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Paroles du curé
Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire
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| ND de la Bidassoa 775 mots

Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE   C

 

La Liturgie de ce dimanche commence par une proclamation percutante du prophète Amos. Il s’attaque durement aux désordres, aux inégalités et à l’exploitation des pauvres. Lui qui était éleveur de bétail s’y connaissait en ce qui concerne l’enrichissement des riches au détriment des pauvres. Il dénonce la tromperie sur les marchandises.

Quand on profite de la dépendance des plus faibles pour les exploiter encore plus, ce n’est pas tolérable. Ce n’est pas pour en arriver là que Dieu a fait alliance avec son peuple. A travers les opprimés et les exploités, c’est lui-même qui est frappé.

          Amos n’est plus là mais son message est plus que jamais d’actualité : En 2016, plus de la moitié du patrimoine mondial est détenue par un pour cent de la population.

Et que dire des magouilles en tous genres, des tromperies sur la marchandise, des arnaques sur Internet ? Si Amos était là, il dénoncerait l’esclavage actuel : Des hommes, des femmes et même des enfants travaillent de longues heures pour gagner à peine de quoi manger.

Quand nous achetons les produits ainsi fabriqués, nous participons à cette injustice. Il est urgent que nous entendions l’appel d’Amos à la construction d’un monde plus juste et plus fraternel.

          Dans la seconde lecture, nous avons le témoignage de saint Paul. Paul demande que l’on prie pour tous les hommes et plus spécialement pour les responsables de notre société : que ces derniers facilitent le climat de paix et de dignité dont notre monde a bien besoin. Et qu’ils veillent à la bonne répartition des richesses entre riches et pauvres, entre le Nord et le Sud… Oui, aujourd’hui, chez nous, prions pour ceux qui exercent le pouvoir dans la société, les décideurs de la chose publique.

Cette prière sera vraie parce qu’elle parlera à Dieu de son projet, et nous demanderons ainsi Seigneur que tous entrent dans son projet et s’en imprégner. Car personne n’est finalement propriétaire des biens d’ici-bas ; chacun en est le gérant, ni plus ni moins.

Nous aussi les prêtres quand nous présentons le pain et le vin à l’offertoire, nous présentons toute la vie des hommes au Seigneur, nous présentons tous les responsables de la cité et leurs lourdes responsabilités.


          En réponse à ces deux lectures, l’Évangile nous montre comment faire un pas de plus sur le chemin de la Conversion. Nous avons en tête ceux qui se détournent de la loi pour augmenter leurs profits au détriment des plus pauvres. Or voilà que l’Évangile nous parle de cet intendant malhonnête qui a triché sur les comptes. Il va être licencié pour faute grave. Demain, il sera à la rue, les poches vides. Il doit réfléchir très vite à la meilleure solution. C’est alors qu’il décide d’abaisser les dettes des débiteurs de son maître.

          Les historiens nous apprennent que ce n’est pas une escroquerie de plus. En réduisant les dettes, le gérant ne puisait pas sur les ressources de son patron mais sur ses propres revenus. Le maître fait son éloge car ce gérant a compris qu’il vaut mieux perdre son argent que ses amis. Le Christ voudrait bien que « les fils de lumière » soient aussi habiles pour que l’argent serve au bien de tous. Le jour où nous consacrerons autant d’intelligence pour inventer des solutions de paix, de justice et de fraternité que ceux qui ne pensent qu’à leur argent, beaucoup de choses changeront.

« Faites-vous des amis avec le malhonnête Argent, afin que le jour où il ne sera plus là, ces amis vous reçoivent dans les demeures éternelles ». Sainte Teresa de Calcutta avait bien compris ce message : Ces amis, ce sont les plus pauvres parmi les pauvres, les miséreux, les exclus. A travers eux, c’est Jésus qui est là. Chaque fois que nous nous mettons à leur service, c’est lui que nous servons. La principale amitié qu’il nous faut chercher c’est celle de Dieu. Il est notre richesse suprême qui nous permettra d’être accueillis « dans les demeures éternelles ».

          Un jour, la question nous sera posée : qu’as-tu fait de tes biens, de tes responsabilités, de ton pouvoir ? C’est une question redoutable mais aussi une bonne nouvelle pour ceux qui auront tout compris. Aux yeux de Dieu, il n’y a qu’une façon de placer notre argent et nos biens spirituels, c’est de partager par amour pour lui. Quand nous aurons à rendre compte de notre vie, nous aurons de nombreux amis, des pauvres, des malades, des exclus… Ils seront là pour nous accueillir dans les demeures éternelles.

 

Seigneur, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’amour.  Amen.

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