29ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE   A

            Le piège qu’ils tendent à Jésus est bien pensé :

« Est-il permis, oui ou non, de payer l’impôt ? ».

Si Jésus répond « non », on pourra l’accuser de rébellion contre Rome.

S’il répond « oui » il faut payer l’impôt à César, Jésus sera sous-estimé par ces gens qui sont écrasés par les impôts, les plus pauvres de son temps, et qu’il aime et défend tellement.

Pour se dépêtrer de cette question piège.

= Jésus alors demande à ses opposants de lui montrer « la monnaie de l’impôt ».

Il ne l’a pas, lui, cette pièce d’argent, car il vit comme un vagabond itinérant, sans terre ni travail fixe ; il n’a pas de problèmes avec les collecteurs d’impôts.

Puis il les interroge sur l’image figurant sur cette pièce d’un denier.

Tout le monde regarde plus attentivement qu’à l’habitude, sans doute, cette pièce d’argent.

Il y est frappé le profil de Tibère César, et la légende indique : « Tiberius Caesar, Divi Augusti Filius Augustus ». = « Tibère César, fils du Divin Auguste, auguste. »

Au revers de la pièce, ils lisent aussi : « Pontifex Maximus » = « Grand pontife ».

Le geste de Jésus est déjà éclairant. Ses adversaires vivent comme des esclaves du système, car, en utilisant cette pièce frappée de symboles politico-religieux, ils reconnaissent la souveraineté de l’empereur

qui se considère comme un dieu absolu.

Ce n’est pas le cas de Jésus, qui vit de manière pauvre et gratuite, en se consacrant aux plus pauvres et aux plus exclus de l’Empire.

= Jésus ajoute alors quelque chose que personne ne lui a demandé. On lui demande les droits de César et il répond en leur rappelant les droits de Dieu :

« Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu ».

La pièce porte l’image de l’empereur, mais le texte biblique de la Genèse porte l’image de l’être humain, « image de Dieu ».

C’est pourquoi il ne doit jamais être soumis à un quelconque empereur.

Jésus nous l’avait rappelé à plusieurs reprises. Les pauvres appartiennent à Dieu ; les petits sont ses enfants préférés ; le royaume de Dieu leur appartient.

Personne ne doit en abuser.

Ainsi Jésus ne dit pas qu’une moitié de la vie, matérielle et économique, appartient à la sphère de César, et l’autre moitié, spirituelle et religieuse, à la sphère de Dieu. Non.

Son message est différent : si nous entrons dans le royaume, nous ne devons permettre à aucun César de sacrifier ce qui appartient à Dieu seul : les affamés du monde, les subsahariens abandonnés qui arrivent dans les bateaux, les « sans-papiers » dans nos villes.

            De même, les drames collatéraux créés par les conflits comme au Proche-Orient ou en Ukraine et Russie, ou en Afrique ou ailleurs encore, ces drames qui font tant de victimes civiles, hommes, femmes et enfants, personnes âgées, victimes innocentes des puissants César de notre temps, qui, quoiqu’ils en disent piègent et piétinent Dieu.

            A notre humble niveau, rendre à Dieu ce qui est à Dieu, c’est d’abord recevoir les autres, toute personne, comme confiés par Dieu … et les lui rendre après nos rencontres davantage humains, davantage aimés et heureux. Et cela dans tous les domaines de notre quotidien : en couple, avec les enfants et petits-enfants, au travail, dans le voisinage, dans la vie associative, dans la vie paroissiale.

            Aucune personne ne nous appartient. Tous nous sont confiés par Dieu… et nous devons les lui rendre car ils lui appartiennent tous.

Rendre à Dieu ce qui lui appartient c’est rendre à Dieu l’homme, la femme, l’enfant qui grâce à nous sera toujours respecté ; dont le corps et l’esprit ne seront pas troublés mais pacifiés… pour une société réconciliée, confiante, belle. Rendre à Dieu ce qui est à Dieu est notre responsabilité humaine et chrétienne.

En conclusion : « Attention à la gloire des hommes et à ses dérives ; mais gloire au Seigneur qui « gouverne les peuples avec droiture ! »  

                                                                                   Amen