DIMANCHE DE LA SANTE
CINQUIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE
Bien chers amis, nous allons aujourd’hui fêter Dieu qui nous touche, qui nous rejoint dans notre cœur et notre corps, notre esprit et notre âme par ce qu’il est le Dieu de l’Alliance, Dieu tendre, rempli de miséricorde et d’amour.
En célébrant l’Onction des Malades, l’Eglise continue les gestes d’amour du Christ et de ses apôtres sur tous les souffrants, tous ceux qui sont marqués d’une manière ou d’une autre dans leur vie. Ainsi l’Eglise, par l’Imposition des mains et l’Onction d’huile, vous touchera de la part de Dieu. Cette caresse du Seigneur, comme aime le dire le pape, cette caresse du Seigneur sera accomplie par moi, votre serviteur et votre ami, votre frère et votre prêtre.
Alors c’est d’abord sur moi que j’implore la miséricorde de Dieu. Comme pour le prophète Isaïe (1ère lecture), je suis en adoration devant la Sainteté de Dieu ; et parfois, comme Isaïe, je me sens bien petit devant ma mission et je dis : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures ; et mes yeux ont vu le Seigneur de l’univers ! »
Je demande que d’une manière ou d’une autre, le séraphin vole vers moi, tenant un charbon brûlant et qu’il l’approche de ma bouche et dise : « Ceci a touché tes lèvres, et maintenant ta faute est enlevée. » Et le Seigneur me dira aujourd’hui comme chaque jour depuis 35 ans : « Qui enverrai-je ? qui sera mon messager ? » et je répondrai ce matin encore : « Me voici ! Envoie-moi ! »
Alors c’est vous qui recevrez de ma main, de la main de l’Eglise votre mère, les signes du Sacrement des malades.
Comme à l’époque du Jésus historique, il y a plus de 2000 ans, le Christ ressuscité prend place dans votre barque, dans votre vie qui est parfois submergée par les eaux des difficultés et des soucis, qui est comme une coque abîmée par les rochers du quotidien, parfois dans la souffrance et les pleurs.
Et Jésus vous dit d’avancer au large et de jeter le filet… ce qui veut dire d’élargir vos cœurs et votre foi en lui ; d’écouter de mieux en mieux sa Parole chaque jour, pour avancer, sans reculer ni faire du sur-place ; et d’oser faire passer par-dessus-bord ce qui vous angoisse et vous garde noués, comme un cordage de filets.
Ainsi vous plongerez dans les eaux de son amour, dans lesquelles vous êtes re-nés par le baptême et qui doit être pour vous un bain de jouvence. Mais ce baptême vous a été donné il y a bien longtemps.
Eh bien ! Aujourd’hui il est comme déployé par ce Sacrement de l’Onction que vous recevez du Seigneur car il vous touche par sa tendresse et vous donne sa force par sa présence tout près de vous.
Alors vous pourrez encore jeter le filet pour être pêcheurs d’hommes. Vous me direz : mais comment ? Ma santé ne le permet pas, ni mon âge, ni mes forces… Comment ? Par votre nouvelle façon d’être, de vous comporter avec ceux qui vous entourent (famille, soignants, amis), en étant reconnaissant pour ce que vous vivez grâce aux autres, également en devant un chrétien bien plus confiant en Dieu, et en luttant contre la maladie avec détermination jusqu’à parfois offrir vos souffrances (physiques ou morales) au Seigneur pour quelqu’un ou pour une cause qui vous tient à cœur. C’est tout cela être pêcheur d’homme. Et pour cette mission qui vous est confiée dans la barque de votre vie, Jésus vous dit : « Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras. »
Aujourd’hui, par l’imposition de mes mains sur votre tête c’est vraiment le Christ qui vous donne son Esprit d’amour et de paix.
Aujourd’hui, par l’onction d’huile sur votre front et dans vos mains, c’est vraiment le Christ qui vous apaise et vous fortifie.
Ouvrez tout votre être à sa présence.
Amen