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La Paroisse
Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

| Jean-Marc Lavigne 939 mots

Homélie du 25ème dimanche du temps ordinaire

25ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE C

 

« Un homme riche avait un gérant qui lui fut dénoncé comme dilapidant ses bien. »

En lisant cet évangile, nous avons l'impression de retrouver ce que nous voyons dans nos journaux ou au 20 h : Les fausses factures, les délits d'initiés, les abus de biens sociaux et autres magouilles qui sont souvent à l'actualité.

 

Tout cela était déjà en son temps dénoncé par le prophète Amos, 700 ans avant Jésus ; il avait des propos très durs contre les riches « qui achètent le malheureux pour une paire de sandales. »

 

Et de même dans l’évangile. Aujourd’hui ce qui nous surprend dans cet évangile c'est la conclusion : le maître fait l'éloge du comportement de ce gérant et il nous demande d'être aussi avisés que lui pour nous faire des amis en vue du Royaume.

Quand dans les faits divers nous lisons les agissements d'un habile escroc il nous arrive de nous dire : « Quel malhonnête celui-là ! mais aussi nous pensons : quel audacieux, quel astucieux ! Dommage qu'il n’ait pas employés sa ruse pour la bonne cause, dommage que les honnêtes gens ne montrent pas suffisamment autant d'audace et d'astuce au service de leurs frères ! »


            Les historiens font remarquer qu'à cette époque les gérants, les intendants n'étaient pas payés directement. Ils aménageaient leur salaire sur le dos de leurs clients en augmentant les dettes et les intérêts de ces derniers. Si cette explication est exacte, cela signifie que l'intendant renonçait à la commission qui lui était destinée. Dans ce cas, il s'agit d'un détournement honnête qui a permis à cet homme de trouver des amis qui pourront l'accueillir quand il ne sera plus en fonction. 

            Mais l'essentiel de cet évangile est ailleurs que dans le fait divers.

 

Il veut d'abord nous faire réfléchir à notre propre vie.

Comme le gérant de l'évangile, il nous faut faire face à l'urgence.

En effet, des événements peuvent survenir et tout bouleverser en nous : un accident, une maladie, des difficultés familiales, des conflits locaux et mondiaux.

De même, nous nous appuyons sur des certitudes mais celles-ci peuvent s'ébranler et tomber et il nous faut alors très vite trouver une planche de salut.

 

Nous sommes alors invités à nous montrer attentifs et avisés, mais d'une façon intègre, "en fils de la lumière". La principale amitié qu'il nous faut rechercher c'est celle de Dieu. Il est notre richesse suprême qui nous permettra d'être accueillis "dans les demeures éternelles."


            Cet évangile nous invite donc à donner toute sa place à Dieu au cœur de notre vie. Tout ce que nous sommes et tout ce que nous possédons lui appartiennent.  

 

Nous savons bien qu'en arrivant sur cette terre, nous n'avions rien. Et quand nous en repartirons, nous serons dépouillés de tous nos biens. Ce qu'il faut bien se dire, c'est que nous ne sommes que les dépositaires des biens que nous avons et dont nous jouissons.

Dans l'usage de nos biens matériels, nous avons à nous comporter en intendants de Dieu. C'est lui qui nous les a confiés, non pour en user et en abuser mais pour un usage solidaire.


            C'est donc à un véritable changement de perspective que nous sommes appelés.

 

En ce sens, ce n'est pas pour rien que Jésus nous parle de « l’argent malhonnête » ou de l’argent trompeur.

La richesse matérielle est une façade qui nous trompe. Elle ne garantit pas que l'homme soit foncièrement bon, intelligent ou heureux. Elle est souvent un décor qui attise les envies. Elle cache parfois bien des misères morales ou spirituelles.

 

Ce qui fait la valeur de notre vie ce n'est pas l'argent que nous possédons. Cet argent est trompeur car il fait croire aux pauvres que leur vie est sans intérêt parce qu'ils sont sans revenus. Au lieu de servir, l’argent peut asservir. Quand il s'empare d'un être humain, il en fait son maître et son dieu. Il provoque en lui de terribles dégâts. Le cœur de l'homme devient dur, impitoyable, insensible à toute morale. L'argent peut pousser aux pires malhonnêtetés et aux pires injustices.


            L'évangile de ce dimanche nous invite donc à changer notre regard et notre conduite vis-à-vis de l'argent trompeur. Il s'agit pour nous de faire un bon placement, de l'utiliser pour le bien au service des pauvres et au service de la mission.


            Saint Luc est l’évangéliste qui présente Jésus avec plus d’insistance que les autres comme étant le Messie des pauvres, des exclus, des prisonniers.

Le Royaume des cieux est tellement à eux que les riches n’y entreront que grâce à la protection et à la présentation des pauvres dont ils se seront fait des amis.

 

Alors la question nous est posée : Qu’as-tu fait de tes biens ? C’est une question redoutable mais aussi une Bonne Nouvelle pour les riches car ils savent maintenant comment ils peuvent se sauver et entrer dans les demeures éternelles quand leur argent ne sera plus là.

 

Quand nous aurons à rendre compte de notre vie, nous aurons besoin de nombreux amis, des affamés, des sans foyers, des malades et des exclus. Aux yeux de Dieu, il n'y a qu'une façon de placer notre argent et nos biens spirituels, c'est de partager par amour pour lui.  

N'oublions jamais qu'en dehors de lui, nous n'aurons plus d'autres trésors.


            Dans un instant, nous allons proclamer notre foi. Si nous voulons être vrais dans ce que nous disons, il ne faut pas que ce soit une simple formule mais une adhésion à la Parole de Jésus, même si elle nous dérange.

 

                                                                                   Amen

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