TRINITE C
Un enfant de sept ans à qui on demandait ce qu’était la Trinité, a répondu : « tu ne sais pas ce que c’est ? Eh bien, je vais te l’apprendre : on ne peut pas aimer tout seul ! »
Admirable ! Comment dire mieux sur l'intimité même de Dieu !
Essayons de dire, avec infiniment moins de justesse que lui, deux petites miettes de ce mystère de vie.
= Première miette de l'amour trinitaire qui nous est offert en méditation ce matin :
Dieu, qui est mystère, nous ouvre au mystère de tout homme. Dieu est mystère. Cela ne veut pas dire qu'on ne le connaît pas, mais qu'on n'aura jamais fini de Le connaître. La nuance est importante !
Plus ma familiarité avec l'évangile grandit, plus je me pose de questions sur Jésus : qui est-il donc pour bousculer ainsi les idées qu'on se faisait sur Dieu ? Qui est-il donc pour oser des paroles et des gestes pareils ? Dieu est mystère.
Dieu est mystère et nous ne découvrons qui Il est que lentement, progressivement, et parfois même douloureusement.
« J'ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l'instant vous ne pouvez pas les porter », nous dit Jésus dans l'évangile de ce jour.
Dieu est mystère, et parce qu'Il est mystère, Il nous apprend la patience. Patience à l'égard de Dieu que je connais encore si peu... patience à l'égard de tout homme qui, lui aussi, participe au mystère de Dieu. Je ne connais aucun homme totalement... et il peut évoluer.
Reconnaître que Dieu est mystère et que tout homme, créé par Lui, participe de ce mystère, c’est quelque chose de très concret : c'est refuser de coller sur les gens des étiquettes et ne jamais désespérer d'eux. C'est considérer chaque homme, chaque femme, chaque enfant avec un infini respect.
= Deuxième miette de cet amour trinitaire :
Dieu amour me fait découvrir ce qu'aimer veut dire. Je retiens tout spécialement cette espèce de dynamisme centrifuge de l'amour. Je m’explique :
Loin de tout ramener à soi, le vrai amour se trouve en se donnant.
À travers les évangiles et la liturgie de l'Eglise, cela est flagrant : le Père, le Fils et l'Esprit... chacun renvoie aux deux autres et semble s'effacer pour mettre les autres en valeur.
Ainsi le Père... Lui que nul n'a jamais vu et que l'on ne peut donc pas représenter s'efface devant le Fils : dans le « Je crois en Dieu » que nous dirons tout à l’heure : deux lignes seulement pour le Père et dix lignes pour le Fils !
Il convoque l'Esprit dès sa première œuvre (cf. les deux premières lectures) et lui donne une place de choix dans toute son œuvre créatrice. Le Père ne fait rien sans l'Esprit.
Le Fils maintenant ... Dans le « Gloire à Dieu », on le réfère tellement au Père qu'on dit de Lui : « Seigneur Dieu, Agneau de Dieu, le Fils du Père » ... « le Fils du Père » ! ... impossibilité de parler de Jésus sans parler de Dieu son Père ! « Le Père, dit Jésus, est plus grand que moi » ... et encore « non pas ma volonté, mais celle de mon Père ». Jésus renvoie toujours au Père et s'efface devant l'Esprit qu'il annonce et promet : « il est bon pour vous que je m'en aille » ... « l'Esprit vous donnera de faire des choses plus grandes encore ».
L'Esprit enfin... C'est Lui qui nous fait nommer Dieu « Père » : « l'Esprit fait de nous des fils qui crions vers Dieu en l'appelant : 'Abba !' ‘Papa’ » . L'Esprit nous oriente vers le Père et nous renvoie toujours à Jésus : « l’Esprit reçoit ce qui vient de Jésus pour nous le faire connaître » vient de nous dire l’évangile, en sa finale.
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Eh bien, pour nous, les humains, si aimer c'était cela : ne pas chercher sa propre gloire, ne pas être le centre de tout et tout attirer à nous, mais vouloir que l'autre grandisse, aime et soit aimé... !
Alors, je peux me poser de sacrées questions sur ma manière d'aimer mes proches : est-ce que vraiment je les aime pour eux-mêmes ou pour l'avantage que je pourrais en tirer ? Devant ce grand mystère du seul et unique Dieu qui est à la fois Père, Fils et Saint Esprit, découvrant toujours mieux qu’aimer c’est donner.
Après ces quelques miettes de l’amour trinitaire j’aimerais dire que Dieu se met « en quatre » pour aimer de façon parfaite.
Mais quatre ce n’est pas trois.
J’ose alors y ajouter la Vierge Marie, en ce beau mois de mai.
Voici ce qu’en dit le dernier concile :
« La Vierge Marie […] reçoit cette immense charge et dignité d’être la Mère du Fils de Dieu, et, par conséquent, la fille de prédilection du Père et le sanctuaire du Saint-Esprit, don d’une grâce exceptionnelle qui la met bien loin au-dessus de toutes les créatures dans le ciel et sur la terre. » (Vatican II, Lumen gentium 53).
Alors je maintiens que Dieu se met en quatre pour aimer.
A nous aussi de nous mettre en quatre pour mieux aimer les autres et nous donnant toujours davantage.
Que la Vierge Marie, Mère de Dieu, soit bien vénérée vendredi prochain dès 19 h de St Vincent à Caneta, durant notre nouvelle procession mariale. Je vous y invite nombreux de Biriatou pour confier à la Vierge, Notre Dame de la Bidassoa, toutes nos intentions personnelles, familiales et paroissiales, qu’elle portera à Dieu Père, Fils et Esprit Saint. Amen