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Paroles du curé
Homélie du deuxième dimanche de l'Avent
Homélie du deuxième dimanche de l'Avent
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 942 mots

Homélie du deuxième dimanche de l'Avent

DEUXIEME DIMANCHE DE L’AVENT   C

 

Noël c’est bientôt et je crois bien que personne ne l’oublie, surtout pas les enfants. Ça se prépare très activement dans les familles. Nous voulons tous que ce soit une belle fête.

 

Les textes bibliques de ce dimanche, deuxième de l’Avent, sont là pour nous ramener au vrai sens de cet événement. Nous y trouvons des appels à l’espérance et à la joie :

 

= Et pourtant, à l’époque du prophète Baruc (première lecture), la situation était catastrophique. Une puissance étrangère a soumis le pays, c’est Babylone qui a balayé Israël, qui a emporté ses prêtres, ses fonctionnaires et ses artisans pour son service, qui a détruit le temple de Jérusalem, qui a exilé le peuple Hébreux.

C’est dans ce contexte douloureux, catastrophique, contexte de la mort d’un peuple, que le prophète lance un appel… vous savez à quoi ?  à la joie et à l’espérance ! « Quitte ta robe de tristesse et de misère, et revêts la parure de la gloire de Dieu pour toujours. »

Et un peu plus tard le peuple revivra : ce sera le retour triomphal des exilés de Babylone. La gloire du Seigneur, sa justice et sa miséricorde, vont rayonner définitivement sur Jérusalem.

 

Ce message d’espérance nous rejoint aujourd’hui. Nous vivons dans un monde pollué par la violence, l’injustice et la haine, les tensions de toute sorte dans un contexte national d’incompréhension où deux blocs s’affrontent sans trouver de terrain de dialogue et encore moins de justice et de fraternité.

Mais le Seigneur est là : avec lui, le mal ne peut pas avoir le dernier mot.

L’Avent c’est le temps de la venue de Dieu dans notre vie. Il est hors de question de rester prostrés dans la tristesse et la peur. Dieu est là pour le salut de tous les hommes.

 

= Dans la seconde lecture, saint Paul nous rappelle précisément que le salut de Dieu pour tous les hommes est réalisé en Jésus Christ. Bien qu’il soit en prison, Paul nous fait part de sa joie et il nous invite à la confiance.

Il rend grâce au Seigneur pour cette Église de Philippe qu’il a fondée et qui reste en pleine communion avec lui. Mais le principal acteur de cette évangélisation c’est Dieu lui-même ; c’est lui qui agit dans le cœur des hommes. C’est grâce à lui que l’Évangile peut porter du fruit.

 

          = L’Évangile nous ramène à une situation bien précise de l’histoire. Le peuple d’Israël vit sous l’occupation romaine. Beaucoup souffrent de la famine et de l’oppression. Il fallait lutter pour survivre.  

C’est précisément là que Dieu intervient. Il ne s’adresse pas à un dignitaire qui vit dans le temple ou dans un palais richement doré mais à un homme tout simple. Il s’appelle Jean, Jean le Baptiste, et il vit dans le désert.

 

Le même Dieu nous adresse sa parole aujourd’hui. Mais pour l’entendre, il nous faut, nous aussi, aller dans le désert ; ce désert, ce n’est pas le Sahara : aller au désert c’est sortir de l’agitation ou du bruit du monde pour trouver des lieux de silence ; c’est prendre du recul par rapport à toutes ces campagnes publicitaires et ces médias puissants qui nous envahissent chaque jour. C’est dans le silence et le recueillement que nous reconnaîtrons la voix du Seigneur pas perchée hors du monde mais bien dans les fracas du monde… et les tentatives de paix. 

Ecoutons notre évêque, Monseigneur Marc AILLET : « Ces derniers mois et ces dernières années, les pouvoirs publics ont donné le sentiment d’écouter et de privilégier les revendications communautaristes ou catégorielles et parfois tapageuses d’un certain nombre de minorités, au détriment des préoccupations et des priorités réelles de nos concitoyens, en particulier des plus défavorisés d’entre eux (…) »

 

Voilà qui fait écho à l’appel de Jean le Baptiste : « Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers. Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis… »  

 

Ce chemin du Seigneur, nous avons à le préparer dans notre vie, notre famille, notre paroisse, notre pays et notre monde. Et pour y parvenir un grand déblayage s’impose. Sur les chantiers, on utilise un bulldozer. Notre bulldozer à nous, c’est la prière. C’est elle qui nous ouvre à Dieu et aux autres.

 

          Il y a urgence à préparer la route du Seigneur.

  

Une route, ça se construit avec des tunnels et des ponts. Hâtons-nous de raser les montagnes de notre orgueil et de notre vanité, du mépris, de l’arrogance et de la surdité.

 

Jetons des ponts vers ceux qui nous entourent. Creusons des tunnels pour rejoindre ceux dont tout nous sépare.

Autrement dit, il s’agit de faire œuvre d’unité, de paix et de réconciliation. Il s’agit de tout faire pour nous rapprocher de ceux qui nous entourent et redevenir frères et sœurs.

 

Une route enfin, ça se goudronne. Par notre amour sans cesse renouvelé, nous allons dérouler le tapis rouge et fleuri pour le Seigneur qui vient à nous pour nous combler de son amour.

Il vient à nous par la Parole de l’Évangile qui est une Bonne nouvelle.

Il vient à nous dans l’Eucharistie qui nous rassemble.

Il vient à nous dans le pauvre qui appelle et le gouvernant qui se laisse interpeler.

 

Il veut ainsi nous rejoindre dans notre vie de tous les jours, tout spécialement à l’approche de Noël.

Alors oui, disposons-nous à vraiment l’accueillir avec tout notre amour. C’est à ce prix que « tout être vivant verra le salut de Dieu ».

 

                                                           Amen

 

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