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La Paroisse
Homélie du TROISIEME DIMANCHE DE PÂQUES A
Homélie du TROISIEME DIMANCHE DE PÂQUES A

| Jean-Marc Lavigne 889 mots

Homélie du TROISIEME DIMANCHE DE PÂQUES A

230ème anniversaire du bombardement d’Hendaye

TROISIEME DIMANCHE DE PÂQUES A

230ème anniversaire du bombardement d’Hendaye 

              Ce fut comme une bombe, une déflagration pour les disciples de Jésus quand ils l’ont suivi depuis son arrestation, durant son procès et jusqu’au sommet du Golgotha où cet homme totalement homme et à la fois Dieu totalement Dieu a crié vers son Père avant de laisser son corps s’écrouler pendant au bois de la croix.

           Et les disciples qui vont à Emmaüs, sont remplis de cette souffrance ; ils sont atteints comme par des boulets, leur foi est détruite.

Ce drame de la mort de Jésus rejoint le drame que vécut Hendaye en 1793, la croix avait été plantée sur notre ville, la destruction a été quasi-totale.

           Et comme les deux disciples d’Emmaüs, combien d’individus et de familles se sont trouvés dans l’angoisse proche de l’agonie : fuite, abandon du « chez soi », recherche d’abris de fortunes ou d’amis, manque de perspective d’avenir… en tout cas mort dans l’âme.

 

           En voulant commémorer aujourd’hui (demain) cet évènement qui a tant marqué Hendaye jusqu’à la rayer de la carte, nous ne voulons pas ruminer de l’amertume ni ranimer des braises de haine et de revanche.

             Bien au contraire, nous voulons nous réjouir de ce qui a suivi quand le soleil a de nouveau fait resplendir les maisons reconstruites, quand la fin de la guerre a été proclamée, quand nos deux côtés de la Bidassoa sont redevenus des mains tendus et non plus des poings levés.

            Cela s’appelle la PAIX, et même la RECONCILIATION. Même si on ne peut pas oublier ; on ne doit pas oublier ; mais on doit repartir d’un nouveau pas.

 

          Et nous retrouvons là notre évangile, nos deux disciples… après la douleur de la mort de Jésus ; ils découvrent petit à petit que celui-là même qui était mort est vivant.

            Mais ce n’est pas facile pour eux d’admettre, de croire qu’il est ressuscité trois après sa mort… il faut du temps, comme après tout traumatisme… alors avec délicatesse, Jésus de nouveau vivant, ressuscité, qu’ils ne reconnaissent pas, leur explique tout : qu’il fallait qu’il meure et qu’il entrerait ensuite dans la gloire (une façon de parler de sa résurrection).

             Et puis le temps de leur blessure devient le temps de la consolation : les disciples ne veulent pas laisser cet homme Jésus les quitter ; ils mangent ensemble ; et là, ils le reconnaissent quand il rompt le pain et qu’ils le leur partage (comme lors de son dernier repas, la veille de sa mort) puis il disparait à leur regard. Il leur reste ce pain et ce vin qui reste toujours avec nous à chaque messe, à l’autel, Jésus vivant ressuscité qui se donne à nous.

 

           Notre cité aussi est passé de la blessure à la consolation ; oh on a failli ne pas rebâtir Hendaye pour que ses ruines deviennent un témoignage de l’horreur ; or ce ne sont pas des ruines qui vont vivre ; c’est la reconstruction et cela a été fait quelques temps après. Comme si nos ancêtres ne voulaient pas laisser partir cette dignité, cette soif de vivre qui les attachaient à leur territoire.

            Et de nouveau, on a dressé les tables dans les maisons, on s’est nourris les uns les autres à la table de l’espérance… et pour beaucoup c’était leur foi en Christ vainqueur de la mort qui fut, je pense, leur moteur. Et la table de l’Eucharistie est redevenue la source de leur foi et de leur raison de vivre, au cœur du village !

 

             Jésus ressuscité se donne toujours à reconnaître dans ce qui rejaillit, se relève, s’organise, se construit ensemble.

             Finalement nos deux disciples quittent Emmaüs se lèvent et retournent à Jérusalem chez les apôtres qui eux aussi commencent à s’ouvrir à la grande et bonne nouvelle de la résurrection du Christ Jésus.

 

             C’est un peu ce que l’on fait aujourd’hui en commémorant le bombardement d’Hendaye mais surtout en nous réjouissant que notre chère ville ne reste pas ruine et odeur de poudre mais maisons, quartier et bonne odeur de fraternité, que la population se soit mobilisée pour faire gagner la vie…

           Et plus tard, les bonnes relations Hego alde – Ipar alde ont été créées et demeurent malgré des périodes qui furent troubles et violentes mais aujourd’hui un nouveau chapitre s’écrit plein d’espoir…

               Toujours ouverte et accueillante notre ville est constituée de populations nouvelles issues de contrées et de cultures bien différentes des nôtres et ainsi les couleurs, les modes de vie, les soucis, les rêve et les langues cohabitent et nous obligent tous, avec enthousiasme, à nous ajuster les uns aux autres.

            Et c’est ainsi que continue à se développer ce qui n’est pas le cul de sac de la France mais la ville qui renaît s’ouvre, accueille toujours sans perdre les racines et les beaux fruits de son identité.

             

C’est pour nous chrétiens là encore un signe de la résurrection du Christ qui n’abandonne pas les siens et qui avec tous, croyants et non croyants, souffle son Esprit de Vie à tous les hommes et toutes les femmes de bonne volonté.

                                                                                   Amen

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