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La Paroisse
Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 695 mots

Homélie du 6ème dimanche du temps ordinaire

SIXIEME DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C

 

          Les prophètes ont décrit le temps messianique comme le temps pendant lequel on prendrait soin des pauvres, des affamés, des persécutés. Jésus proclame que ce temps est arrivé. 

 

Pour les prophètes les béatitudes étaient au futur, une espérance, un à-venir : « viendra un temps où les pauvres seront bienheureux ».

Pour Jésus c’est le présent : aujourd’hui les pauvres sont bienheureux. Il y a une seule raison, fondamentale à cela : le Messie, le Roi des rois et son Règne est arrivé. Un Règne qui renverse les valeurs communes.

 

Luc propose quatre béatitudes qui nous concernent : les pauvres, ceux qui pleurent, les affamés, les persécutés.

          Et en parallèle, un jugement sévère sur le monde riche : « Quel malheur pour vous les riches, quel malheur pour vous qui êtes repus, quel malheur pour vous qui riez maintenant, quel malheur pour vous lorsque tous les hommes disent du bien de vous… ».

          L’échelle des valeurs que propose le Christ est le principe de l’amour, du don, de la solidarité, de la vie, la valeur d’être enfant de Dieu et d’être frère.

Cette échelle est le contraire de l’échelle de valeurs que le monde est en train de suivre avec la violence, la guerre, le meurtre, la mort, le meurtre de la valeur d’être enfant de Dieu, d’être frères et de l’extermination des biens de la terre. 

Si nous suivons la logique non chrétienne, nous disons : « Bienheureux les riches, bienheureux les repus, bienheureux les profiteurs et bienheureux ceux qui sont honorés, ceux qui sont célèbres. » Celui qui dit le contraire est considéré comme un fou ou comme un homme qui veut plaisanter.

 

Voyons ce que cela veut dire « bienheureux », chrétiennement parlant. « Bienheureux » veut dire : « je te félicite », « tu as gagné ». « Tu es dans le bon camp » :  « Bienheureux es-tu » : est une forme de félicitation. Jésus félicite les pauvres !

Et il précise les raisons pour lesquelles ces pauvres sont bienheureux : non pas parce qu’ils sont pauvres, mais parce que le règne de Dieu est avec eux « le royaume de Dieu est à vous » leur dit-il.

Cette béatitude est au présent : le royaume de Dieu est déjà « à vous », ici et maintenant.

 

Nous, nous voyons que sur la terre, ce sont les riches qui règnent et dominent les autres.

Mais Dieu règne d’une autre manière.

Dieu règne en servant parce qu’il est amour. L’amour donne tout jusqu’à se donner soi-même. Dieu est extrêmement pauvre parce qu’il aime, qu’il donne tout, jusqu’à se donner Lui-même.

 

          Dieu-même est don, et notre péché c’est vouloir posséder le don en nous coupant de Dieu, et de cette façon nous le détruisons le don.

 

Si nous vivons du don, en le partageant, il reste toujours un don et se revivifie.

Par contre, si nous prenons possession avec avidité du don, à la fin, nous nions la vie-même qui est don. La vie est don, toutes les choses fondamentales sont don. Nous sommes appelés à vivre de dons, comme les pauvres.

          Alors que l’accumulation met le bonheur dans les choses matérielles, et celui qui accumule fait croire que la vie consiste dans des choses que l’on doit garder étroitement. On devient esclave des choses.

 

Nous immolons la vie aux choses, les pauvres meurent de faim, les riches meurent de stress. La vie n’est pas cela.  

 

          Le désir des choses nous divise les uns les autres et nous détruit.

En revanche, la pauvreté est la chose la plus sublime qui soit à apprendre aujourd’hui pour le salut du monde.

          L’important est de comprendre la beauté de cette pauvreté parce que toute vraie relation est pauvre et n’est pas une domination sur l’autre… car la relation à l’autre n’est jamais une question de possession.

 

Nous recevons l’autre gratuitement, sinon quelle relation est-ce ?

Les enfants sont aimés gratuitement.

Le mari et la femme s’aiment vraiment quand ils s’aiment gratuitement : l’un est un don pour l’autre et tous les deux sont un don de Dieu.

 

Alors mes amis, frères et sœurs, ne nous trompons pas de chemin, ne nous trompons pas de bonheur, ne nous trompons pas de Dieu.

                                                 Amen

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