21ème dimanche du temps ordinaire A
C’est aujourd’hui le symbole des clés que nous découvrons autant dans la première lecture que dans l’évangile.
Avec Isaïe, le prophète, nous sommes témoins de la colère du roi de l’époque, dont le premier ministre, Shébna, dépensier et très dur avec la population, ferme bien plus de portes qu’il n’en ouvre. Du coup le roi l’écarte et le remplace par Eliakim qui reçoit solennellement les signes de son investiture : la tunique, la ceinture et les clés.
Au temps de la Bible, les clés pesaient parfois fort lourd. Composées de gros morceaux de bois munis de différentes pointes métalliques, elles pouvaient atteindre de telles proportions qu’il faille les porter à l’épaule comme en témoigne le verset 22 de notre première lecture d’Isaïe : « Je mettrai sur son épaule la clé de la maison de David : s’il ouvre, personne ne fermera ; s’il ferme, personne n’ouvrira. »
Et quand Jésus donne à Simon-Pierre la responsabilité première de l’édification de l’Eglise, il lui dit : « Je te donnerai les clés du royaume des Cieux ». Il l’intronise comme premier ministre avec charge de veiller à la maison Eglise, à la communauté des croyants jusqu’à leur donner accès à la cité du ciel.
Aujourd’hui, celui qui a le pouvoir des clés c’est le pape. Lourde clé qu’il porte sur ses épaules ; mais à la manière du Christ et avec le Christ dont les épaules furent chargées de la croix jusqu’au Golgotha. Ainsi la croix du Christ est la clé de lecture de toutes les Ecritures Saintes ; la croix du Christ est la clé qui nous fait déverrouiller tout ce que nous tient enfermés : nos questions, nos épreuves, nos peines, nos maladies et la mort même.
La Croix du Christ est alors ouverture, espérance… jusqu’à la porte du paradis qui s’ouvrira un jour pour nous.
Oui, cette même croix du Christ est donc maintenant portée par le Saint Père François. Nous devons prier pour lui ; d’ailleurs il le demande lui-même à toutes les personnes qu’il rencontre, même aux enfants… prier pour lui afin qu’il aide l’Eglise de tous les continents à garder bien vive la flamme de la foi, bien solide l’amour du Christ et la charité envers toutes les populations. Il a les clés pour faire entrer l’Eglise dans un renouveau évangélique et missionnaire rempli d’espérance et d’humilité. Mais il ne peut pas le faire seul ; nous sommes tous comme des serruriers pour ouvrir les portes à l’évangile, partout.
Ainsi, avec le pape, nous devons faciliter l’accès de nos contemporains à l’amour de Dieu et à l’Eglise, et non les décourager en fermant à clé ce que le Christ est venu ouvrir lui qui n’est qu’ouverture : lui par qui le ciel n’est plus fermé mais ouvert pour tous !
Et nous, nous semblons parfois posséder la clé, que dis-je, le trousseau de toute l’Eglise… et nous verrouillons. Une communauté fermée, fermée sur elle-même, n’est pas une communauté selon le cœur de Dieu.
Ne considérons pas ce pouvoir des clés comme un signe de prestige et de pouvoir personnel, mais comme le signe du service. D’ailleurs le pape se désigne parfois lui-même comme « le serviteur des serviteurs. »
En revenant sur l’évangile d’aujourd’hui, nous ne devons pas oublier que Pierre, premier ministre du Christ (ministre = serviteur) a été le premier à confesser sa foi en Jésus en lui disant : "Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant !"'
C’est bien à cause de la foi de Pierre ; tout comme dimanche dernier à cause de la foi de la Cananéenne que le Christ agit.
Plus notre foi sera grande, personnelle, confiante, plus le Christ nous donnera sa force, et plus il comptera sur nous : Simon devient alors Pierre, ou roc solide pour fonder l’Eglise ; et depuis, chaque chrétien est appelé par le Christ à être bâtisseur de l’Eglise, pierre vivante avec les autres de l’édifice du Christ ; de sa maison Eglise.
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(messe de 10 h 30 – 3ème étape de baptême de Roméo FENICE, 14 ans)
A quelques semaines de la reprise des activités paroissiales, que chacun de nous entende la double question du Christ : « Au dire des gens, qui est le Fils de l’homme ? Et vous que dites-vous, pour vous qui suis-je ? »
La première question nous demande d’être attentifs à notre monde, à notre ville, à nos quartiers pour écouter ce que disent les gens au sujet de leur vie quotidienne mais aussi au sujet de leur foi ou de leur manque de foi, au sujet également de leur attente vis-à-vis de l’Eglise, vis-à-vis de vous et moi.
La deuxième question nous aide à vérifier notre profond attachement au Christ et à nous ressaisir si nous croyons par routine, à retrouver le chemin de la prière quotidienne où le Christ nous demande chaque jour : « pour toi, qui suis-je ? »
Ces deux questions sont incontournables et inséparables ; elles sont comme les deux jambes qui nous aident à avancer en tant que croyants au cœur du monde afin de révéler à ce monde qu’il doit retrouver les clés du bonheur qu’il a, semble-t-il, perdues… mais qu’il peut retrouver s’il met au cœur de tout l’Evangile de Jésus et la dignité de l’homme. Amen
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Quelques mots pour toi, Roméo.
A quelques jours de ton baptême et de ta confirmation, Jésus te demande, comme à Pierre, il te demande :
« Pour toi, qui suis-je ? » « Pour toi, Roméo, qui suis-je moi Jésus ? »
Cette question te sera toujours posée, oui, toute ta vie au fond de ton cœur. Elle sera comme le leach qui maintient la planche à ton pied.
Cette question-leach demandera que tu y répondes, non pas uniquement comme une leçon apprise, mais avec ton cœur, avec ta sensibilité, ta liberté, avec ta foi.
Alors tu seras capable d’être un chrétien qui n’a pas peur des autres, qui se hisse sur sa planche pour surfer avec courage et enthousiasme sur les vagues de la vie ; parce que la vie, comme l’océan, ça bouge, ça peut faire tomber mais aussi ça fait grandir et traverser toutes les embuches.
En répondant à la questions-leache de Jésus : « Pour toi, Roméo, qui suis-je » tu sauras bien choisir tes take off et ne pas être décourager par les wipe out inévitables.
Alors ne perd pas ce leach accroché à ton cœur, c’est la voix de Jésus, c’est son amour, C’est son lien avec toi, c’est son alliance avec toi. Amen