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La Paroisse
Homélie du 26è dimanche du temps ordinaire, année C
Homélie du 26è dimanche du temps ordinaire, année C

| Maxime EDOH 954 mots

Homélie du 26è dimanche du temps ordinaire, année C

Bien aimés du Seigneur,

L'évangile qui nous est proposé pour la méditation de ce jour est la parabole du riche et du pauvre Lazare.

Il y avait un riche qui passait son temps à festoyer, à vivre, à jouir de l'existence. Il disposait de grands moyens et ne ménageait aucun effort pour assouvir ses besoins, ses loisirs et plaisirs. Il organisait chaque jour de somptueux festins qui drainaient du monde. Sa renommée était répandue dans la ville au point où, partout, on l'appelait : ''le riche''. Le riche, c'était le nom qu'il portait et, en dehors de cela, il n'en avait pas d'autre. Quel est cet homme qui n'a pas de nom comme ses semblables ? Voilà la question qu'on serait en droit de se poser.

Ordinairement, dans la vie courante, quelles sont les personnes dont nous retenons facilement les noms ? Les joueurs, les artistes, les PDG, les riches, les puissants, les gouvernants : voilà autant de personnes dont les noms circulent sur nos lèvres à longueur de journée. Quelques fois même, sans les avoir jamais rencontrés, on retient leurs noms par cœur, car leur réputation les a précédée. Si dans l'ordre normal des choses les grands hommes ont un nom, ce n'est malheureusement pas le cas pour le riche dont nous parle l'évangile d'aujourd'hui : il n'avait pas de nom. Et comment expliquer qu'il ne puisse pas avoir de nom ?

L'homme riche n'avait pas de nom parce de par ses agissements, il avait certainement créé un écart, voire un fossé entre lui et ses frères. Peut-être comme il avait de grands moyens, il se voyait supérieur aux autres. Imbu de sa personnalité, il n'imaginait pas avoir d'égal . Il était tellement centré sur lui-même qu'il ne voyait plus le frère qui croupissait dans la misère au seuil de sa maison. Il se penssait pour le nombril du monde. Le piédestal sur lequel il s'est hissé, était si haut perché que ses frères avaient du mal à lui attribuer un nom. Il l'appelait "le riche" Et cela lui convenait parfaitement car l'appeler autrement lui serait déshonorant, rabaissant.

Au portail de cet homme, vivait aussi un pauvre, un mendiant à la peau couverte d'ulcères. Contrairement au riche, ce pauvre quant à lui avait un nom : il s'appelait Lazare. Que veut dire Lazare ? En Araméen, Lazare signifie ''Dieu a secouru, Dieu a prêté main-forte''. Dans la suite de la parabole, nous verrons si Dieu effectivement va lui prêter main-forte. Le riche mourut et on l'enterra. "Être enterré" dans le langage sémitique, c'est rejoindre le séjour des morts, le lieu où règnent l'obscurité et les ténèbres, le pays de l'oubli, le lieu où sévit la solitude due à l'absence de Dieu. Lazare aussi mourut et fut porté jusqu'au sein d'Abraham. Si Lazare a été hissé si haut, c'est grâce à sa conduite qui a plu au Seigneur qui a dépêché des anges pour le secourir, lui prêter main-forte afin de le porter en lieu agréable auprès d'Abraham le juste.

Au séjour des morts, le riche en proie à la torture leva les yeux et vit de loin Abraham et tout près de lui Lazare. Il dit à Abraham, ordonne à Lazare d'aller tremper son doigt dans l'eau pour me rafraîchir la langue. De son vivant, le riche a toujours commandé, il a toujours donné des ordres. Grâce à ses richesses, il avait le vent en poupe et des ouvriers à son service. Mais ce qu'il a oublié entre temps, c'est qu’ici (au séjour des morts), les rapports de force ont changé. Et cela se constate aisément dans le cours du récit. Evidemment dans le royaume des morts, le privilège de bien-être n'est plus la chasse gardée des riches ni des puissants ; il est plutôt l'apanage des pauvres, des anawims de Yahvé, c'est-à-dire ceux qui ont justement le cœur ouvert à la misère de leurs frères, les humains. Nulle part dans le texte, il n'est mentionné que le riche s'est montré intransigeant ou brutal envers Lazare. Ce qui lui est reproché, c'est simplement l'inattention, le manque de considération du pauvre. "J'avais faim et vous ne m'avez pas donné à manger, j'avais soif et vous ne m'avez pas donné à boire, j'étais malade ou en prison et vous ne m'avez pas visité.... allez-vous en loin de moi maudits, dans la géhenne réservé pour le démon et ses anges."

Chers amis, la leçon à tirer de cet évangile est toute simple : il faut toujours prêter attention à tout homme qui se présente à nous ou qui est dans le besoin. Même si nous n'avons rien à lui offrir, posons sur lui un regard bienveillant ; acceptons-le sans tenir compte de son rang social ; honorons simplement en lui la dignité humaine.

C'est d'ailleurs ce à quoi nous exhorte saint Paul dans la deuxième lecture de ce jour lorsqu'il conseille à Timothée de rechercher la justice, la piété, la joie, la charité, la persévérance et la douceur. En suivant ces conseils, nous pourrions facilement resserrer les liens d'unité entre nous et nos frères et sœurs et célébrer la vie en tout homme.

Par ailleurs, pour prévenir les riches et les nantis de Sion afin qu'ils ne sombrent pas dans les travers de l'opulence qui aveugle et empêche de s'ouvrir à un quelconque frère qui croupit dans la misère, le prophète Amos les interpelle en ces termes : "Malheur à ceux qui sont couchés sur des lits d'ivoire, vautrés sur leurs divans et qui mangent les agneaux du troupeau et les veaux les plus tendres de l'étable. Bientôt ils vont être déportés et la bande des vautrés n'existera plus".

Puisse le Seigneur adoucir nos cœurs en vue des rencontres plus chaleureuses et fraternelles. Amen, Alléluia !

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