"... La Trinité n’est pas un casse-tête intellectuel. Elle est don mutuel dans l’amour... "
TRINITÉ 2020
Le mystère de la Sainte Trinité, un seul Dieu en trois personnes. Le mot trinité c’est à dire « tri-unité », est un concept qui s’est développé dans la tradition de l’Église pendant des siècles en s’inspirant de la Bible.
Dans le Nouveau Testament, le mot Trinité ne figure nulle part. Jésus parle de Dieu comme d'un Père, de son Père. Il promet à ses disciples que l’Esprit Saint viendra les animer et les faire vivre.
Cela a donné, après mûre réflexion, la Sainte Trinité. Ce concept est apparu au 2° siècle ; il a été fixé au 4° lors des conciles de Nicée et Constantinople dans les églises d'origine grecque.
Trinité, c'est la formule qui a été employée pour décrire Dieu, puisque les pères des Conciles ne trouvaient pas une meilleure manière de le définir avec des mots trop faibles et impuissants.
Mais il n’en demeure pas moins que Dieu est toujours au-delà de nos mots, de nos images et de nos définitions.
Je disais que c’est la Bible qui avait inspiré à la longue de concept de Trinité… :
Justement, la 1ère lecture de ce dimanche nous montre un « Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de vérité » qui s’est révélé à Moïse dans le désert du Sinaï. Notons le caractère concret des expressions dans ce texte et aussi la manière dont Dieu se comporte. Le cadre est celui d’une rencontre familière. Dieu prend l’initiative de descendre, de se placer auprès de Moïse, de passer devant lui, et il proclame son nom. Tout est emprunté au vocabulaire d’une relation humaine et aimante, et mis en rapport avec l’histoire des hommes
dont Dieu partage la marche et à laquelle il reste fidèle malgré les infidélités du peuple. Ça sent bon l’Alliance et la fidélité de Dieu !
Dans le Nouveau Testament maintenant… :
Dieu nous aime comme un parent aime son enfant. Jésus est mort sur la croix pour le salut du monde. Jésus est ressuscité par l’Amour de son Père pour nous tous. Jésus nous a ainsi fait connaître Dieu. Il nous l’a fait connaître aussi par ses paraboles. Il y montre Dieu comme un Père généreux même pour l'ouvrier de la dernière heure, miséricordieux pour le fils prodigue qui revient vers lui. Jésus nous révèle également Dieu par ses actions : il libère celui qui est prisonnier de ses démons intérieurs, il relève celui qui n'a plus la force de vivre, il réintègre dans la communauté celui que l'on rejetait à cause de sa différence. Il est venu pour sauver et non pour juger : Le Christ prend bien soin de le préciser.
Mais encore, Jésus appelle à sa suite des gens considérés comme peu recommandables, il se montre libre devant les exigences trop dures de la Loi, il mange avec n'importe qui sans tenir compte de la rumeur chez les bien-pensants. Jésus est visage de Dieu parmi nous.
Le Dieu qui se donne à voir en Jésus est un Dieu qui donne à chacun de nous de pouvoir vivre à plein son humanité. Un Dieu qui a foi en l'humanité, qui espère en l'humanité, qui aime l'humanité.
Dieu existe en communication, en relation et en amour.
Dieu est Un mais il n'est pas solitude. Il est partage et don.
Autrefois, on nous présentait un Dieu d'abord tout-puissant qui pesait sur nous d'une manière autoritaire et écrasante. On avait fondé la foi sur la peur et non sur l'amour, sur le contrôle et non sur la responsabilisation, sur l'intimidation et non sur l'encouragement et la confiance.
Le péché n'est pourtant rien d'autre que de passer à côté de notre chemin de vie, de notre bonheur, de notre épanouissement.
Tout comme Dieu est par nature Trinitaire, nous sommes nous aussi, par notre nature de créature, des êtres de relation, faits pour aimer, pour rentrer en communion.
Le péché, c’est rater son chemin de vie qui est l'amour ; l'enfer, c'est réussir son chemin de mort qui est l'isolement.
Dieu, dans la personne de Jésus, a pris le risque de mourir cloué sur une croix, pour nous arracher à l'enfer, à nos enfermements.
Dieu est avant tout un Dieu tout-puissant d'amour. Il a préféré l'amour au pouvoir, le respect au contrôle, le risque d'être refusé à la tentation de s'imposer.
Par conséquent, cela doit changer notre regard sur le monde. Nous devons porter sur le monde un regard d’amour, de compassion, de pardon.
Notre regard ne doit pas porter de jugement, de condamnation, d’exclusion ou de rejet. Et notre langue que de mal elle fait elle aussi…
Si c’est le cas, ce regard et cette langue ne sont pas chrétiens.
Par l’Esprit, nous faisons partie du mystère de Dieu ; nous sommes en relation d’Amour avec Dieu. C’est bien pour cela que St Paul nous dit, comme aux chrétiens de Corinthe, de chercher la perfection, de nous encourager, d’être d’accord entre nous, de vivre en paix pour que le Dieu d’amour et de paix soit avec nous.
Et de vivre cela dans la joie. N’ayons pas de tête de piment au vinaigre comme aime dire le pape François avec le sourire.
La Trinité n’est pas un casse-tête intellectuel. Elle est don mutuel dans l’amour. Amour du Père qui donne son Fils au monde. Amour du Fils qui se donne jusqu’à la croix. Amour du Père et du Fils qu’est l’Esprit.
Alors comment ne pas souffrir de voir, dans l’actualité, ces violences policières jusqu’à tuer par étouffement, jusqu’à défigurer des mineurs à coups de pieds… jusqu’à créer un compte facebook contenant de nombreux messages haineux, sexistes, homophobes et vulgaires échangés entre membres des forces de l’ordre (et ainsi portant gravement atteinte à l’honneur des forces de l’ordre)… c’est le contraire de l’Amour Trinitaire, de l’amour familier et familial qui constitue Dieu et qui nous imprègne.
Prions pour qu’après le déconfinement où nous sommes les choses changent. Que Dieu dans sa puissance d’Amour, Père, Fils et Esprit, soit accueilli dans les cœurs, les cités, les villes et le monde entier pour un monde nouveau selon le cœur aimant de la Trinité.
Amen.