’on peut rejoindre le Père. »
Puis le livre se poursuit par la doxologie : « Car c’est à toi qu' appartiennent le règne, la puissance et la gloire, pour les siècles des siècles », formule traditionnelle qui n’est pas « un barreau de l’échelle » mais qui représente « les montants de l’échelle : le règne étant le montant gauche, la puissance étant le montant droit, et la gloire étant la lumière qui nous accompagne tout au long de cette remontée ». Cette doxologie est « fondamentale » : elle indique « l’attitude » dans laquelle doit être le chrétien qui récite le Notre Père. En l’occurrence, explique Alain Noël, « ce n’est pas mon règne que je cherche, ce n’est pas ma puissance que je vais utiliser, ce n’est pas ma gloire que je cherche. D’entrée de jeu, nous sommes invités à une révolution dans notre manière de nous comporter et de voir les choses : nous ne nous appuyons plus sur notre force, mais véritablement sur ce que le Christ a fait ».
Un enracinement biblique pour illustrer ce parcours ? L’échelle de Jacob :
« Il eut un songe : une échelle était dressée sur la terre, et son sommet touchait le ciel ; des anges de Dieu montaient et descendaient » (Gn 28,12). Pour Alain Noël, cette image vient « confirmer le fait que nous devons vraiment remonter cette échelle : dans le livre de la Genèse, les anges "montaient et descendaient" et non pas "descendaient et montaient". Ce type d’approche est donc justifié ».
De même, chez les Pères de l’Église, saint Bonaventure voit le Christ comme une échelle. Et sainte Rose de Lima affirme qu’« en dehors de la croix il n’y a pas d’autre échelle pour monter au Ciel ».
Enfin, lors d’un voyage en Terre sainte, au mont des Béatitudes, Alain a trouvé une illustration du Notre Père gravé sur une croix en forme d’échelle, dans un magasin de souvenirs.
Un signe de confirmation… providentiel !"
(Extraits d'un article de presse)