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La Paroisse
Homélie du 5e dimanche de Carême
Homélie du 5e dimanche de Carême

| Apeza 985 mots

Homélie du 5e dimanche de Carême

CINQUIEME DIMANCHE DE CAREME  B

 

          Dans la page d’Évangile de ce jour, la scène se passe juste avant la passion de Jésus.

Voilà que des Grecs de passage à Jérusalem, donc des non-croyants, veulent voir Jésus pour le connaître.

Ils demandent à l’apôtre Philippe : « Nous voudrions voir Jésus. »

Voyez, à travers ces visiteurs grecs, c’est le monde

païen qui se lève pour prendre le chemin de la foi.

Alors Jésus ne veut pas jouer à la vedette ; il veut être clair et vraie avec ces passagers comme avec nous.

          Ce ne sont pas ses réussites et son pouvoir qu’il met en avant aujourd’hui.

          Non. Jésus proclame que le moment est venu pour lui d’être élevé en croix.

 

Déjà tel était le message de dimanche dernier.

Jésus emploie alors une image pour expliquer comment il va mourir : comme le grain qui tombe en terre ; puis il sera glorifié et portera beaucoup de fruits.

Mais la pensée de devenir ainsi blé qui meurt trouble Jésus, car il reste homme. Il dit : « Maintenant mon âme est bouleversée ».

 

Pour nous aussi être mort n’est pas gênant, c’est mourir qui est terrible. C’est vieillir qui est affreux, et non être vieux. 

Ce qui fait peur et horreur à Jésus, comme à nous tous, c’est de tomber, c’est-à-dire, plus que de mourir, de vivre sa mort.

Le grain tombé en terre souffre : il éclate pour vivre de nouveau. Il n’est pas facile de souffrir et de mourir pour vivre.

 

          C’est ce qu’on appelle l’heure de Jésus. Cette heure est donc venue, l’heure de sa mort puis de sa résurrection qui nous libère.

Jésus n’a pas été compris par les Juifs, par le pouvoir de son époque. Et ils le mettront à mort. Sa résurrection au matin de Pâques est la signature de Dieu

qui atteste que la mort est vaincue et que la vie a gagné.

 

Jésus qui était mort et mis en terre porte beaucoup de fruits, voilà donc Jésus glorifié dans une vie éternelle.

La mort physique est inéluctable.

La mort au sens physique sera toujours au bout du chemin, comme pour Jésus.

 

Ce qui nous est donné, c'est la possibilité de mener une vie nouvelle dès aujourd'hui. Qu’attendons-nous pour nous orienter vers la croix de Pâques ? Se laisser guider par la croix, ce n’est pas nous complaire dans la souffrance et dans la mort, c’est le chemin pour rencontrer Jésus vivant. Chacun doit s'efforcer de réaliser son humanité. Un jour ou l’autre, nous avons tous à vivre ce dépassement de soi, cet Amour qui va jusqu’au bout de lui-même.

 

          Si le grain de blé ne tombe pas en terre où il semble pourrir et mourir, s’il ne se fend pas pour laisser passer le germe, il est inutile. Livré à la mort en terre, il germera et portera un épi. Cette parabole éclaire notre propre vie. Une vie réussie, ce n’est pas une vie qui baigne dans la facilité, dans le bien-être, dans le confort et l’indifférence, comme une graine qui reste fermée, dure, chez le marchand.  

Une vie réussie, c’est une vie donnée. Tout ce que nous faisons pour les autres en vue du Royaume de Dieu, cela ne mène pas au vide, mais à notre libération.  Porter du fruit, c’est mener une vie qui se répand et donne vie à tous.

Jésus est cette graine de blé qui meurt pour donner la vie. L’Alliance ancienne est dépassée, celle qu’on avait fondée sur les pierres de la Loi avec Moïse. Maintenant l’Alliance nouvelle s’enracinera dans les cœurs et dans la vie de tous ceux qui se laisseront conduire par l’Esprit de Dieu.

Nous qui « voudrions voir Jésus », apprenons à ouvrir les yeux de la foi pour voir au-delà du grain de blé qui meurt.

 

          Jésus nous invite à nous dessaisir de notre vie.

Il ne s'agit pas pour autant de nous détourner de la vie, mais bien d'y entrer pleinement, car c'est avant la mort que nous risquons d'être morts si nous refusons de faire de nos vies une création continuelle de grâce et de bonté. 

 Bref, si nous ne savons pas aimer.

Notre destinée est celle du grain de blé : il reste isolé et stérile s'il refuse de tomber en terre et de mourir pour devenir une nouvelle plante. Il y a des moments où nous devons savoir nous dessaisir de certaines choses, et dans une certaine mesure, de nous-mêmes. Alors nous pourrons éclore et porter du fruit. Nous sommes faits, nous aussi, pour le don total de nous-mêmes dans l’amour. L’homme n’est pas fait pour soi. Il est fait pour aimer. Refuser de mourir à soi, c’est rester stérile. La satisfaction de ses petits instincts égoïstes est la route la plus sûre pour rater sa vie.

 

Ecoutez cette histoire et trouvez-en l’énigme :

Un jeune homme entre en rêve dans un magasin. Derrière le comptoir se tient un ange. Le jeune homme lui demande : « Que vendez-vous ? »

L'ange répond : « Tout ce que vous désirez ».

Alors le jeune homme commence à énumérer : « Si vous vendez tout ce que je désire, alors j'aimerais bien : la fin des guerres dans le monde, la fin des bidonvilles en Amérique latine, l'intégration dans la société de tous les marginaux, du travail pour tous les chômeurs, plus d'amour et de vie communautaire dans l'Église ».

L'ange lui coupe la parole : « Excusez-moi, Monsieur, vous m'avez mal compris. Ici, nous ne vendons pas de fruits, nous ne vendons que les graines ! »

 

Demain reste encore à semer. Même si la terre est aride, nous trouverons toujours un endroit pour semer et la vie prendra le dessus.

          Durant le long hiver, le grain de blé enfoui dans la terre semble mort. Il pointe au printemps et devient un épi, gonflé, en quelques semaines, de toute la moisson future.

 

                                                           Amen

 

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