24ème DIMANCHE DU TEMPS ORDINAIRE B
« Pour vous, qui suis-je ? » demande Jésus à ses disciples.
« Pour toi, qui suis-je ?» nous questionne Jésus aujourd’hui !
Que se demande : Ai-je rencontré Jésus, ai-je fait l’expérience de sa présence brûlante dans ma vie ? Ai-je reconnu son visage dans ceux que j’ai croisés ?
Prêtres, nous sommes frappés de la vision de Dieu qu’ont certains, non croyants ou mal croyants : un dieu qui punit, un dieu vengeur, un dieu qui permet le mal et la souffrance et la mort.
Ces gens nous disent alors : « Quand je vois ce que Dieu laisse faire, je ne peux pas croire en lui ! »
Je ne peux que leur répondre : « Moi non plus, je ne crois pas en ce Dieu dont tu me parles. Il n’est pas mon Dieu, celui que me révèle Jésus. »
En revanche, nous croyons en un Dieu personnel – une personne -, un Dieu relation – trois personnes -, un Dieu créateur et non destructeur, – un Dieu relation qui vient à la rencontre de l’humain, homme et femme, sommet de la création, un Dieu qui libère – il a libéré le peuple en esclavage, il nous libère de l’esclavage de notre péché, il nous veut libre, un Dieu amour – il va nous aimer jusqu’au bout, jusqu’à l’ultime, en donnant sa vie pour nous sur la croix.
Certes Pierre répond : « Tu es le Christ ! » devant les autres apôtres. Pourtant, il a encore une vision d’un Dieu omnipotent, tout puissant, qui ne peut passer par la mort.
Or Jésus nous révèle un Dieu plein de compassion, miséricordieux, qui souffre avec nous. Un Dieu qui nous dit qu’au bout du tunnel, il y a la lumière ; au bout de la nuit, il y a le jour ; au bout du péché, il y a le pardon ; au bout de la mort, il y a la vie !
Quand j’étais plus jeune, j’aimais développer moi-même mes photos. Avec un négatif, on expose la lumière sur un papier photo, plus ou moins sensible, durant un temps plus ou moins long. Ensuite, on trempe le papier dans un bac empli d’un liquide révélateur. Enfin, après avoir lavé la feuille, on la trempe dans le bac de fixateur, pour que l’image reste telle qu’elle est, avec l’effet désiré.
Je pense que Jésus agit en nous comme un révélateur. Nous vivons plein d’évènements, et c’est lui qui nous en donne le sens, lui qui nous en révèle la portée, lui qui nous fait reconnaître la trace de Dieu et les couleurs de son amour que nous ne savons pas voir…
Par le baptême, nous sommes alors lavés, prêts à devenir pleinement nous-mêmes. Le baptême nous donne la foi de l’Église, cette foi qui fixe en nous un être chrétien, une façon de vivre.
Bien sûr, nous ne sommes pas parfaits, mais nous sommes appelés à la sainteté, appelés à ressembler à Dieu, qui nous a créés à sa ressemblance.
L’apôtre Jacques nous dit que cette foi se reconnaît dans les œuvres, dans ce qu’elle met en route en nous : vivre à la suite de Jésus, se laisser traverser par les Béatitudes, pour que l’amour des autres ne reste pas qu’un mot, pour que Dieu ne reste pas qu’un concept, une idée.
Face à l’apôtre Pierre qui se fait traiter de Santa (pauvre bougre qui ne peut pas admettre la mort prochaine de Jésus), mais aussi face à nos interrogations de croyants aujourd’hui, nos peurs du quotidien, nos inquiétudes et souffrance pour l’Eglise… je me souviens de ce missionnaire, à qui je confiais certains soucis.
Voici sa réponse : « Mais pourquoi se soucier ? L'essentiel s'est déjà passé, puisque Christ est mort et ressuscité ! »
Oui, déjà la vie a gagné avec le Christ.
Allez, mes amis, mes frères et sœurs, mettons-nous à la suite du Christ, en chemin, à cause de Jésus et de l’Évangile !
Amen