31ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE A
Dans la première lecture et dans l’Évangile de ce jour, chacun en prend pour son grade, les prêtres, le peuple, les scribes et les pharisiens.
= Le prophète Malachie (première lecture) reproche aux prêtres de son temps de « pervertir l’alliance ». Pourtant, ils ont pour fonction de se consacrer à Dieu et de chercher sa gloire ; ils doivent enseigner la loi qui leur a été confiée par Moïse… Or voilà qu’au lieu de penser à la gloire de Dieu, ils ne font que rechercher leur seul intérêt. Le prophète leur reproche leur corruption, leur partialité et un enseignement qui scandalise les croyants. La dénonciation prophétique de l'imposture sacerdotale culmine dans cette menace : « Je maudirai vos bénédictions ! »
Mais en leur montrant leur péché, le prophète les appelle à la conversion. Il leur rappelle que Dieu est un Père qui aime chacun de ses enfants.
Ce rappel à l’ordre s’adresse aussi à nous tous, prêtres et laïcs. À travers ces paroles du prophète, c’est Dieu qui nous parle aujourd’hui. Il nous invite, en premier lieu, à accueillir son amour et, en conséquence, à nous laisser transformer par lui.
= 500 ans plus tard, c’est autour de Jésus de venir bousculer les agissements incohérents en matière d’autorité. C’est l’évangile d’aujourd’hui.
Il dénonce les comportements des scribes et des pharisiens. Mais ce qu’il dit pour eux vaut aussi pour chacun de nous. Qu’il s’agisse des autorités religieuses, politiques ou parentales, ces pièges sont les mêmes.
Premier piège : « Ils disent et ne font pas ».
Nous reconnaissons tous le décalage entre nos belles paroles et notre vie de tous les jours. Il est important que chacun pratique ce qu’il enseigne. Un jour, Jésus a dit : « Il ne suffit pas de dire « Seigneur, Seigneur ! » pour entrer dans le Royaume des cieux, il faut faire la volonté de mon Père. » Nous sommes chrétiens pour annoncer l’Évangile du Christ, mais il importe que toute notre vie soit ajustée à cette Parole.
Deuxième piège : pratiquer l’autorité comme une domination et non comme un service. Jésus reproche aux scribes et aux pharisiens de lier « des fardeaux pesants » et d’en charger les épaules des gens ; mais eux-mêmes « ne veulent pas les remuer du doigt ». Ils ont l’avoir, le savoir et le pouvoir. Cela pourrait être un merveilleux moyen de servir les autres. Au lieu de cela, ils ne pensent qu’à dominer.
Troisième piège : vouloir paraître : « Ils agissent toujours pour être remarqués des hommes ». Avant la lettre, scribes et pharisiens se comportent en personnages "médiatiques".
Nous connaissons tous cette tentation d’aimer paraître, de rechercher la considération et l’intérêt. Dimanche dernier, Jésus nous recommandait de n’agir que par amour pour Dieu et par amour pour nos frères sans chercher les louanges des hommes.