QUATRIEME DIMANCHE DE L’AVENT A
Depuis toujours, Dieu a eu le projet de donner au monde son Fils en le faisant homme parmi les hommes.
Mais entre projet et réalisation, il en a fallu du temps et des évènements qui courent à chaque page de la Bible nous relatant l’histoire du peuple choisi duquel Dieu viendra à la rencontre de l’humanité.
Voilà que maintenant Dieu choisit un couple précis pour que, elle, Marie, porte l’enfant et le mette au monde ; et que lui, Joseph, en soit le père adoptif… parce que le vrai Père c’est bien lui, Dieu.
Dans ce jeune couple de Palestine, voilà que Dieu fait irruption de façon inattendue, inexpliquée.
Marie avait accepté de donner son corps pour que se tisse cet être unique, le fils unique de Dieu.
Mais Joseph se trouve alors dans une situation embarrassante voire inacceptable : « Voilà que ma fiancée avec qui je n’habite pas encore est enceinte… dois-je continuer ma vie avec elle ? » se demande-t-il.
Imaginez cela chez vous…
La solution c’est la séparation, n’est-ce pas ?
C’est la solution qu’avait choisie également Joseph. Sans faire de mal à Marie, il allait la répudier, la renvoyer, discrètement, sans aucun scandale.
Tout aurait pu s’arrêter-là.
Après tout l’essentiel était acquis. Le Fils de Dieu avait bien une mère : Dieu le Père pouvait donner au monde son Fils…
Lui fallait-il cet homme, ce Joseph ?
Et bien oui ! On est quelqu’un en humanité si on a une ascendance : et elle est donnée à cette époque par le père et ses ancêtres.
Comme le Fils de Dieu qui allait naître serait vraiment un homme (tout en étant vraiment Dieu), il avait besoin pour exister devant les hommes une mère et un père humain.
De plus Joseph, était de la descendance de David, un des plus grands rois d’Israël.
Ainsi, par Joseph, père adoptif, Jésus entre dans cette même descendance.
Joseph le comprendra dans le secret de son cœur (symbolisé dans l’évangile d’aujourd’hui par une vision en présence de l’Ange du Seigneur). « L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint. »
Alors il comprend ce que Dieu attend de lui :
Deux choses toutes simples :
- « Ne crains pas de prendre chez toi Marie. »
- « à cet enfant, tu donneras le nom de Jésus. »
Chaque fois qu’une mission est confiée par Dieu ces paroles son dites : « Ne crains pas… » Ainsi il prendra le risque de prendre chez lui Marie… quitte à ce que les voisins ou d’autres trouvent cela bizarre…
Joseph est vraiment un homme juste, parce qu’il s’ajuste à Dieu et non au qu’en dira-t-on.
Ne crains pas…
Tu lui donneras le nom de Jésus.
Ce n’est pas Marie qui donnera le nom à son fils, c’est Joseph… et donner un nom à quelqu’un c’est le faire exister… Joseph fera exister familialement, socialement et religieusement ce petit enfant au sus et vues de tout le monde… « N’est-il pas le fils de Joseph, celui-là ? » diront certains plus tard en refusant d’écouter Jésus… alors que ce nom : Jésus veut dire « Le Seigneur sauve ». Bonne Nouvelle déjà contenue dans ce beau prénom donné par Joseph.
---------------
Voilà une façon de commenter l’évangile d’aujourd’hui, il y en a d’autres…
Son application dans nos vies n’est pas très facile à trouver…
Voici tout de même trois pistes concrètes qui pourront, peut-être, nous aider à faire de Joseph un compagnon de route, un saint pour notre vie :
= D’abord, Joseph est un homme qui ressemble à beaucoup d’autres hommes au cours des siècles et jusqu’à aujourd’hui.
Des hommes qui souffrent en famille sans comprendre, au début, ce qui leur arrive.
Des hommes dépassés par leur rôle.
Des hommes qui pensent ne pas avoir de place dans la vie familiale.
= Ensuite, Joseph est un homme juste ; parce qu’ajusté à Dieu, disions-nous.
A quoi ou a qui sommes-nous ajustés : à la mode, à la routine, à nos péchés mignons ?
Sachons nous ajuster à celui qui nous transformera à son contact et qui nous fera porter des fruits de vie.
= Enfin, donner un nom à quelqu’un c’est le faire exister aujourd’hui encore ; on est père d’abord au son de notre voix et à la clarté de notre regard sur nos enfants : c’est ainsi qu’ils grandiront épanouis.
Donner un nom, faire exister quelqu’un, c’est être hommes et des femmes de relation : tant de personnes ne se considèrent pas elles-mêmes, ou sont appelés par le numéro de leur dossier, de leur chambre de soins.
Tant d’autres sont aussi seules, isolées.
A deux jours de Noël, que Joseph, si discret dans l’évangile, accompagne nos pas vers celui qu’il a nommé Jésus … et Jésus nous nomme : mes amis … pour que nous nommions les autres : nos frères.
N’est-ce pas cela accueillir dans nos vies : Dieu avec nous ?
AMEN.