PENTECOTE C
La fête de la Pentecôte frappe d’abord notre imagination : elle nous rappelle le coup d’éclat du Saint Esprit. Sa venue remarquée, déterminante auprès des apôtres rassemblés à Jérusalem.
Un événement qui a fait du bruit, celui d’un violent coup de vent, avec du feu, des langues de feu qui se posèrent sur chaque disciple pour produire aussitôt des effets étonnants de communication en diverses langues.
C’est ce qui nous est rapporté dans la première lecture au chapitre 2 du livre des Actes des Apôtres.
Cet événement sonne le coup d’envoi, le signal du départ pour un voyage, le voyage de la Parole de Dieu.
Oui, cette Bonne Nouvelle jaillie du cœur de la bouche de Jésus confiée d’abord aux disciples, pour qu’elle soit ensuite portée chez tous les peuples de la terre, partout dans le monde.
C’était bien là le sens de la mission confiée par le Christ à ses disciples et apôtres au jour de son ascension.
Nous avons compris que cette mission universelle, ce voyage, nous concerne tous. Le Seigneur s’étant engagé auprès des disciples à leur envoyer de l’aide, celle de l’Esprit Saint, cet Esprit nous est encore donné à chacun, chacune, pour que soit annoncée la Bonne nouvelle à tout homme et toute femme de bonne volonté aujourd’hui par nous.
Oui, les merveilles de Dieu se doivent d’être proclamées dans toutes les langues. À chacun et chacune des croyants de se laisser remplir de l’Esprit Saint, à chacun, à chacune de s’exprimer selon le don de l’Esprit.
Mais la Pentecôte, – les lectures d’aujourd’hui nous le disent bien – c’est aussi le rappel d’un autre voyage, un voyage intérieur, plus intime, de la Parole de Dieu.
L’Esprit Saint nous est donné au baptême puis en plénitude à la Confirmation pour que l’évangile du Christ nous travaille le cœur et l’âme. Il vient nous transformer intérieurement.
La lettre de Paul aux Romains ainsi que l’évangile de Jean orientent notre réflexion en ce sens. L’Esprit Saint nous est donné pour nous configurer au Christ. Il poursuit en nous une œuvre de conversion, de sanctification, d’illumination ; l’Esprit Saint porte en nous une influence, le plus souvent discrète, patiente, d’abord intime.
Cette œuvre de l’Esprit Saint ne produit pas toujours des effets éclatants. Il lui faut parfois du temps. C’est une question d’ajustement intérieure, d’intégration personnelle de la foi pour nous accorder aux diverses circonstances de la vie, aux situations que nous vivons, selon nos âges, nos besoins.
= Pour S. Paul, il s’agit de vivre sous l’emprise de l’Esprit et non pas sous l’emprise de la chair. Cet Esprit qui fait de nous des fils et des filles de Dieu. Sous son emprise nous n’avons plus peur, nous sommes libres pour faire le bien en toutes circonstances.
= Jésus, lui, nous parle de l’amour du Père et du Fils qui, de concert avec notre amour, fait son nid chez nous, y trouvant une base permanente, une demeure.
Jésus dit en effet : « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole ; mon Père l’aimera, nous viendrons vers lui et, chez lui, nous nous ferons une demeure ».
L’Esprit de Pentecôte nous rappelle toutes ces possibilités ; c’est un agent de communion, de paix et de communication, un maître intérieur qui nous enseignera tout et nous fera souvenir de tout ce que Jésus nous a dit.
La Pentecôte, c’est tout cela ensemble : le signal donné pour l’expansion de la foi en Église, le point de départ d’une mission universelle, d’un projet immense.
C’est aussi la fête de l’intériorité, alors que nous célébrons notre rapport intime au Dieu vivant, qui demande à rejoindre, dans et par l’Esprit, toutes les fibres de notre être pour faire de nous d’authentiques témoins de sa présence en vue du Royaume déjà là et à venir.
Amen