JEUDI SAINT 2107
Au plus intime de la vie de Jésus et de ses apôtres, alors que tout va basculer pour lui demain quand il sera écartelé sur la croix,
il est ce soir avec les siens, ses 12 apôtres.
Et il leur laisse les paroles et les gestes qui fixent à jamais sa présence future au milieu des hommes et des femmes de toutes les générations et jusqu’à la fin des temps.
= Il dit d’abord comme un arc triomphal qui couronne la vie de son Eglise :
« C’est un exemple que je vous ai donné ».
Exemple. Que veut dire ce mot ?
D’abord cela veut dire qu’on a vu et qu’on voit ce que Jésus fait : il a lavé les pieds de ses apôtres, ces douze hommes les plus proches de lui.
Voilà l’exemple donné.
Exemple. Que veut dire encore ce mot ?
Qu’il faudra adapter ce geste du lavement des pieds à toutes les époques et sur les cinq continents : suivre son exemple c’est se mettre au service des autres toujours en partout. C’est se mettre à genoux au pied du petit, du pauvre, du nécessiteux pour l’aider, l’aimer jusqu’à nous laisser instruire et évangéliser par le pauvre.
Exemple a donné ensuite le mot : exemplaire.
Oui, Jésus a été exemplaire dans toute sa vie, dans sa vocation en fidélité à son Père et en fidélité à toute l’humanité. Sa vie, qui aurait pu être pouvoir et domination a été amour et service.
Exemplaire : tous les grands de ce monde, tous les responsables des nations et des religions devraient l’être. Or nous souffrons de voir nos décideurs se vautrer dans des comportements et des avantages indignes de leurs fonctions ; nous souffrons de voir notre Eglise se draper dans des comportements d’irrespect envers des enfants et des jeunes ; nous souffrons de nous voir chacun si imparfaits alors que nous avons mis nos pas dans ceux du Christ qui nous montre aujourd’hui qu’il est grand quand il se fait petit. Qu’il est le Très-haut quand il se fait le Très-bas.
Oui, prions souvent pour que l’exemple du Christ serviteur féconde le monde, les religions, notre Eglise, et chacun de nous.
Tendons sans nous décourager vers une vie exemplaire. Sinon nos célébrations les plus belles ne seront que mascarade et singerie de la Parole de Dieu.
Par le service vécu dans nos communautés et dans le monde, c’est Jésus qui continue de se mettre à genoux devant l’homme, la femme, l’enfant pour le rendre plus fort dans sa marche quotidienne et cela jusqu’à la vie après la mort.
= Proche de l’exemple, il y aussi cette seconde parole de Jésus inscrite à l’encre de son sang sur l’arc triomphal qui couronne la vie de son Eglise :
« Faites cela en mémoire de moi ».
Faire quoi ? Prendre le pain, prendre le vin et les offrir à Dieu. Y voir le mémorial de l’offrande de Jésus sur la croix mêlé à l’offrande de nos vies. Et en faire notre nourriture jamais égalée. Dieu nous nourrit de lui-même. C’est le Christ qui vit en nous quand nous communions à la messe. C’est le don l’Eucharistie ! Et par là même le don du ministère des diacres et des prêtres qui sont les instruments oh certes indignes mais irremplaçables de l’aujourd’hui de l’Amour donné du Christ pour son peuple !
Oui, ensemble, laïcs, religieuses, prêtres, faisons cela en mémoire de Jésus tous les dimanches.
Je disais en commençant que Jésus nous laisse les paroles et les gestes qui fixent à jamais sa présence future au milieu des hommes et des femmes de toutes les générations et jusqu’à la fin des temps.
En sommes-nous convaincus, chacune et chacun de nous ?
Regardons déjà vers demain, vendredi Saint : c’est là, en regardant la croix du Christ, qu’est la clé de tout.
Amen.
