TROISIEME DIMANCHE DE CAREME A
Il y a plusieurs types de soif :
- J’ai soif, parce qu’il fait chaud, et un verre d’eau me ferait le plus grand bien.
- J’ai soif d’amour, de reconnaissance et de paix dans ce monde souvent inhumain où règne le chacun pour soi.
- J’ai soif d’un vrai travail, d’un vrai logement, alors que la vie précaire me colle trop à la peau et à celle de ma famille.
- J’ai soif d’éternité dans ce monde du zapping où l’on passe sans transition d’une chose à l’autre…
Dans l’évangile de ce jour il était aussi question de soif :
Jésus avait soif, il s’assoie au bord du puits de Jacob et, n’ayant rien pour y puiser de l’eau, il demande à une femme portant une cruche : « Donne-moi à boire. »
Cette femme, appelée la Samaritaine, venait puiser de l’eau à ce puits, comme elle le faisait très souvent pour étancher la soif de sa famille.
Mais aujourd’hui, au bord du puits, Jésus a soif de rencontrer cette femme pour lui faire un don capable d’étancher toutes les soifs de sa vie.
« Celui qui boira de l’eau que moi je lui donnerai n’aura plus jamais soif. » lui dit-il.
Cette eau, c’est l’eau vive ; l’eau vive de la foi !
La source est en Dieu. Celui qui répand l’eau de la foi c’est le Christ : il nous fait don de la foi !
Cette eau, c’est l’eau vive ; l’eau vive de l’amour !
La source est en Dieu. Celui qui a donné sa vie pour nous par amour c’est le Christ : il nous fait don de son amour !
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En matière d’amour justement, cette femme de Samarie, n’était pas des plus exemplaires… 5 maris et aujourd’hui un compagnon. Mais Jésus ne la condamne pas…
En lui demandant : « Va, appelle ton mari, et reviens. » il lui permet d’être vraie avec elle et avec lui.
Sans mentir, sans rien cacher, elle avoue ses nombreuses liaisons.
Pour Jésus cette vérité lui va droit au cœur.
Oui, elle avait soif aussi d’amour ; elle n’a pas pu réussir à durer dans l’amour et Jésus la rejoint dans sa souffrance de femme et d’épouse.
Et c’est à partir de ce moment là, qu’elle commence à comprendre que cet homme devant elle, était le Messie attendu.
Elle le dira aussitôt à tout son village : « Venez voir un homme qui m’a dit tout ce que j’ai fait. Ne serait-il pas le Christ ? »
Elle avait même laissé sa cruche au bord du puits… comme pour symboliser que sa soif intérieure n’avait plus besoin de ce récipient mais qu’elle était elle-même comme le tabernacle d’un trésor : la foi en train de se répandre et de rejoindre toute sa vie… même ses échecs.
Je retiens aussi, la conséquence de son témoignage de femme sur tout son village : le texte nous dit :
Beaucoup de Samaritains de cette ville crurent en Jésus, à cause de la parole de la femme qui rendait ce témoignage : « Il m’a dit tout ce que j’ai fait. »
Et bien quand Jésus parle de source jaillissante, il veut sûrement dire que l’eau qui jaillit des cœurs croyants peut en abreuver d’autres : en tout cas c’est ce qu’a vécu la Samaritaine, elle qui a parlé, qui a témoigné, qui a été messagère.
Ainsi nous pouvons dire avec St Paul (deuxième lecture) :
« L’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. »
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Quelques pistes de réflexions et de questionnement pour nous aujourd’hui :
= Les soifs des uns et des autres ne doivent pas nous laisser secs. Nous devons les écouter et les accueillir et tout mettre en œuvre pour que tout être humain, près de nous et loin de nous, soit désaltéré.
= Notre manière de parler du Christ autour de nous doit témoigner de la proximité qu’il a avec toute personne : nous devons témoigner que Jésus s’arrête sur la margelle du puits de tout le monde ; et il se fait don : don de l’eau vive, don de la foi, don de l’amour et don du pardon.
= Nous ne serons témoins que si nous sommes d’abord nous-mêmes au pied du Christ pour accueillir son eau vive.
Elle nous a été donnée le jour de notre baptême pour la vie éternelle ; elle a sa source dans le cœur même du Christ, cœur transpercé par la lance après sa mort d’où jaillit du sang et de l’eau.
L’eau qui devient alors signe d’amour du Christ sans cesse répandu sur nous.
AMEN.