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La Paroisse
Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 998 mots

Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire

27ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B

 

          Qu’est-ce qu’être un homme, une femme ? Pourquoi la sexualité, l’amour, le mariage ? La première lecture répond par un récit aussi imagé que profond dans le livre de la Genèse.

 

L’homme ne trouvant aucune aide qui lui corresponde dans le monde animal, Dieu fait tomber sur lui un mystérieux sommeil. Puis de sa chair, il forme la femme.

L’homme s’écrie à son réveil : « cette fois-ci j’ai reçu ce qui me manquait, os de mes os et chair de ma chair. ».

La correspondance de l’homme et de la femme est si forte, l’un a tant besoin de l’autre, qu’ils quittent ce qu’ils ont de plus cher, père et mère, pour ne plus faire qu’un.

 

C’est presque trop beau, me direz-vous, au regard de tant d’échecs de l’amour et du mariage.

Alors que tout commençait bien, que les mariés croyaient en leur amour pour toujours, ça ne fonctionne plus comme on l’avait prévu, les gens font de graves erreurs, il y a les infidélités, l’oppression et la violence à l’intérieur des familles, les incompréhensions et les silences mortels. Il en résulte des séparations et des divorces.

Il y a aussi certains couples qui ne se séparent pas mais qui ne se parlent plus, qui refuse de se pardonner, de se réconcilier, de reprendre le dialogue.

 

Et voilà que justement dans l’évangile, il est question du divorce.

Saint Marc rapporte la controverse sur le divorce de certains pharisiens qui cherchent à mettre Jésus dans l’embarras. Pourquoi ne pas permettre le divorce pourtant bien autorisé par Moïse dans la Torah ? demandent-ils à Jésus.

 

Jésus répond : « C’est en raison de la dureté de votre cœur que Moïse a formulé pour vous cette règle. » Au commencement, il n’en était pas ainsi.

Il semble que par sa position Jésus manifeste une rupture des plus nettes avec la Loi de Moïse.

 

Jésus poursuit en disant ce qu’est le plan de Dieu. Au commencement, Dieu créa l’humanité homme et femme : différents mais complémentaires, destinés à s’unir pour se parfaire. Ce besoin du complément est si fort, que l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme et tous deux ne feront plus qu’un « ils ne sont plus deux, mais une seule chair. »

 

La répudiation va contre ce projet. « Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas. »

On peut aussi remarquer que l’argumentation de Jésus est en fait une défense de la femme. La femme n’est pas un objet jetable que l’on acquiert et dont on peut se débarrasser selon le bon vouloir du mari !

 

Cet idéal tellement révolutionnaire, tant pour la mentalité d’alors que pour la nôtre, met le doigt sur une plaie bien réelle : nous avons perdu le sens de la fidélité. Ainsi avons-nous donné à l’amour son coup mortel.

Il faut tout faire pour que l’amour ne refroidisse pas, pour qu’il dure.

L’union entre deux personnes ne dépend pas seulement du « oui » prononcé au cours de la célébration du mariage... Il faut le renouveler tous les jours. S’il est beau de voir un couple s’unir dans le mariage, c’est encore plus beau de célébrer les 30ème, 40ème, 50ème anniversaires de mariage d’un couple qui a toute une vie commune à son compte.

 

Voilà qui est très exigeant, cruel même pour les divorcés-remariés.

 

Où est la miséricorde de Jésus ? Dans cet échec même !

Car Jésus est venu pour sauver ce qui était perdu.

Il est toujours plein de tendresse pour tous, incluant les divorcés et les partenaires de mariages brisés. Les paroles de Jésus sont encore aujourd’hui une bonne nouvelle pour tous.

 

          Pour lui, le mariage n’est pas un contrat mais une alliance, et dans une alliance, les personnes sont toujours plus importantes que les institutions. Pour Jésus l’amour est fondé sur la tendresse du cœur et non sur des rapports de force ; l’amour ne peut se vivre que dans la réciprocité et l’égalité.

 

Le Christ est celui qui s’occupe d’abord des personnes avant d’accuser et de lancer des pierres. Nous voyons comment il traite la Samaritaine avec ses six maris, la femme adultère en danger d’être lapidée, Marie Madeleine la prostituée, Zachée le collecteur d’impôts, les lépreux mis au ban de la société.

Tous sont des exemples de la tendresse de Dieu, malgré la condition sociale souvent pénible et parfois répréhensible, où se retrouvent ces personnes.

 

Oui, si ceux qui ont échoué dans leur amour ne sont pas capables d’une solitude souvent héroïque, et donc se remarient - si leur deuxième amour est, cette fois-ci, plus averti, plus exigeant - s’ils prient, éduquent chrétiennement leurs enfants, participent à la vie de la communauté - même s’ils ne sont pas en règle avec une loi, ils ne sont pas privés de la miséricorde de Jésus.

 

L’image de l’enfant, qui clôt notre évangile, nous rappelle ainsi que Dieu se situe toujours du côté du faible et du petit. Celui qui est condamné, c’est celui qui renvoie sa femme ou son mari, pas la femme ou le mari renvoyé !  

Il s’agit aussi de ne pas dépasser les paroles du Christ et de mettre dans le même sac celui qui subit la répudiation et celui qui l’accomplit. Peut-être avons-nous aussi à entendre ceux qui sont les victimes de la répudiation : celle ou celui qui est renvoyé(e), les enfants qui en pâtissent.

 

Retrouvons la pureté du cœur qui aime avant de juger et de condamner les autres en fonction de la Loi ou de grands principes. Au contraire avec la lettre aux hébreux (deuxième lecture) nous sommes invités à nous imprégner de la personne de Jésus qui a donné sa vie au profit de tous. Il nous sanctifie et il « n’a pas honte de nous appeler ses frères ».

Alors n’ayons pas honte de nos frères dans leur parcours conjugal, et surtout pas de ceux qui peinent sur la route sinueuse de l’amour.

 

                                                           Amen 

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Jésus protège les enfants ©
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