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Paroles du curé
Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire
Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire
© ND de la Bidassoa

| LAVIGNE 711 mots

Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire

24ème dimanche du temps ordinaire        A

 

 

          Des mots fort importants courent dans les lectures d’aujourd’hui comme autant d’invitations du Christ à mettre le projecteur sur un aspect de notre vie : celui du pardon.

 

          Ces mots : Rancune, colère, vengeance, haine.

Et leur contraire en positif : pardon, pitié, prochain.

Nous les trouvions dans la bouche du sage Ben Sirac... près de 200 ans avant le Christ.

 

          Dans l’évangile, Jésus est interpellé par l’apôtre Pierre qui lui fait une demande sur le pardon justement :

« Combien de fois dois-je pardonner ? :  Jusqu’à 7 fois ? »

La réponse de Jésus est claire mais sur un autre registre :

« non pas jusqu‘à 7 fois mais jusqu‘à 70 fois 7 fois » ce qui veut dire -il le précise à la fin de sa réponse : « Du fond du cœur »,... pardonner à son frère du fond du cœur.

 

          Dieu n’est pas un comptable tatillon ; il ne répond jamais par des barèmes et des équations... il est même assez nul en chiffres : vous avez bien vu la parabole d’aujourd’hui.... on lui doit une fortune (60 millions de pièces d‘argent) ; il remet la dette !

Oui ce roi veut représenter Dieu dans la parabole de Jésus... il ne compte pas : il pardonne parce que -notez bien ceci- : il est saisi de compassion. Autrement dit : “ému jusqu’aux entrailles”.

 

          Voilà notre Dieu : il ne cesse d’aimer ; et donc de pardonner ; c’est cet amour-là, divin, infini, riche en miséricorde, qui seul peut nous entraîner à pardonner à notre tour, même quand cela paraît impossible.

 

          Et si nous nous disons : “De quoi aurai-je l’air, si c’est moi qui fais le premier pas ?” Dieu nous répondra : “Tu auras l’air de Jésus lui-même qui pardonne toujours : il a pardonné à Pierre qui trahit, à Marie Madeleine, la prostituée, à ses bourreaux quand il prie pour eux son Père, alors qu’il meurt sur la croix : “Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font”.

 

          Oui, si nous faisons le premier pas du pardon, nous aurons l’air du Christ, nous aurons son attitude, son regard, son amour.

         

          Notre société est en attente de ces premiers pas pour démêler des conflits. A l’affichage permanent du cours de la Bourse il faut opposer la valeur de l’homme qui vaut plus que tout l’or du monde.

Aux comptabilités humaines il faut opposer l’amour du Christ.

A nos sociétés bourrées de fric, il faut opposer la gratuité de l’évangile qui construit et reconstruit les personnes et les situations bloquées.

 

          Dans un tel contexte où règne le primat de l’économie et des techniques, il faut reconnaître l’importance de mouvement d’Eglise en Action Catholique ou autres qui permettent à des chrétiens de discerner à plusieurs pour démêler les causes des conflits : causes individuelles, causes collectives ou structurelles.

 

          Parfois, souvent, il faudra la force de la prière pour avancer ; pour envisager les réconciliations, pour ré- enclencher des processus de vie.

 

          Sans pardon, la situation se bloque, la vie se réduit, l’avenir est bouché. Sans pardon, la vie devient un enfer.

 

          Par contre, le pardon est une bonne nouvelle. Lui seul libère la vie.

 

          Que dire de plus sinon que nous sommes tous pardonnés par Dieu. N’oublions pas qu’un sacrement existe pour nous signifier ce pardon, c’est le sacrement de la confession appelé aussi sacrement de la pénitence-réconciliation. On se confesse trop peu aujourd’hui.

Et pourtant quelle grâce, quelle joie, quel avenir ouvert chaque fois que nous accueillons ce beau signe de la tendresse de Dieu pour nous.

 

          Et puis, pardonnés, nous serons plus motivés, plus forts pour pardonner à notre tour à notre prochain qui lui aussi est tendrement aimé de Dieu !

 

          Réconcilions-nous avec Dieu.

          Réconcilions-nous avec nous-mêmes

          Réconcilions-nous avec les autres.

 

          Soyons attentifs aux gestes de réconciliations autour de nous et dans le monde ! Il en existe : encore faut-il y être attentifs : ce sont des gestes qui structurent nos vies et la vie du monde sur des bases durables.    

 

          AMEN.

 

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